Les chamans considèrent que seulement trois personnages condensent par eux-mêmes toutes les formes d’existences. Le féminin, le masculin, et l’androgyne qui n’est ni femme ni homme, mais un mélange des deux.
Mais il y a un quatrième personnage que le chaman Joska Soós nommait : l’Éternel Féminin, l’enfantement des mondes. Ici, dans le monde des corps physiques, seule la femme qui enfante reçoit naturellement cette sublime énergie d’Amour conscient. Le : tu enfanteras dans la douleur, est l’usurpation d’un patriarcat monothéiste jaloux du don de la vie donné du ventre de la femme. Pour preuve, toutes les civilisations panthéistes et naturalistes où la femme s’isole en forêt pour enfanter seule et sans aide, hors celle d’un arbre et les potions de plantes qu’elle boit pour faciliter la venue de son enfant. Elle offrira à cet arbre son placenta, et l’arbre deviendra un parent spirituel de son enfant. La coutume impose que l’arbre parent reste secret jusqu’à ce que l’enfant soit pubère.
Pourquoi la femme d’aujourd’hui enfante dans la douleur ? Parce qu’elle accouche allongée, ses pieds prisonniers d’étrier et ses jambes grandes ouvertes pour être à la hauteur des mains de la sage femme ou de l’obstétricien. Cette position n’est pas favorable à la descente de l’enfant, elle inverse le mouvement d’énergie de la spirale qui provoque la naissance et l’utérus pèse sur le diaphragme. C’est cette pression sur le diaphragme qui augmente la douleur et plus encore, la sensation douloureuse qui fait hurler les parturientes.
En 1950, le Professeur Lamaze avait lu un rapport du Professeur Russe A.P. Nikolaiev sur la doctrine du physiologiste Pavlov, basée sur la découverte de l’intervention du système nerveux supérieur dans les grandes fonctions de l’organisme ; Nikolaiev démontrait qu’une éducation psychique de la femme enceinte pouvait lui permettre d’accoucher sans douleur. En 1951 lors d’une mission médicale, F. Lamaze assiste à un accouchement naturel sans douleur, ce qui se pratiquait couramment en URSS.
Ainsi que Lamaze le déclare : « Ce fut pour moi un véritable bouleversement de voir cette femme accoucher sans aucune manifestation douloureuse… tous ses muscles étaient relâchés… pas la moindre angoisse dans ses yeux, pas un cri, pas la moindre goutte de sueur ne perlait sur son front, pas une seule contraction du visage. Le moment venu, elle a fait les efforts de pousser sans aucune aide, dans un calme absolu…Après avoir été le témoin d’une chose pareille, je n’avais plus qu’une préoccupation : transplanter cela en France et… cela devenait pour moi une idée fixe ».
À son retour de Russie, avec son élève le docteur Vellay, il jette les bases d’une expérimentation reposant sur trois conditions essentielles : obstétricale, (normes d’un accouchement naturel), physique, (entraînement régulier et méthodologique, sous contrôle médical, permettant d’obtenir une parfaite condition physique) et psychique, où il s’agit de placer l’écorce cérébrale, le cortex, dans des conditions d’activité maxima. Par une éducation et une connaissance des faits réels de l’accouchement il obtient ce résultat : une femme peut accoucher sans douleur sans être anesthésiée, ni subir de péridurale. Cet enseignement inhibe le réflexe provoqué par l’histoire qui crée dans l’esprit d’une femme la certitude la souffrance liée à l’acte d’enfanter.
Maintenant, ici, je vous parle de mon expérience, parce que ma vie m’a offert de connaître Pierre Vellay, déjà très âgé mais toujours maître de sa méthode. Il a été mon accoucheur et j’ai accouché absolument sans douleur. Je lui rends hommage de ce bonheur.
Comment cela est-il possible? Dès le troisième mois de leur grossesse, les femmes accouchées par le docteur Vellay recevaient un enseignement qui comprenait l’étude physiologique de toutes les étapes d’une grossesse, illustrées de planches ; une méthode de yoga adaptée qui augmentait la souplesse du périnée ; un régime alimentaire très pauvre en sel (le sel durci les muscles du périnée et augmente la sensation de douleur) et deux méthodes de respirations qui demandaient un entrainement pour obtenir le rythme et la durée.
Le secret d’un accouchement sans douleur est là : la respiration.
Cette respiration est nommée : respiration du petit chien, une seconde respiration est nommée : respiration soufflante. Une troisième respiration est utilisée en début de travail, son mode ressemble à la respiration du petit chien, mais elle est seulement nasale et bouche close : sa particularité est d’oxygéner le plexus solaire et tout le haut du corps.
