Le mot « pèlerinage » vient du latin « peregrinatio » qui signifie « voyage à l’étranger ». Selon ses origines étymologiques la notion de « pèlerin » s’associe à celle d’ exilé ou d’expatrié.
Le pèlerinage est le voyage d’un croyant vers un lieu sacré, où qu’il se trouve. Son engagement est une preuve de dévotion envers sa religion, quelle qu’elle soit. Entrepris, le plus souvent, par des hommes jeunes et célibataires, on trouve, malgré tout, des témoignages de femmes ou de familles entières pour nous faire partager ces périples vers des lieux sacrés.
Si l’on associe le mot « pèlerinage » à celui de « religion » (entendez le plus souvent, chrétienne ou musulmane), il faut savoir que ce phénomène était déjà présent dans l’Antiquité, en Egypte ou dans le Bassin de Mésopotamie.
C’est cependant le Christianisme qui a fourni les plus anciens récits de pèlerins. Ils datent du IVème Siècle et témoignent de pélerinages en Terre Sainte.
Ce phénomène est universel. Mais si le but principal est commun à toutes les croyances, l’organisation et la perception même des pèlerinages diffèrent de l’une à l’autre. Obligatoires ou non, organisés ou nés d’une initiative personnelle, ils ont pour objectif d’obtenir un échange avec Dieu.
Pour les Chrétiens, le premier pèlerin est Abraham. Répondant à l’appel de Dieu: « Vas, quitte ton pays et pars », il entreprend un voyage partant du sud de l’Irak jusqu’aux rives du Jourdain. Être pèlerin chrétien c’est aussi être dans la fidélité du Christ, car lui-même se rendait régulièrement en pèlerinage à Jérusalem lors de la célébration de grandes fêtes religieuses. Les trois pèlerinages les plus importants dans la religion chrétienne sont Jérusalem, Rome et Saint Jacques de Compostelle.
Pour les Musulmans, le pèlerinage à la Mecque est l’un des cinq piliers de l’Islam. Chaque croyant se doit de le faire au moins une fois dans sa vie. Les pèlerinages à Jérusalem et Médine sont également recommandés. Le pèlerin suit l’exemple de celui réalisé par le Prophète en l’an X de l’Hégire au cours du 12ème mois appelé Hajj. Avant son départ il se doit de mettre ses affaires en ordre avec Dieu et avec sa famille. Tout au long de son cheminement la prière est omniprésente, puis arrivé à la Mecque, revêtu de blanc, il doit faire sept fois le tour de la Kaaba et s’il le peut la toucher. A son retour il reçoit le nom de Haji.
Le Judaïsme recommande le pèlerinage à Jérusalem à l’occasion de trois grandes fêtes: Pessah, Chavau’ot et Soucof. Judée et Sanarie sont également des lieux importants.
Le Bouddhisme invite à réaliser des pèlerinages dans les quatre lieux saints liés à la vie de Bouddha. Lumbinî, lieu de sa Naissance, Bodh-Gaya où eu lieu l’Illumination, Sarnath où il fit son premier sermon, et Kusinagan, lieu de sa Mort.
La démarche du pèlerin est toujours profondément sacrée, il tend à atteindre le divin. Pour y parvenir il doit procéder à un cheminement. Cheminement tant physique que spirituel. En se mettant en marche dans ce but, l’homme devient un fidèle, il laisse derrière lui le profane pour se tourner vers le divin.
Entreprendre un pèlerinage, c’est quitter son quotidien, rompre plus ou moins longtemps avec sa famille, se détacher de sa vie pour entreprendre une quête dont on reviendra différent et meilleur.
Le pèlerin entreprend cependant sa démarche dans le but d’obtenir un retour du divin. Car même si elle est louable, son intention est intéressée. Contre le « vœu » fait de sacrifices, de souffrances et d’engagement en signe de dévotion, l’homme attend généralement une « faveur » divine telle qu’une guérison ou une amélioration de sa vie et de celle de sa famille.
Le pèlerinage aujourd’hui connait encore un engouement important dans certaines parties du globe, il est partie intégrante de la vie de millions de fidèles dans diverses religions.
Cependant si l’on regarde un instant le cas de la France, où même de l’Europe, on voit émerger un nouveau style de pèlerinage.
Après avoir connu un âge d’or au Moyen-Age, puis un profond affaiblissement en relation avec celui du clergé, les pèlerinages connaissent aujourd’hui un nouveau succès. Si la foi y tient toujours une place importante, on y voit aussi une nouvelle forme de tourisme. Les personnes en quête spirituelle côtoient ainsi des amateurs d’art et d’histoire mais aussi des randonneurs chevronnés.
Laetitia Adeline pour www.buddhachannel.tv