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Night Shyamalan — « Il n’y a ni bien ni mal »

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D’où viennent les préoccupations métaphysiques qui imprègnent votre cinéma?

J’ai reçu une éducation hindouiste à la maison et catholique à l’école. Enfant, j’ai été très déçu lorsque j’ai appris que Jésus était le fils de Dieu. Ses miracles et son sacrifice me semblaient moins impressionnants que s’il avait été un simple mortel. Avec le bouddhisme, j’ai découvert que les religions ne sont que les vaisseaux qui nous font traverser la rivière. Il ne faut pas être obsédé par le vaisseau. Aujourd’hui, je ne suis pas religieux, mais je suis croyant et j’aime m’interroger sur la foi, sur les signes qui nous entourent, sur les alternatives possibles.

Cette Nation du Feu qui se déclare d’essence divine représente-t-elle les Etats-Unis?

Pas spécifiquement. Elle est la métaphore de n’importe quel pays qui se croit supérieur et instaure un déséquilibre en créant des rapports de force et en asservissant le reste du monde. Au cœur du récit il y a le drame du génocide, mais il est aussi question d’écologie. Mon propre nom, Night, vient de la tribu indienne des Lakota chez qui les pierres, les ruisseaux, les nuages sont des esprits qu’ils respectent. Cette culture peut paraître primitive mais si nous l’appliquions, nous nous en porterions mieux car même si nous sommes technologiquement puissants, nous ne contrôlerons jamais les lois de la nature.

Votre philosophie de la vie n’est-elle pas naïve?

Si, mais je le revendique pleinement. Je suis un grand admirateur d’Elie Wiesel et de son discours à Buchenwald où il a expliqué que nous sommes responsables du monde dans lequel nous vivons. Il a conclu en citant Albert Camus: « … Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser » (« La peste »). Comme lui, je crois que les hommes sont fondamentalement bons et qu’il y a une raison à notre venue sur Terre. Il n’y a ni bien ni mal, ni bon ni mauvais. Tout est une question de contexte et d’information. Nous devons être des consciences éveillées, et c’est notre devoir à tous d’améliorer la condition humaine.


Source: Paris Match

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