Accueil Espace Bouddhiste Société La prière des victimes des Khmers rouges avant l’annonce du verdict historique

La prière des victimes des Khmers rouges avant l’annonce du verdict historique

104
0

khmer_pray-2.jpg

Phnom Penh, 27.07.2010 – Environ 150 victimes du régime de Pol Pot se sont réunies Dimanche sur le site d’une ancienne prison khmer très connue pour une cérémonie de prière bouddhiste. La cérémonie a eu lieu alors que la première cour pénale cambodgienne soutenue par l’ONU devait rendre son verdict le lendemain.


Guidés par cinq moines bouddhistes, les survivants du régime de la fin des années 70 et les proches des morts sont allés leur rendre hommage en s’agenouillant à Tuol Sleng. On estime qu’environ 15 000 personnes ont été torturées et assassinées dans cette prison sous la direction d’un homme, Douch.

Après neuf mois de procès, Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, a reçu lundi 26 juillet le verdict faisant suite aux accusations de crimes contres l’humanité, meurtres avec préméditation et tortures qui pesaient contre lui.

Dans la cour intérieure de la prison (qui sert désormais de musée du génocide khmer), c’est sous un ciel assombri que le président de l’association des victimes du Kampuchéa démocratique a appelé les âmes des victimes à venir entendre le verdict 


« Nous prions pour que, à l’annonce du verdict, vos âmes connaissent toute la paix et le bonheur qui leur a été refusé lors de leur passage sur terre » a-t-il déclaré.

De 1975 à 1979, les Khmers Rouge, dirigés par Pol Pot, ont vidé les villes cambodgiennes de leurs habitants pour les faire travailler dans de grandes fermes collectives. Ceci avait pour but de ramener la société cambodgienne à « l’année zéro » et de fonder une utopie marxiste.


Jusqu’à deux millions de personnes ont été exécutées dans les fameux « champs de la mort », sinon mortes de faim et d’épuisement avant qu’une offensive vietnamienne ne mette fin au régime. Pol Pot a trouvé la mort en 1998.


La prison Tuol Sleng, aussi connue sous le nom de S-21, était au centre d’un réseau de 198 centres de torture secrets répandus à-travers tout le pays. C’est le symbole le plus important de la brutalité Khmer qui hante le Cambodge encore aujourd’hui.


L’année dernière, Douch s’est excusé à maintes reprises lors de son procès. Mais au dernier jour de l’audience, l’ancien professeur de mathématiques a crée la surprise en demandant à être relâché, aux motifs qu’il n’était qu’un engrenage du régime (le tribunal international d’exception ne jugeant que les dirigeants khmers). 


D’autres membres des Khmers rouges attendent d’être jugés l’année prochaine. Parmis eux, on retrouve Nuon Chea, numéro deux du régime, l’ancien président du Kampuchéa démocratique Khieu Samphan, l’ex-ministre des affaires étrangères Ieng Sary et sa femme Ieng Thirith, alors ministre des affaires sociales.

Le verdict annoncé ce lundi 26 Juillet condamne Douch à 30 ans de prison. Son avocat a d’ores et déjà communiqué son intention de faire appel de la décision.

Traduction par Brice Andlauer


Source: The Montreal Gazette

Previous articleLe radeau Plastiki achève son périple à Sydney
Next articleManifestation à Jakarta pour réclamer la fermeture du Buddha Bar