AMRITSAR – LE TEMPLE D’OR
Amritsar tient son nom de » Amrita Saras », « l’étang de nectar »ou « le bassin de l’immortalité ». La ville est située au Panjab, au nord/ouest de l’Inde.
En 1574, le 4ème Guru, Ram Das, fait creuser un étang, l’Amrit Samovar, pour contenir le nectar sacré. En 1601, le 5ème Guru, Arjun, fait construire un temple au centre de ce bassin. L’édifice se situe à un point bas de la ville. Il accueille les disciples comme « un lac attire à lui toutes les eaux ». Même si on pénètre par la porte ouest, l’édifice comporte quatre entrées, symbolisant son ouverture à tous les peuples et toutes les croyances. Détruit en1757 par les Afghans, il est recontruit en 1765, puis embelli en 1802, époque où il est recouvert à la feuille d’or, obtenant ainsi le nom qu’on lui connaît aujourd’hui.
Le « Granth Sahib »
Le Temple d’or renferme le Livre Sacré des Sikh, le « Granth Sahib ». C’est un recueil des textes du fondateur du sikhisme, le Guru Nanak, et de ses premiers successeurs. Il a été commencé en 1604. En 1705, le dernier maître y ajoute ses propres compositions et le déclare comme étant « saint, dernier, et définitif ». Consacré comme le témoin de la religion sikh, il est scéllé puis déposé au temple. Il contient les doctrines de la foi conçue comme l’unicité de Dieu et son infinité. « Dieu existe par lui même. Il n’est limité par rien, ne s’est jamais réincarné. Il est l’unique source d’amour et aucune image ne peut le représenter ». L’homme est condamné à un cycle de renaissances, car c’est un être égoiste, orgueilleux, coléreux, avare, et dominé par ses passions. Mais malgré tout, habité par Dieu. Le but suprême de l’homme est d’atteindre la « Mukti », félicité permettant de rompre ces cycles de renaissances. Pour cela l’homme doit se débarrasser de son égo.
Le « Har Mandir »
Le « Har Mandir », nom originel du temple, est érigé à l’endroit même où le Guru Nanak (1469-1538) venait méditer. C’est un lieu paisible et harmonieux. Pour pénètrer dans l’enceinte, le visiteur ou le pélerin est invité à retirer ses chaussures pour franchir un pédiluve et à se couvrir la tête. Il accède alors à une immense cour intérieure dont le dôme et les murs sont recouverts de feuilles d’or. Après avoir emprunté une promenade faite de marbre blanc, il entre dans le coeur du temple par une passerelle de 60 mètres de long, elle aussi en marbre. Le Saint des Saints comporte trois étages, aux murs de marbre de différentes couleurs et incrustés de nacre et de pierres semi-précieuses. Sur la terrasse se tient la coupole d’or en forme de lotus renversé.
Le « Livre Saint » est enfermé dans un coffre richement orné. Des « kirtan », les hymnes sacrés, sont chantés en permanence. Des musiciens jouent la musique dévotionnelle. Le « Livre Sacré » a été mis en musique car la pratique et l’écoute sont source de méditation et de communication avec le divin.
Le temple est entouré d’un vaste complexe constitué de lieux de culte, d’un musée et de réfectoires offrant des repas aux pélerins.
Histoire douloureuse
Le lieu est aussi celèbre pour un épisode tragique survenu en 1984. Le massacre du Temple d’Or, ou Opération Blue Star, a été commanditée par l’armée indienne. On y dénombre la mort de plusieurs centaines de personnes. La version originale du « Granth Sahib »a été brûlée. Les Sikhs ont considéré cette violation de leur lieu saint comme une insulte suprême et cela a entrainé l’assassinat d’Indira Gandhi par ses gardes du corps sikh quelques mois plus tard.
BUDDHACHANNEL -Série Architecture et Spiritualité
Laetitia Adeline pour www.buddhachannel.tv