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Naoto Kan, le nouveau premier ministre japonnais

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Le nouvel homme fort de la politique nippone sera-t-il «Citizen Kan», ce sauveur dont le pays a tant besoin alors que l’économie est enlisée ? Homme de tempérament, démocrate convaincu et féministe, Naoto Kan commence avec un atout : le respect qu’il inspire aux Japonais. Kan cultive aussi l’image d’un homme politique adepte de transparence, surtout depuis ses déboires publics. En 2004, alors président du PDJ, il accuse des députés conservateurs de ne pas régler leurs cotisations retraite. Mais il est pris la main dans le sac : lui aussi est dans le même cas. Il démissionne et, blessé, s’administre sa propre punition. Tel un moine bouddhiste, il se rase le crâne et entame un pèlerinage sur l’île de Shikoku, lavant ses fautes d’un temple à l’autre.

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Quelque temps plus tard, cet époux dévoué et père de deux garçons est mis en cause par des tabloïds l’accusant d’avoir eu une idylle d’une nuit avec une présentatrice de télévision. Au lieu de fuir, il assume. «Ma femme m’a engueulé et traité d’idiot», confiera-t-il plus tard. Le public découvre alors l’épouse de Kan, Nobuko, elle aussi une forte tête, et guère rancunière puisqu’elle est depuis de tous ses combats politiques.

Ex-militant de gauche, Naoto Kan a milité sur son campus en mai 1968 : il était un des meneurs. Pacifiste, il s’engage contre la guerre au Vietnam. Au fil des années 70, il rejoint le «mouvement citoyen», né des traumas causés par des pollutions successives dans le pays. Kan prend de plus en plus position pour la défense de l’environnement.

Dès vendredi, il a d’ailleurs annoncé qu’il allait relancer les mesures visant à réduire la facture carbone du Japon. Parmi ses chevaux de bataille, il veut réduire le chômage des jeunes et renforcer la coopération avec les pays d’Asie du sud-est. Kan a été élu et réélu neuf fois député depuis 1980, et il reste l’homme qui en 1996, alors ministre de la Santé, a déballé le grand scandale nippon du sang contaminé par transfusion. Citizen Kan va devoir ramener la confiance des électeurs avant les élections sénatoriales du mois prochain.


Source: Libération

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