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Le Ganesha Purâna

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Le Ganesha Purâna

Temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam©buddhachannel
Temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam©buddhachannel

Le Ganesha Purâna est un texte religieux,

l’un des principaux Purâna, consacré au Dieu Ganesh.

Il comporte diverses légendes,

ainsi que des éléments de rituels pour l’adoration de cette divinité.

Le Ganesh Purâna est, avec le Mudagala Purâna, le coeur des écritures sacrées pour les dévots de Ganesh, que l’on désigne sous le nom de Gânapatyas. Ce sont les deux Purâna exclusivement consacrés à Ganesh.

C’est durant la période dite médiévale

que les adorateurs (exclusifs) de Ganesh, connus sous le nom de Ganapatyas, formèrent un mouvement religieux uniquement dédié au culte de Ganesh, considéré comme la Divinité Suprême. Ils voient en effet Ganesh comme la forme Saguna (qualifiée) du Brahman Ultime non-qualifié (Nirguna). Ce concept imprègne totalement le Ganesha Purâna et donne à des légendes Puraniques une coloration nouvelle cohérente avec leur croyance, pour souligner l’importance de Ganesh et expliquer ses relations avec les autres Divinités.

Ce Purâna précise

les diverses méthodes rituelles,

les croyances essentielles

et les positions philosophiques de la secte des Ganapatyas.

Le contenu du Purâna est difficile à présenter sous forme simplifiée car il inclut quantité d’histoires légendaires, ainsi que d’aspects purement dévotionnels. On peut cependant en trouver une sorte de synopsis d’après les questions que le Rishi Vyâsa pose à Brahmâ dans le dixième chapitre du Premier Livre :
– « Qui est Ganesha ?
– Quelle est son apparence réelle (svarûpa) et comment peut-on le connaître ?
– Envers qui ce Dieu aux quatre visages a-t-il été déjà bien disposé ?
– Combien a-t-il d’Incarnations et quels exploits ont-elles accompli ?
– Qui l’a déjà vénéré et dans quels buts ?

Le dernier chapitre du Premier Livre

résume comme suit les longs développements :
« Je vous ai conté l’Adoration (upâsanâ) de Ganesha par cette suite de nombreux récits ». (I.92.53)[2]

Ces déclarations confirment le rôle que le Purâna joue en établissant la relation entre Ganesh et ses dévots grâce à l’utilisation des légendes traditionnelles Puraniques ainsi que des apports nouveaux. Elles ont aussi pour but principal de souligner l’importance de Ganesh comme Divinité de premier rang.

La période au cours de laquelle le Ganesha Purâna ainsi que le Mudgala Purâna auraient été élaborés est d’autant plus difficile à établir de manière claire que les deux ouvrages ont eu des influences l’un sur l’autre (y compris des renvois explicites dans le texte) et qu’ils sont constitués, comme la plupart des Ecritures Sacrées de l’Inde, de multiples strates ajoutées à des dates différentes. De plus, les spécialistes ne se sont pas réellement livré à des analyses critiques destinées à y voir plus clair.

Le noyau central du Ganesha Purâna aurait été élaboré vers le 12 ou 13ème siècle, les ajouts ultérieurs s’étant échelonnés jusque vers le 17 ème siècle. Certains datent cependant les débuts environ deux siècles plus tôt.

Le Ganesha Purâna se présente en deux parties :

– 1) L’Upasanakhanda ou « De la dévotion »

comporte 92 chapitres. Le chapitre 46 inclus un hymne (stotra) qui est l’une des versions les plus connues du Ganesha Sahasranama (hymne de louange énumérant les 1000 noms de Ganesh). Ce stotra est récité de nos jours dans de très nombreux temples comme une partie importante du culte de Ganesh.

– 2) Le Kridakhanda ou « Le Jeu divin de Ganesh »

comporte 155 chapitres et on l’appelle parfois Uttarakhanda. Les chapitres 138 à 148 du Kridakhanda constituent la Ganesh Gita, texte dévotionnel bâti sur le même modèle que la Bhagavad Gita, mais adapté à Ganesh dans le rôle de la Divinité Suprême (à la place de Krishna). Le discours est ici attribué au Roi Varenya et se déroule durant l’Incarnation de Ganesh comme Gajanana. Quelque 90 % des stances de cette Ganesh Gita sont purement et simplement des transpositions empruntées à la Bhagavad Gita; leurs sujets sont les mêmes, à savoir : le karma yoga, le jnana yoga et le bhakti yoga. Comme Krishna, Ganesh déclare (II.138.22) : « Je crée le Monde, je le protège puis je le détruis; Je suis Mahavishnu, Sadashiva, Mahashakti, ainsi qu’Aryaman, le Soleil ». Il dit également (II.140.9-11) qu’il est le non-Né (Aja), le principe de vie de tous les êtres ((bhûtâtmâ), le sans-Début (anâdi), le Seigneur (Ishvara). Comme Krishna, à chaque fois que dans le Monde s’accroît la perte de la Rectitude (envers les lois naturelles du cosmos) (dharma), Il se réincarne pour protéger ce qui est bien et détruire ce qui est erroné.

Les quatre Incarnations de Ganesh

© Buddhachannel - Josiane Delaporte-Digard
© Buddhachannel – Josiane Delaporte-Digard
Le Kridakhanda du Ganesh Purâna décrit les quatre Incarnations (avatâra) de Ganesh au cours des quatre différents yugas. Ce ne sont pas les mêmes Incarnations que les huit décrites dans le Mudgala Purâna :

Mahotkata Vinâyaka

a dix bras et Il est de couleur rouge.

Selon les sources, sa monture (vâhana) est soit un éléphant, soit un lion.

Il fut le fils de Kashyapa et d’Aditi au cours du Krita Yuga, d’où son autre nom de Kâshyapa.

Il détruisit les frères démons Narântaka et Devântaka ainsi que le démon Dhumraksha

Mayûreshvara

a six bras et Il est de couleur blanche.

Sa monture est le paon.

Il naquit de Shiva et Pârvatî au cours du Treta Yuga.

Cette Incarnation eut pour but de tuer le démon Sindhu.

C’est à la fin de cette Incarnation qu’il fit don de son paon à son jeune frère Skanda, à qui le paon est généralement associé

Gajânan

a a quatre bras et il est rouge.

Sa monture est une souris.

Il naquit de Shiva et Pârvatî au cours du Dvapara Yuga.

Il eut pour but de de tuer le démon Sindûra qui tient son nom de sa couleur rouge-rosé (Sindoor est le vermillon). C’est aussi au cours de cette Incarnation que Ganesh déclama la Ganesha Gita au Roi Varenya

Dhûmraketu

est de couleur grise, comme la cendre ou la fumée (dhûmra).

Il a deux ou quatre bras et un cheval bleu comme monture.

Il viendra seulement vers la fin du Kali Yuga.

Durant cette Incarnation, de nombreux démons seront exterminés.

On peut voir un parallèle avec la dixième et dernière Incarnation de Vishnu, Kalki, qui viendra à la fin des temps, monté sur un cheval blanc.

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