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Vietnam — Des soeurs de la communauté des Pruniers évacuées d’un monastère

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28.09.2009

nonne.bmpHANOI — Des sœurs, disciples du bonze Thich Nhat Hanh, ont été évacuées d’un monastère du centre du Vietnam lundi, après une première éviction de moines dans la « violence » la veille, selon des fidèles de cette figure internationale du bouddhisme.

Dimanche, plus de cent moines, disciples du fondateur du village des Pruniers dans le sud-ouest de la France, avaient dû quitter le monastère de Bat Nha, près de la ville de Bao Loc (province de Lam Dong), menacés par des dizaines de personnes munies de bâtons et marteaux, selon des fidèles du bonze.

Plus de 200 sœurs avaient dans le même temps été regroupées dans un bâtiment du monastère dans l’attente d’être à leur tour évacuées lundi, avaient expliqué le frère Trung Hai, depuis le village des Pruniers, et Nguyen Phuoc Loc, un fidèle de Thich Nhat Hanh qui soutient sur place les bonzes évacués.

« Ce matin, nous avons organisé des voitures pour déplacer toutes les soeurs », a indiqué lundi M. Loc. Selon lui, il valait mieux organiser leur départ plutôt que « les choses ne se passent comme hier ».

Les fidèles ne pouvaient pas identifier avec précision leurs agresseurs mais ils pensent qu’il y avait parmi eux des policiers.

Thich Nhat Hanh, forcé à l’exil dans les années 60 par le régime du Sud-Vietnam pour ses prises de position contre la guerre, est longtemps resté persona non grata dans le pays après la fin du conflit en 1975 et la prise de pouvoir des communistes sur le Vietnam réunifié.

Le bonze, qui s’était réfugié en France où le village des Pruniers est devenu l’un des plus grands centres bouddhistes d’Europe, était revenu au Vietnam à l’occasion d’un premier voyage en 2005. Quelques monastères abritent désormais ses disciples.

Mais depuis plusieurs mois déjà, ces derniers dénonçaient un harcèlement à Bat Nha.

Dans un pays où les églises sont censées rester sous l’étroit contrôle du régime, ils estiment qu’une partie des autorités vietnamiennes s’inquiète de l’intérêt croissant de la jeunesse pour le bonze.

L’une de ses prises de position en faveur du dalaï lama, chef spirituel des Tibétains en exil et bête noire de l’allié communiste chinois, n’aurait rien arrangé.

En août, le gouvernement vietnamien avait répliqué que l’affaire relevait d’un problème « interne » entre bonzes, tout en confirmant que les fidèles de Thich Nhat Hanh avaient reçu l’ordre de quitter les lieux début septembre. Interrogé lundi matin par l’AFP, il n’avait à ce stade pas réagi.


Source : AFP

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