Jiddu Krishnamurti est né le 12 Mai 1895, à Madanapalle (Andra Pradesh). Il est le huitième des dix enfants d’une famille brahmane. Il perd sa mère assez jeune, et vit avec son père dans un centre théosophique, dont celui-ci est membre.
A 14 ans, il est découvert sur la plage privée du centre par C.W Leadbeater. Ce prêtre et théosophe anglais a rejoint la Société Théosophique en 1883. Il voit tout de suite en Jiddu Krishnamurti une incarnation de « l’Instructeur Mondial ».
La venue de cet « Instructeur », dans la lignée de Moïse, Mahomet, Bouddha, ou du Christ, a été annoncée par Helena Blavatsky, co-fondatrice de la Société Théosophique, en 1889. Il a pour mission d’apporter une nouvelle révélation, et de dispenser un nouvel enseignement religieux.
La Société Théosophique a été fondée en 1875. C’est une organisation spiritualiste que l’on pourrait apparenter à d’autres organisations telles que la Franc-Maçonnerie ou les Rose-Croix. Ce mouvement initiatique définit toutes les religions comme autant de projections humaines vers le « Divin ». Chaque religion détient donc une part de la Vérité.
Annie Besant, présidente de la section européenne de la société, décide de prendre en main l’éducation de Jiddu Krishnamurti et celle de son jeune frère.
En 1910, « Aux pieds du Maître », le premier livre de Krishnamurti est publié. Il n’a que 15 ans.
Entre 1912 et 1921, il est envoyé en Europe. Il suit des études à Londres, puis à Paris à la Sorbonne.
A 16 ans, il est placé à la tête de « L’Ordre de l’Etoile d’Orient », chargé de promouvoir son statut « d’Elu » ou « d’Envoyé » dans le monde entier.
Jiddu Krishnamurti devient un penseur de haute envergure. Mais il déteste être vu comme un « Maître », car pour lui les « Maîtres » n’existent pas. Il décide donc en 1929 de dissoudre « L’Ordre de l’Eoile d’Orient ». Devant une assemblée de 3000 personnes, il déclare ne pas être le « Messie » annoncé et attendu.
« La Vérité est un pays sans chemins, que l’on ne peut atteindre par aucune route, quelle qu’elle soit: aucune religion, aucune secte. Tel est mon point de vue: et je le maintiens d’une façon absolue et inconditionnelle. Si vous comprenez bien cela dès le début, vous verrez à quel point il est impossible d’organiser une croyance. Une croyance est une question purement individuelle, et vous ne pouvez ni ne devez l’organiser. Si on le fait, elle devient une religion, une secte, une chose cristallisée, morte, que l’on impose à d’autres. C’est ce que tout le monde essaie de faire. La Vérité est ainsi rétrécie et transformée en un jouet pour ceux qui sont faibles, pour ceux dont le mécontentement n’est que momentané. »
Il voyage dans le monde en donnant des conférences qui remportent un large succés et en créant des écoles transmettant sa philosophie.
Sa philosophie est fondée sur le fait qu’un changement de la société ne peut se faire qu’à partir d’un bouleversement radical de l’individu. La société est le produit des actions humaines. Pour qu’elle évolue, l’homme doit accéder à la liberté. La liberté telle que l’entend Krishnamurti ne dépend d’aucune religion ou de l’athéisme, d’aucune organisation, secte ou philosophie.
Pour être totalement libres, les hommes doivent se connaître eux-mêmes, se libérer des contraintes et des limites.
Pour lui, l’homme a crée les religions pour se rassurer, se sécuriser. Pour être libre, il faut mettre en doute toute autorité quelle qu’elle soit.
La pensée de Krishnamurti n’est jamais affirmative. Elle est interrogative, renvoyant toujours l’interlocuteur à lui-même.
« L’ignorance n’est point le manque de savoir, mais le manque de connaissance de soi ; sans connaissance de soi il n’est point d’intelligence. Contrairement au savoir, la connaissance de soi n’accumule pas; apprendre se fait d’instant en instant. Ce n’est pas un processus additif; dans le processus d’accumulation, il se forme un centre qui est celui du savoir, de l’expérience. Dans ce processus, qu’il soit positif ou négatif, il ne peut y avoir de compréhension. Le mouvement de la pensée, du sentiment, ne peut être compris, et il ne peut y avoir de connaissance de soi tant que subsiste l’intention d’amasser ou de résister. Il n’y a pas d’intelligence sans connaissance de soi. La connaissance de soi est un présent actif, non un jugement; toute autocritique implique une accumulation, une évaluation à partir d’un centre d’expérience et de savoir. C’est ce passé qui fait obstacle à la compréhension du présent actif. La poursuite de la connaissance de soi est un acte d’intelligence. »
Carnets – 1961
Sa première école, la Krishnamurti Foundation Trust, est créee en 1968. Puis en 1969, le Centre éducatif Krishnamurti de Brockwood Park. Celui d’Oak Grove en Californie, ouvre en 1975. D’autres écoles sont construites en Inde et au Canada.
A travers ces lieux d’enseignement, Krishnamurti souhaite que ses élèves et enseignants deviennent totalement libres. Apportant à chacun leur propre pensée et leur propre comportement. Créant ainsi une nouvelle génération d’êtres humains libres de toute entrave physique et spirituelle.
Bien que très distant par rapport au rôle de « Maître », Krishnamurti fut très souvent perçu comme un puissant gourou, face au succés de ses conférences et au nombre grandissant de ses « adeptes ».
« Je n’agis pas en tant que gourou; car, tout d’abord, je ne vous apporte aucune consolation; je ne vous dis pas ce que vous devriez faire; je ne fais que vous montrer quelque chose que vous êtes libre d’accepter ou de refuser. La vérité ne peut vous être donnée par personne. Il vous faut la découvrir. La compréhension vient avec la perception de ce qui « est ». Parvenir à cet état où l’on perçoit instantanément la vérité est possible, et c’est la seule voie. »
La première et la dernière liberté -1964
Agé de 90 ans, il s’adresse aux Nations Unies, et reçoit la Médaille de Paix de l’ONU pour son sujet sur la paix et la conscience.
Il meurt quelques mois plus tard, le 17 Février 1986, à Ojai, en Californie.
Laetitia Adeline pour www.buddhachannel.tv