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2011 : année du Lièvre ou du Chat ?

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L’Asie sinisée fête le signe du lièvre, 4ème animal du Zodiaque chinois. Mais les Vietnamiens, eux, fêtent le Chat. Pourquoi le Chat et non pas le lièvre ou le lapin ?

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D’abord, il faut savoir que le Chat n’existe pas dans le Zodiaque chinois. Une légende concernant l’entrée du Bouddha dans le Nirvâna en témoigne. Pour assister à l’avènement du Bouddha, les animaux ont été convoqués. Un seul manqua à la réunion. Ce fut bien le chat. Il a trouvé le moyen de s’arrêter en chemin et de faire un petit somme. Cette absence fut très mal prise et le chat fut rayé de la liste des animaux.. Une autre légende souligne le même défaut du chat : celui d’aimer dormir. Autrefois, le chat et la souris (ou le rat) étaient de bons amis. Le chat qui aimait dormir, recommanda à son ami de le réveiller s’il fallait aller quelque part. Un jour, l’Empereur de Jade envoya un génie tutélaire sur la terre convoquer 12 animaux pour le Zodiaque. La souris est partie sans réveiller évidemment son ami le chat, et arriva même la première en sautant du dos du buffle qui conduisait la colonne des animaux. Le chat qui dormait, avait donc raté son entrée au ciel et fut rayé de la liste du Zodiaque. Le génie dut redescendre sur la terre et prit le cochon à la place, ce qui explique l’absence du chat dans le Zodiaque chinois. Depuis lors, il existe ainsi l’inimitié entre chat et souris. Et en ce qui concerne sa présence dans le Zodiaque vietnamien, d’après « The new chinese astrology » de Suzanne White, probablement quand le Zodiaque chinois fut répandu au Vietnam, à cette époque-là dans cette contrée, le lièvre n’existait pas. Personne ne savait ce que c’était. Les habitants avaient donc choisi le chat, un animal à poil ayant quatre pattes, pour remplacer le lièvre (ou le lapin).
Il y a peut-être une identification ou confusion possible au niveau phonétique du sino-vietnamien : “mao” ou “meo” signifiant le quatrième rameau terrestre ( en chinois, “mao”) et “miêu”, le chat (en chinois, “mao”).

Cependant, chaque animal, lièvre ou chat, est porteur de plusieurs symboles en Chine comme au Vietnam. Le lièvre (ou lapin) est lié à la féminité, à la fécondité. On croyait qu’il n’existait pas de lapin ou de lièvre mâle. Symbole de longue vie, il est représenté, habitant dans la lune, en train de piler l’élixir d’immortalité (Cf. conte du lièvre p. 59) : les personnes nées sous son influence se révèlent calmes, peut-être timides, pacifiques, agréables à vivre, équilibrées, cultivés, sociables et non moins snobs et sensuelles.
Le chat, homophone de “ma”, signifie aussi longue vie. Associé, dans l’iconographie, à un papillon, un prunier ou un bambou, il représente une longue vieillesse. Près d’une pivoine, il symbolise la richesse. Mais le chat véhicule nombre de superstitions. Quand un chat étranger vient mettre bas dans une maison, c’est un mauvais signe. Quand il arrive dans une maison, c’est signe de pauvreté, car comme le chat se nourrit de rats et de souris, sa venue suggère que cette maison est infestée de ces dévoreurs de récolte. Le chat capable de voir dans la nuit perçoit les mauvais esprits. Peut-être faut-il y voir un lien avec la croyance que le chat peut se transformer en fantômes « tinh » pour le Vietnamien. Beaucoup d’expressions ou images sont relevées à partir des métaphores de ces deux animaux.

En voici quelques unes :
“Le chat et le rat dorment ensemble” : connivence et complicité entre le supérieur et l’inférieur.
“Le chat et le rat ne dorment pas ensemble” : les gens s’entre-déchirent entre eux.
“Le chat pleure le rat et feint la pitié” : le faux semblant de certaines personnes envers les autres, une connotation d’hypocrisie.
“Le lièvre court dans les montagnes mais retourne toujours à son gîte” : les hommes désirent revoir leur pays natal.

Certains récits rapportent aussi que l’Empereur Wen Wang (Dynastie Zhan) mangea des boulettes et cracha trois lièvres l’un après l’autre. En fait, on lui avait présenté, transformé en boulettes, la chair de son propre fils (homophonie entre « tu »=lièvre et « tu »=cracher).
Une image montrant six petits garçons autour d’une table où se tient un homme à tête de lièvre est une allusion à la Fête de la Lune, le 15ème jour du 8ème mois lunaire, et elle exprime le voeu d’ascension vitale et de vie paisible. Pour cette fête, on peut voir des lanternes en forme de lièvre qui rappelle l’image du lièvre sur la lune. On l’appelle aussi le Lièvre de Jade.
Après tout, ce n’est qu’un point de vue, l’important est de nous souhaiter mutuellement “une très bonne année pleine d’agilité et de souplesse comme le lièvre ou le chat”.


Source : www.generation-tao.com

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