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Le Bouddhisme Educatif II

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Chin_Kung.jpgBUDDHISM AS AN EDUCATION [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]

Avec Ven. Master Chin Kung



Le Noyau de l’Enseignement du Bouddha



L’enseignement du Bouddha contient trois points majeurs : la discipline, la méditation et la sagesse. La sagesse est le but et la méditation profonde ou la concentration est le procédé crucial pour atteindre la sagesse. La discipline à travers l’observation des préceptes, est la méthode qui aide à atteindre la méditation profonde ; la sagesse sera ensuite réalisée naturellement. Tout l’enseignement de Bouddha, tel qu’il est transmis dans les soutras, ne se départ jamais vraiment de ces trois points. Le Bouddhisme inclut la collection entière des travaux réalisés par le Bouddha Sakyamuni, elle est appelée le Tripitaka. Elle peut être classée en trois catégories : soutra, vinaya (préceptes ou lois), et sâstra (commentaires) qui insiste respectivement sur la méditation, la discipline, et la sagesse.





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L’Organisation d’Education Bouddhiste en Chine



L’éducation bouddhiste est basée sur la piété filiale, tout comme la culture chinoise. Avant l’introduction du Bouddhisme en Chine, la piété filiale était le pilier de la société et était soutenue par les sages de la Chines ancienne. Lorsque les moines bouddhistes arrivèrent d’Inde jusqu’en Chine et qu’ils commencèrent à discuter du Bouddhisme avec les officiels du gouvernement, il apparut évident à chacun que le Bouddhisme partageait de nombreuses similitudes avec les tradition confucéennes autochtones. Conséquemment, le gouvernement les adopta et demanda aux moines de rester an Chine de manière permanente.



Les deux premiers moines, à venir en Chine, Moton et Chufarlan, furent reçus par le « Hong Lu-Si », qui équivaut à notre actuel Ministre des Affaires Etrangères ou du Département d’Etat. « Si » avait été désigné comme ministre du gouvernement. Le chef de Hong-Lu-Si équivalait à un ministre des affaires étrangères ou un secrétaire d’Etat. Cependant, Hong-Lu-Si ne pouvait recevoir des invités étrangers que temporairement. Afin de les autoriser à rester de manière permanente, l’Empereur ajouta un autre ministre « Bai-Ma-Si » qui aurait la charge de l’éducation bouddhiste. Originellement, le « Si » n’avait rien à voir avec un temple, mais désignait plutôt un ministre de la cour impériale, aujourd’hui, il dénote un temple dans la Chine contemporaine. Il y avait donc deux ministres en charge de l’éducation. Le « Li-Bu », géré par le Premier Ministre, était en charge du système éducatif confucéen traditionnel. Cette organisation servait la mme fonction jusqu’au début des années 1900. Comme l’Empereur avait fourni un immense soutien au « Bai-Ma-Si », l’éducation bouddhiste se répandit rapidement à travers la Chine.



A bien des égards, il avait même surpassé de loin les efforts pour éduquer le peuple en comparaison du système éducatif traditionnel de « Li-Bu ». Il en découla, qu’on pouvait dans un village ne pas avoir d’école confucéenne ou manfucéenne, de « Si » il y en avait partout. Encore une fois, le « Si » bouddhiste, ou temple, était une institution éducative et n’accomplissait aucune cérémonies religieuses, contrairement à ce qui a lieu très souvent au sein des temples contemporains de nos jours.



Une autre mission importante pour le « Si » original, était la traduction du soutra. Le degré de l’effort de traduction est dur à imagnier aujourd’hui. Au septième siècle, le célèbre moine Xuan-Tsuang avait supervisé six cent érudits dans la traduction du soutra. Avant celà, un moine nommé Kumaraja avait eu une équipe de traduction composée d’environ quatre cents érudits. Le « Si » était donc une vaste organisation gouvernementale. Malheureusement, elle fut complètement transformée en un lieu de superstition et de spiritualité près de deux cents ans auparavant. Ses caractéristiques éducatives disparurent totalement, ce qui est vraiment regrettable.




