30.12.2009
Hanoï, Vietnam — Les fidèles d’une figure internationale du bouddhisme, Thich Nhat Hanh, ont quitté une deuxième pagode dans le centre du Vietnam communiste, après des mois, selon eux, de harcèlement qui les a amenés à demander l’asile temporaire en France, selon le chef de la pagode mercredi.
« Les derniers de quelque 200 fidèles de Thich Nhat Hanh ont quitté notre pagode mardi soir », a indiqué Thich Thai Thuan, responsable de la pagode de Phuoc Hue, située dans la province de Lam Dong dans les Hauts plateaux du centre.
Ces moines sont rentrés chez eux, dans leurs anciennes pagodes ou sont allés dans un monastère à Hué (centre) qui abrite aussi des fidèles du maître zen, a-t-il précisé par téléphone à l’AFP.
Plus tôt dans le mois, le responsable avait expliqué avoir dû promettre leur départ avant le 31 décembre à une foule venue faire pression sur lui.
Quelque 400 fidèles de Thich Nhat Hanh avaient déjà dû fuir le monastère voisin de Bat Nha qui les hébergeait à l’origine. Environ 200 d’entre eux s’étaient alors réfugiés à Phuoc Hue, où ils dénonçaient de « fortes pressions de la police ».
Thich Nhat Hanh, forcé à l’exil dans les années 60 par le régime du Sud-Vietnam pour ses prises de position contre la guerre, est longtemps resté persona non grata dans le pays après la prise de pouvoir des communistes en 1975.
Il s’était réfugié dans le sud-ouest de la France où il a fondé le village des Pruniers, l’un des plus grands centres bouddhistes d’Europe. Il était revenu au Vietnam pour la première fois en 2005. Depuis, quelques monastères y abritaient plusieurs centaines de ses disciples.
Mais dans un pays où les églises sont censées rester sous le contrôle du régime, ses proches estiment qu’une partie des autorités s’inquiètent désormais de l’intérêt croissant de la jeunesse pour le bonze.
C’est parce que Thich Nhat Hanh est basé en France, que des moines ont, plus tôt en décembre, demandé l’asile temporaire à Paris pour les quelque 400 moines et moniales qu’ils estiment persécutés au Vietnam.
Source : AFP