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Idée Lecture – Encres de Chine, les maîtres de la calligraphie chinoise

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LA CALLIGRAPHIE CHINOISE

Dans l’Empire du Milieu, la calligraphie est depuis toujours considérée comme un art à part entière, et ses plus grands artistes font l’objet d’une réelle vénération de la part des Chinois qui les appellent « Dieux de calligraphie ».

L’art calligraphique est considéré en Chine comme un langage pictural à part entière.

Les œuvres des « Dieux de calligraphie » reflètent parfaitement les conceptions chinoises de l’univers régies par la fameuse théorie du Yin-Yang, l’ancestral principe de l’équilibre, et par l’omniprésent critère du Vide, pivot de tout le système philosopho-culturel. Expression de la plénitude, le Vide garantit l’équilibre et renferme les souffles vitaux.

La calligraphie chinoise a une histoire bien longue. Les plus anciens témoignages de l’écriture chinoise ont été trouvés sur les oracles sur os de la dynastie Shang. Il s’agit d’inscriptions à l’encre et au pinceau faites sur les carapaces de tortue ou les omoplates de bœuf.

La calligraphie est, avec la peinture et la poésie, un des trois piliers de la culture chinoise. Tout au long de son histoire, la calligraphie nous a laissé des témoignages très riches.

Wang Xizhi
Wang Xizhi


« La calligraphie est une constante errance » a dit Wang Xizhi,

une des plus grandes figures de la calligraphie chinoise.

Pour retrouver des exemples remarquables de cet art et des explications sur la vie de vingt-cinq de ces grands maîtres du Vide, nous avons à disposition un livre :

Encres de Chine, les maîtres de la calligraphie chinoise, écrit par Shi Bo.

L’auteur nous propose de découvrir la calligraphie chinoise à travers la vie de ces artistes, dont les vies ont été souvent peu ordinaires.
C’est presque dix-sept siècles de l’histoire politique et culturelle chinoise qui nous sont contés. 
Parallèlement aux biographies de ces artistes, Shi Bo analyse leur style et montre combien chacun d’eux continue, avec ses particularités, de tisser le lien qui l’unit aux plus anciens maîtres de la calligraphie.

Cet art s’arrête un peu brusquement à l’époque des Qing. Non qu’après cette dynastie, la Chine n’ait plus compté parmi ses artistes des maîtres de calligraphie, mais il est vrai que sous les différentes républiques étant hautement politisés, l’art calligraphique, comme tous les arts, se dut de servir la politique.

D’autre part, la vie moderne fait que les nouvelles générations abandonnent de plus en plus le pinceau pour le remplacer allégrement par le stylo d’abord, par l’ordinateur ensuite.

– A lire :
– Shi Bo, Encres de Chine, les maîtres de la calligraphie chinoise, Editions Alternatives

SHI BO, l’auteur

Poète et calligraphe chinois

Shi-Bo.jpgAncien vice-président de l’Association nationale des calligraphes de Pékin, Shi Bo a réalisé plusieurs expositions de calligraphie. Écrivain et traducteur, il est l’auteur de nombreux ouvrages parus aussi bien en chine (Taïwan et Hong-Kong) qu’en France (éditions Quimétao, Robert Laffon, Albin Michel…). Shi Bo s’intéresse aussi aux histoires d’ovnis.

« Au cours des huit années de mon exercice au pinceau auprès de Xia, il ne cessa de me répéter l’importance de la maîtrise du souffle dont la calligraphie s’imprègne. Pourtant, l’enfant d’aussi jeune âge que j’étais, saisissais cette théorie sur le souffle d’autant plus difficilement qu’il était avare de paroles et d’explications, mais très généreux dans la démonstration pratique. À travers ses coups de pinceau tantôt vigoureux, tantôt gracieux, tantôt denses et tantôt secs, je sentais vaguement le souffle dont il parlait.

Quand j’avais quatorze ans, Xia, mon premier initiateur de calligraphie, me quitta à jamais à cause de sa tuberculose pulmonaire. Toute sa vie célibataire, Xia me considéra comme son fils, il ne me laissa que quelques mots qui s’enracinent profondément dans ma tête : « Sois toujours un homme droit et cherche inlassablement le sens profond du souffle et de l’Invisible… » » (l’auteur)







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