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Les Quatre Types de Bouddhisme aujourd’hui



Aujourd’hui, il y a quatre types de Bouddhisme en pratique. Premièrement, il y a le Bouddhisme religieux, que l’on peut voir dans les temples à travers Taiwan. Mais il ne représente pas le véritable Bouddhisme. En deuxième lieu, il y a le Bouddhisme académique enseigné dans nombre d’universités aujourd’hui, où l’on peut voir que le Bouddhisme est purement considéré comme une philosophie, une recherche académique, en particulier au Japon. Il ne s’agit pas non plus exactement de l’éducation du Bouddha. Le troisième, et le plus malchanceux de tous, est la dégénérescence totale du Bouddhisme en culte. Cette dernière forme du Bouddhisme est beaucoup plus préjudiciable au public que les deux premiers. Enfin, il y a le Bouddhisme traditionnel, l’enseignement de Bouddha Sakyamuni dans son essence véritable, qui est très rare de nos jours.



L’Auteur et sa propre Expérience du Bouddhisme



Lorsque j’étais jeune étudiant à Nanjing, je ne croyais en aucune religion. J’ai fréquenté l’Eglise avec quelques camarades, afin d’apprendre sur le Christianisme. Bien que j’aie essayé de le comprendre, je ne parvenais pas à l’accepter. Ma religion favorite à cette époque, était l’Islam, à cause de cette insistance sur les principes moraux et éthiques, ce que je trouvais rare dans les religions. Lorsque j’entrai au contact du Bouddhisme, les moines ne furent pas très convaincants. Je n’avais donc pas non plus accepté le Bouddhisme, et c’est même à lui que je fus le plus réticent. J’étais trop jeune à l’époque et je n’avais pas encore rencontré un vrai pratiquant.



Après mon arrivée à Taiwan, j’entendis parler du Professeur Dong Mei Fang, alors célèbre philosophe et professeur à l’Université Nationale de Taiwan. Etant devenu un de ses admirateurs, je lui écrivis une lettre en lui demandant si je pouvais assister à l’un de ses cours, à l’université. Le Professeur Fang avait tout juste la quarantaine à cette époque. Il m’invita dans sa maison et me dit : « de nos jours, les professeurs ne se conduisent pas en professeurs, et les étudiants ne se conduisent pas en étudiants non plus. Si tu viens à l’université et attend d’apprendre quelque chose, tu seras profondément déçu ». Lorsqu’en j’entendis cela, je fus très bouleversé : il avait déversé une eau glacée sur les projets. Finalement, il me dit : « Bien, pourquoi ne viendrais tu pas chez moi tous les samedis, je te donnerai une instruction personnelle pendant deux heures ».



Je n’arrivais pas à croire qu’il puisse faire preuve d’autant de compassion envers moi. J’en appris sur les philosophies à la petite table de salon du professeur Fang, une par une. Ce fut extrêmement précieux pour moi. Il me présenta les philosophies occidentales, de Chine, d’Inde et finalement du Bouddhisme. Il m’enseigna que le Bouddhisme est le pinacle de la philosophie du monde et qu’il fournissait à l’humanité la plus grande réjouissance. Ce qu’il me disait était fascinant et bientôt, je réalisai que le Bouddhisme détenait quelque chose de magnifique. Je commençai à visiter les temples à Taipei. Mais les moines que je rencontrais dans ces temples, ne parvenaient pas à expliquer le Bouddhisme clairement, à un intellectuel sceptique comme moi. Cependant, les moines enseignent beaucoup mieux le Bouddhisme aujourd’hui. Puis je jetai mon dévolu sur Shan Dao Si, un grand temple à Taipei, pourvu d’une large collection de soutras. A cette époque, la publication et la diffusion à grande échelle, des ouvrages bouddhistes, était chose rare.



Les moines à Shan Dao Si furent extrêmement bienveillants envers moi, ils m’autorisèrent à emprunter nombre des précieux et rares soutras. Ce fut d’une grande aide pour moi. Aussitôt après, je commençai à apprendre le Bouddhisme sérieusement, j’eus la chance de rencontrer le Maitre Zhang Jia, pratiquant ésotérique émérite. Il m’enseigna et me guida dans mes études et ma pratique. Tout comme M. Fang, il me consacra deux heures chaque semaine, pendant trois ans, jusqu’à son décès. Je suis ensuite allé à Taizhong, pour suivre M. Bing Nan Lee, j’ai commencé) étudier et pratiquer à ses cotés. Le Bouddhisme est une forme particulière de savoir ; il n’est pas une religion. Pour en tirer bénéfices, nous devons comprendre sa vraie nature. J’ai le plus grand respect pour le Bouddhisme et je crois que Bouddha Sakyamuni est le plus grand éducateur dans l’histoire du monde. Il était simplement comme Confucius, en ce sens qu’il enseigna à chacun, sans relâche et sans discrimination.



Extrait de Dharma Talks

Par Vén. Chin Kung



Source : www.buddhanet.net



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