La pratique de ces respirations est indispensable pour que la femme accouche sans ressentir de douleur, mais elles ne suffisent pas. Il faut opter pour le régime sans sel qui devient très stricte dès le septième mois, c’est-à-dire très peu de protéines, pas du tout de poisson de mer, ni d’œuf et très peu de fromage si ce n’est du fromage blanc sans sel et des yaourts. Pour palier à l’absence de sel, les aliments sont cuits à l’eau et l’eau de cuisson est intégralement bue. Des exercices de yoga aident la femme à supporter le poids de son ventre et augmente sa souplesse et sa tonicité musculaire.
L’entrainement à la respiration du petit chien se fait à deux : une femme qui la connait parfaitement et la jeune parturiente. De retour chez, elle doit continuer de s’y exercer pour pouvoir la tenir du commencement des grandes contractions jusqu’à la délivrance. C’est-à-dire très longtemps et sans se fatiguer. Pour ne pas se déshydrater, Pierre Vellay préconisait un linge humecté d’eau fraiche et un peu de citron sur les lèvres.
La respiration du petit chien est très simple, elle se fait uniquement par la bouche qui prend l’air rapidement et le rejette tout aussi rapidement ; naturellement, les yeux vont regarder vers le haut. En la faisant, vous pourriez penser ne pas avoir suffisamment de temps pour prendre l’air. La respiration soufflante consiste à seulement souffler fort l’air, vous ne faites aucun effort pour prendre l’air, cela se fait naturellement, votre concentration n’est que sur l’inspir. Faites-le, vous allez apercevoir que la respiration soufflante provoque une forme d’immobilité au niveau du périnée. Vous utiliser la troisième respiration en tout début de travail pour soutenir votre force, vous allez déterminez son rythme en fonction de vos besoins. Pour maintenir le rythme rapide de la respiration du petit chien, vous alternez une respiration soufflante. Au début de votre entrainement, votre respiration du petit chien est abdominale, c’est à proscrire : elle doit se placer seulement dans le haut de vos poumons ; c’est cette particularité qui demande un vrai entrainement.
Pendant toute la durée de votre accouchement, vous ne respirez qu’avec le haut de vos poumons, tout le bas de votre corps devient libre de la pression de l’inspir. Vous devez réussir à n’obtenir aucune pression de votre respiration sur votre ventre : cela provoquerait le retour de la douleur.
Plus votre respiration devient naturelle, et moins vous y pensez. Vous entrez dans un état autre, vos contractions sont bien présentent et puissantes, mais seul votre corps le fait. Toute votre concentration s’est déplacée dans un espace au-dessus de votre corps, une forme de lévitation jusqu’à voir votre corps et vous au-dessus, libre de la douleur. Un autre effet de cette respiration, c’est un état d’amour total et de bonheur. J’étais là, au-dessus de mon corps, et je contemplais ses vagues qui se formaient, semblables à celle de la houle. De cet océan, une vie allait surgir….
Accoucher sans cette douleur soit disant obligée, imposée par une sorte de charme magique, provoque une ouverture dans un autre mode de conscience, nommée Intensité en chamanisme.
L’Intensité est une qualité de présence obtenue aussi en méditation, elle provoque d’elle-même la précieuse rupture de dialogue intérieur. Vous n’êtes que votre respiration, et profondément présente dans votre respiration. Cette aptitude ne s’oublie pas, vous retrouvez l’oublie de soi dans l’écoute attentive de votre enfant. C’est le pur altruisme, la seule compassion équanime qui ni accepte, ni refuse sans jugement aucun. Vous avez aussi acquis une qualité de patience naturelle qui ouvre les prémices de l’Éveil.
Cette méthode reçu en Russie par le Professeur Lamaze et qu’il rapporta en France pour la transmettre lui valu d’être à deux reprises, avec Pierre Vellay d’être traduits devant le Conseil de l’Ordre des Médecins ; ils seront blanchis en 1954.
Pie XII crée la surprise, le 8 janvier 1956, en prenant position en faveur de l’ASD (accouchement sans douleur) devant sept cents gynécologues et médecins. Il déclare : « la méthode est irréprochable du point de vue moral ».
Aujourd’hui, des professionnels de santé considèrent que cette respiration provoque un vertige et un défaut d’oxygénation du corps …..je n’ai pas ressenti ce vertige, j’étais très consciente et profondément heureuse.
– Les enseignements du Chaman Joska Soós