Est-ce au prix d’un malentendu que le bouddhisme est supposé avoir « rencontré » l’Occident ?
À l’incompréhension qui fut d’abord celle des philosophes occidentaux a succédé un enthousiasme contagieux pour cette « philosophie », pour cet art de vivre fondé sur des valeurs pacifistes et humanistes. Faisant fond sur la déchristianisation de l’Europe et sur le scepticisme religieux ambiant, ce néo-bouddhisme conciliant a-t-il encore quelque chose à voir avec la rigueur du renoncement prêché par le Bouddha Sâkyamuni au VIème siècle avant Jésus-Christ ?
Nombre d’Occidentaux prêtent en effet aujourd’hui à cette « philosophie » toutes les vertus dont auraient démérité les grandes religions, et pensent même trouver dans l’enseignement du Bouddha une rationalité quasi scientifique et un athéisme purificateur capables de réconcilier les plus critiques d’entre eux envers le religieux avec une spiritualité sans Dieu. Or une confrontation plus serrée entre les enseignements bouddhiques et la tradition philosophique occidentale fait apparaître un paysage plus nuancé et des clivages plus accentués qu’il n’y paraît au premier abord. C’est à clarifier certains de ces malentendus que sont consacrés ces essais portant sur quelques questions à cet égard significatives : identité, karma, thérapeutique spirituelle, non-dualité, vacuité…
Professeur de Philosophie des religions à l’Université de Paris 1 – Sorbonne depuis 1990, agrégée de philosophie et Docteur d’État, Françoise BONARDEL est l’auteur d’un dizaine d’ouvrages (Philosophie de l’alchimie, L’irrationnel, La Voie hermétique) et de nombreux articles pour des revues et ouvrages collectifs français et étrangers. Elle dispense également à l’Université Bouddhique Européenne (UBE) un enseignement portant sur l’acculturation du bouddhisme en Occident et ses possibles relations avec la philosophie.
COLLECTION THEÔRIA
– 25 €
– 282 pp
Communiqué publié sur www.buddhachannel.tv, avec l’aimable autorisation des éditions de l’Harmattan