Accueil Espace Bouddhiste Culture Le Tripitaka Koreana, « bible bouddhique coréenne » est plus vieux que...

Le Tripitaka Koreana, « bible bouddhique coréenne » est plus vieux que la bible de Gutenberg

99
0

Le monastère de Haeinsa trône sur les hauteurs des montagnes du parc national de Gayasan. Bâti vers 802 au temps du royaume de Shilla, cet ensemble constitué de 75 sanctuaires et 14 ermitages est l’un des plus grands complexes monastiques bouddhiques de Corée. Haeinsa signifie « temple de l’océan de méditation ». Aujourd’hui encore, les Coréens considèrent ce site comme le berceau religieux garant de paix et de prospérité pour la nation. Sa renommée mondiale vient de ce qu’il abrite la plus importante collection de textes du canon bouddhique, la « Tripitaka Koreana ».

His428.jpg

Vers 1230, la dynastie Goryeo était menacée par une invasion mongole. Le roi Gojong fit alors graver sur des planches de bouleau l’intégralité du canon des écritures bouddhiques, le Tripitaka Koreana. Durant seize ans, de 1236 à 1251, des moines réalisèrent ces 81 258 tablettes en les recouvrant sur les deux faces de caractères chinois. Tous les textes sont gravés à la perfection, aucune des tablettes ne comporte la moindre coquille. Toutes sont écrites avec les mêmes caractères et dans le même style. La conception des tablettes, l’habileté des graveurs et l’incroyable ampleur de cette collection en font un patrimoine culturel unique au monde.

Pour les protéger de la destruction, ces tablettes durent déménager à deux reprises. Des milliers de religieuses bouddhistes cheminèrent des semaines durant à travers les montagnes pour les transporter vers le temple Haeinsa où elles se trouvent aujourd’hui. Les tablettes résistèrent durant des siècles à l’affront du temps dans une sorte de bibliothèque climatisée, un complexe architectural ouvert, vieux de près de 800 ans. Un système d’aération sophistiqué maintenait l’humidité de l’air, la température et la circulation d’air à un niveau optimal pour la conservation des tablettes, ce qui leur a permis de traverser les siècles sans dommage.

Les Chinois eux-mêmes importèrent des exemplaires de la Tripitaka Koreana, qui est ainsi devenue l’écrit bouddhique le plus important de toute l’Asie orientale : une œuvre grandiose qui figure sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995.


Source: www.arte.tv

Previous articleCorée – Le Jikji des Moines, premier Livre publié avec la Méthode d’Impression Métal
Next articleZem — La valeur