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Abysse Royant :  »Le crime passionnel est une version moderne du Crime d’honneur »

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Crime_d_Honneur2.jpgLes crimes d’honneur sont une des pires formes de l’expression de la domination masculine sur les femmes, partant du principe que l’honneur de la famille voire de la communauté repose sur le seul comportement des femmes.



Il s’agit d’une coutume sociale particulièrement répandue dans les sociétés patriarcales; mais bien que souvent étiquetée de « pratique musulmane » elle est appliquée dans tous les milieux socio-culturels, et touche des personnes de confessions différentes.



Selon ces « codes d’honneurs », une femme se doit d’être exemplaire dans ses attitudes, son comportement, … car le moindre soupçon d’infidélité, la moindre attitude remettant en cause sa virginité, fut-elle forcée ou simplement supposée (au téléphone avec un ami, une tenue vestimentaire jugée indécente, rumeurs, viol, inceste …) sera à laver de son sang. Les femmes seront même, parfois, sacrifiées à cause d’une faute commise par un homme de la famille.



Empoisonnées, égorgées, fusillées, étranglées, poignardées, éventrées, décapitées, immolées par le feu, victimes de coups divers, de viols collectifs, étouffées, noyées, pendues, etc… ces femmes seront alors les victimes d’un « code d’honneur masculin » qui leur coûtera la vie.



Le code d’honneur masculin est une arme importante du gynécide !



Lorsqu’elle fait partie de l’arsenal législatif d’un pays, la défense du crime d’honneur accorde aux hommes un véritable permis de tuer les femmes supposées avoir enfreint les règles patriarcales imposées à leur sexe ; c’est un archaïsme radicalement incompatible avec les notions de démocratie et de droits de l’homme, et un déni total des droits fondamentaux de la personne humaine.



On A vu, ou cru voir, disparaître le crime d’honneur, mais la réalité est toute autre, sans parler de progression, on assiste à une véritable démocratisation de cette pratique, notamment avec l’apparition dans nos textes juridiques, de la notion de « crimes passionnels ».



Le crime passionnel est une version moderne du crime d’honneur.

En France, la disposition légale du crime d’honneur a disparu formellement des textes de lois avec la réforme du droit pénal datant de 1791, néanmoins, elle n’a pas disparu des références collectives ni cesser d’influencer les tribunaux, elle a simplement subi une mutation et a été redéfinie en fonction des valeurs des sociétés modernes.



Il est significatif de relever que la notion de crime passionnel est apparue dans la culture populaire occidentale à peu près au moment ou disparaissaient les dispositions légales cautionnant le crime d’honneur.

Les conséquences pénales sont devenues un peu plus lourdes pour les meurtriers, néanmoins dans les années 1800, les procès pour crimes passionnels aboutissaient environ une fois sur deux à l’acquittement du criminel.



En France, la disparition de ces dispositions légales n’a en rien mis fin à l’indulgence dont bénéficient les hommes qui tuent leur femme.

«La notion de crime passionnel est plus hypocrite que celle de crime d’honneur»


La notion de crime passionnel est plus hypocrite que celle de crime d’honneur, car en traitant cet acte comme sexuellement neutre, elle occulte le fait que c’est une défense qui protège essentiellement les hommes. De plus, l’argument de la « rage incontrôlable » censée pousser à la violence et au meurtre est une émotion essentiellement associée à la virilité et peu convaincante.



Autrefois, le crime d’honneur ne pouvait concerner que l’adultère de la femme sur laquelle l’homme avait des droits consacrés par la loi, c’est-à-dire l’épouse légitime, ce qui n’est plus le cas avec le crime passionnel.



Des juristes soulignent que le crime passionnel est le seul crime où une émotion est invoquée pour exonérer le criminel de la sanction qui lui serait normalement réservée. Ils soulignent aussi que la notion de « perte de contrôle suite à provocation » est une exception ad hoc à la définition juridique de l’irresponsabilité pénale : en règle générale, un individu majeur est considéré responsable de ses actes et les seuls cas où il n’a pas à en répondre devant la justice sont l’aliénation mentale ou l’absorption involontaire de substances incapacitantes, dont il n’est pas question ici.



En criminologie, le crime d’honneur est relié à des caractéristiques de psychologie comportementale invoquant les passions tristes que sont la jalousie et la perception d’offense liée à l’adultère.
Sa survenue dépend de manière importante du consensus social lié aux libertés des femmes.



En conclusion, il est possible de dire que les politiciens, juristes, … qui ferment les yeux sur ces crimes nient les droits humains fondamentaux des femmes simplement parce qu’elles proviennent d’une culture étrangère. Un meurtre reste un meurtre et doit être jugé comme tel…



Notre ONG a été sollicité par le Ministère de la justice Hollandais pour participer à une vaste étude européenne concernant les différentes législations en vigueur à l’encontre des personnes commettant de tels actes. En France, il n’y a pas de lois spécifique concernant les crimes d’honneurs, de tels actes sont, dans la grande majorité des cas, assimilés à des crimes passionnels.
Concernant la pétition que nous avons lancée en fin d’année 2007, nous avons reçu le soutien officiel de : Mme Michèle Delaunay Députée de la Gironde, Mme Gisèle Gautier Présidente de la délégation du Sénat aux Droits des Femmes, de Madame Christiane Demontès Membre de la Commission des Affaires Sociales et de Mme Catherine Troendle Sénateur du Haut-Rhin.


– Alors n’hésitez pas à soutenir notre pétition



Pour qu’enfin cela cesse….



Abysse Royant (Présidente fondatrice de l’ONG GIPF), pour www.buddhachannel.tv

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