Accueil Espace Bouddhiste Interreligieux Ramadan — La paix des sens

Ramadan — La paix des sens

104
1

ramadan.jpg
Aujourd’hui débute le ramadan pour la plupart des musulmans à-travers le monde. Nous vous proposons de lire le message de Tayeb Belmihoub à cette occasion.

Dans moins d’une semaine, des millions d’entre nous vont s’engager sur la voix difficile du jeûne que la tradition arabo-musulmane désigne du nom de Ramadan.

Cette « obligation », pour contraignante qu’elle paraisse, n’en reste pas moins l’un des moments de l’année les plus lumineux pour celles et ceux qui s’emploient à donner à cette épreuve son sens originel afin de bénéficier de ses vertus incomparables.

Loin de se limiter à la seule privation de la jouissance des sens, le Ramadan (en arabe, chaleur) offre la possibilité, à chacun d’entre nous, de transmuter le feu de notre ego en lumière apaisante pour éclairer chacun des nos actes et de nos pensées.

Ainsi, en cette veille de reprise d’un championnat de football souvent trop « disputé » autant que d’une vie parfois trop active, il conviendrait de donner un sens à cette période si particulière.

La retenue en toutes choses fait naître un autre monde, un autre espace, un autre temps. Le jeûne doit rester un acte conscient et volontaire pour recouvrer le « goût des choses » que l’habitude et le quotidien nous font oublier. Jeûner aide au souvenir des belles choses.

Se souvenir de ceux qui n’ont pas, de ce qui ont trop, bien que convaincus d’avoir trop peu. Jeûner, non pour faire comme tout le monde ou se conformer aveuglément à la coutume, à la loi, mais par adhésion à une vision, à une option, à une intention de compassion, de partage, d’édification d’un monde plus harmonieux.

Jeûner des bombes que nous portons tous à l’intérieur de nous et qu’au gré de nos différents nous larguons sur nos semblables, jeûner de nos révoltes qui nous font rejeter sur l’autre le poids de nos erreurs, jeûner de nos angoisses qui projettent sur les écrans de nos vies les illusions de nos espoirs et plus encore de nos désespoirs, jeûner de nos ambitions qui posent sur nos regards le voile déformant de la gloire, jeûner de nos rancœurs qui obstruent la voie du pardon, jeûner de nos conforts, jeûner pour que le corps allégé laisse émerger la part de nous qui nous élève.

Quand enfin à la tombée de la nuit, nos prières accompagnent ce moment si particulier de la rupture, faire de cette délivrance un moment de partage et de liesse en prenant soin de ne pas sombrer dans l’excès de frénésies compensatoires qui, trop souvent, transforment la paix des nuits de communions et de méditations en longues heures sans lumière.

S’employer le mois durant à recréer le lien entre tout ce qui vit pour retrouver la voie de l’Unité, tel est la finalité de ce mois béni qui fait de nous les perles d’un chapelet unique égrené et psalmodié par le verbe divin.



tayeb_belmihoub-2.jpgProfessionnel de football, homme de radio et de télévision, comédien, essayiste… Tayeb Belmihoub souhaite, à travers ses prestations scéniques, ses conférences et ses écrits, renouer avec le sens du Sacré au quotidien. Il est également le Président de l’association « Une balle pour la Paix », une balle sans aucune marque, qui tourne à travers le monde en symbole de Paix.


Source: YOUPHIL

Previous articleIndonésie — Une salle de prière pour les prisonniers bouddhistes
Next articleCinéma quantique — Trois questions à Apichatpong Weerasethakul

Commentaires sont fermés