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Le Cambodge, l’histoire des Khmers

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Les premiers royaumes



L’influence de l’Inde a été prépondérante au Cambodge.

En effet, le premier royaume du Cambodge, le Funan, adopta la langue et l’écriture indiennes (le sanskrit) ainsi que les lois et les techniques de l’Inde ; Quant aux rois, ils s’inspirèrent de la conception indienne du Devaraja, le dieu-roi. C’est ainsi que pendant plus de dix siècles, l’hindouisme fut la religion dominante. (Shiva étant la divinité préférée de la famille royale.)

Et dans ce royaume, qui recouvrait le Sud de l’actuel Cambodge et le delta du Mékong, la civilisation môn-khmère se développa peu à peu, sous le règne du souverain Isanavarman.



Aux environs du VIe-VIIe siècles, la fusion des royaumes Funan et Zhenla ( situé au Nord), donna naissance à l’Empire Khmer. C’est de cette époque que datent les premières inscriptions sur pierre, rédigées partiellement en khmer et non plus seulement en sanskrit.




Le temps des fondations religieuses



Jayavarman II, grand fondateur de la royauté angkorienne, devint « souverain universel » en 802 .
Si on lui doit les fondements religieux de la monarchie angkorienne, c’est avec son deuxième successeur, Indravarman (877-889) qu’apparurent les grandes fondations typiques de la centralisation angkorienne. Caractérisée par une exploitation intensive du sol en rizières irriguées, d’immenses travaux d’hydraulique agricole furent entrepris pendant son règne.
Puis vint Yaçovarman (fils et successeur d’lndravarman), créateur de la première Angkor et du premier temple montagne (représentation explicite du Mont Meru, centre de l’Univers et séjour des dieux dans la cosmologie indienne.)



C’est surtout Jayavarman VII (1181?-1218), le dernier grand souverain du Cambodge angkorien, qui marqua l’époque angkorienne.

Les Chams ( du Champa, état de la zone centrale du Viêt Nam) avaient envahi le Cambodge et, à partir de 1177, le roi Cham occupait Angkor.

Au bout de quatre ans de lutte, Jayavarman VII réussit à chasser les Chams. Puis, après son sacre (en 1181), il étendit les limites de l’empire Khmer plus qu’elles ne l’avaient jamais été auparavant.

Il fit aussi de sa religion personnelle, le bouddhisme Mahayana, la religion d’Etat ( elle le restera jusqu’en 1975, date de l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges). Sous le règne de Jayavarman VII, selon une iconographie très spécifique et dans un style nouveau très admiré (le fameux « sourire d’Angkor »), un très grand nombre de monument furent construits, dont la célèbre ville murée d’Angkor Thom (12 km de tour) avec au centre le Bayon et ses fameuses « tours à visages ».


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L’arrivée des Thaïs et des Vietnamiens



Le Xllle siècle marque un tournant dans l’histoire du Sud-Est asiatique. D’attaques en grandes guerres, les siècles passèrent au rythme des invasions. Au Cambodge, Les Khmers durent repousser tour à tour les assauts des Siams (de « siamois », nom donné au peuple thaï par les Cambodgiens) et des Vietnamiens.

Les Siams furent les premiers : en 1431, ils occupaient Angkor, mettant un terme aux dynasties angkoriennes.

Puis au XVIème, les Vietnamiens prirent le relais, le Cambodge passant sous la tutelle des Thaï et des Vietnamiens. Un siècle plus tard, Udong devenait la capitale du royaume instable et affaibli des Khmers.



Au cours de ces années, le bouddhisme Theravada, originaire du Sri Lanka, se développa et gagna toutes les couches de la population (au détriment de l’hindouisme et du bouddhisme Mahayana).




Du protectorat Français à l’indépendance du Cambodge



Au XIXème, le Cambodge menacé par les Siams se tourna vers la France. Celle-ci lui offrit sa protection et en 1862, le Vietnam, le Cambodge et le Laos passèrent sous son emprise pour devenir l’Indochine Française. Deux ans après, le roi Norodom signait un traité de protectorat avec Paris, accompagné de nombreuses réformes (dont celle de l’abolition de l’esclavage).

C’est seulement près d’un siècle plus tard que le Cambodge obtint son indépendance: le 9 novembre 1953, le roi Norodom Sihanouk reprit le pouvoir.



Mais des opposants au régime officiel se regroupèrent dès 1963, autour de Saloth Sar, dit « Pol Pot ». Ce dernier, à la tête des partis de la guérilla rétirés dans la jungle cambodgienne, obtint le soutien de la Chine. (A laquelle il empruntait la voie communiste de Mao Zedong)

A l’opposé, le Cambodge devenu allié des États-Unis, s’était intégré à la stratégie d’endiguement du communisme en Asie du Sud-Est.

(Le 18 mars 1970, les Américains aidaient le général Lon Nol à prendre le pouvoir; la République fut proclamée en octobre).




La terrible période des Khmers rouges



Il y a une trentaine d’années, le Cambodge connut la plus sombre et violente période de son histoire.
Le 17 avril 1975, les Khmers rouges s’emparèrent de Phnom Penh et y installèrent le régime de Pol Pot. Ce qu’ils appelèrent « la République démocratique du Kampuchéa » devint le début de la terreur.

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Tous ceux soupçonnés d’avoir soutenu l’ancien gouvernement furent exécutés. Elimination de l’élite intellectuelle, travail forcé, famine, généralisation de la torture, Pol Pot mena une véritable dictature, qui fit plus d’un millions de morts.

«Absolument tout appartient à l’Angkar (le Parti communiste). Angkar te dit ce que tu dois faire, et c’est ce qu’il te faut faire! Celui qui proteste est un ennemi, celui qui s’oppose est un cadavre. »



Afin de libérer les Cambodgiens de ce régime de terreur, les Vietnamiens envahirent le Cambodge: Phnom Penh fut prise en 1979 ( alors que les Khmers rouges se retirèrent dans les montagnes, ne déposant définitivement les armes qu’en 1998).

Après avoir installé un gouvernement de la République Populaire de Kampuchéa, les Vietnamiens occupèrent le pays pendant dix ans.




Le rétablissement du Cambodge



Depuis les années 90, le Cambodge essaye de se remettre lentement de ses années dramatiques.

D’abord placé sous le contrôle de l’APRONUC en 92 (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge), le pays a organisé ses premières élections législatives en 93. Mais le gouvernement d’union nationale tourna court, laissant la place à Sihanouk, à nouveau roi dès septembre. En revanche, des fidèles de Pol Pot contrôlaient encore une partie du pays.



Puis, en 98, Hun Sen a remporté les élections alors que le dernier bastion des Khmers Rouges était anéanti. Actuellement, c’est le Parti du Peuple Cambodgien ( de Hun sen) qui est au pouvoir.

Un tribunal spécial a aussi été mis en place en 2001 afin de juger les anciens dirigeants Khmers. Mais le procès est toujours en attente…



Clémence de la Robertie pour www.buddhachannel.tv



Source: entre autre, Le Cambodge ancien, par Albert le Bonheur


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