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Aperçu de ce que sera la population de 2012

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Japon, Europe, États-Unis… Les pays industrialisés semblent connaître un – léger – regain de fécondité. A rebours de la tendance observée, à l’échelle de la planète, depuis plusieurs années. C’est ce que font apparaître les derniers indicateurs sur la population du globe, Tous les pays du monde (2009), publiés par l’Institut national d’études démographiques (INED) à partir des données du Population Reference Bureau américain.

Le nombre de naissances a augmenté en 2008 de 1,2 % par rapport à 2007, selon l’Insee.

population.jpgFin juin, nous étions approximativement 6,81 milliards de Terriens. Soit 185 millions de plus qu’il y a deux ans. A ce rythme, la barre des 7 milliards d’humains devrait être franchie en 2012. Cette évolution conforte les projections des démographes, qui tablent désormais sur une population de 9,4 milliards de personnes à l’horizon 2050. Bien loin des 15 milliards d’individus qu’ils pronostiquaient naguère. L’Inde, dont le retard sur la Chine ne cesse de se réduire, devrait devenir le pays le plus peuplé vers 2020. Au mitan du siècle, elle pourrait compter 1,74 milliard d’habitants, contre 1,43 milliard pour l’empire du Milieu.

L’indice de fécondité chinois, c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme, est en effet tombé à 1,6 – conséquence de plusieurs décennies de contrôle draconien des naissances -, tandis que celui des Indiennes, bien qu’en baisse continue, reste de 2,7. En 2050 toujours, l’Afrique devrait frôler les 2 milliards d’occupants, ce qui représente un doublement de sa population. Les États-Unis, bénéficiant d’une croissance démographique soutenue, approcheront les 440 millions d’habitants.

En Europe

En revanche, le poids du continent européen devrait diminuer très sensiblement, sa population reculant de 738 à 702 millions de personnes. Un repli dû principalement au fort recul démographique (de 142 à 117 millions d’individus) de la Russie – où la surmortalité masculine, provoquée par l’alcoolisme et les mauvaises conditions de vie et de santé, atteint des sommets – et, plus largement, des pays d’Europe de l’Est. L’Europe occidentale, pour sa part, devrait conserver des effectifs stables (189 millions), les pays nordiques étant les seuls à progresser.

Il se peut toutefois que ces prévisions, établies sur la base des tendances du passé proche, doivent être corrigées. Car, contre toute attente, ce nouvel état des lieux met en évidence une remontée de l’indice de fécondité des pays industrialisés. Il y atteint « des niveaux un peu supérieurs à ce qu’annonçaient les projections antérieures », relève Gilles Pison, auteur de l’étude.

C’est le cas au sein de l’Union européenne, où le nombre d’enfants par femme s’élève à 1,6 contre 1,5 deux ans plus tôt. Ce phénomène s’observe notamment dans les pays nordiques, au Royaume-Uni, en Espagne ou en Grèce – mais pas en Allemagne ni en Italie -, la France restant, grâce à sa politique familiale, plus féconde que la plupart de ses voisins. Cette embellie s’expliquerait en partie par « une moindre tendance des jeunes couples à retarder l’âge où ils deviennent parents », suggère le chercheur.

C’est encore plus vrai en Europe de l’Est, où le taux de fécondité est passé en deux ans, de 1,3 à 1,5. « Par le passé, les femmes de ces pays devenaient mères assez jeunes. Les incertitudes économiques liées à l’effondrement du bloc communiste, ainsi que la plus grande proportion de femmes poursuivant des études, ont ensuite retardé l’âge de leur maternité. Ce processus semble stoppé », analyse M. Pison.

37b0ff66c364a7773585e61ry0.jpgCes dispositions procréatives se manifestent aussi au Japon, où l’indice de fécondité, bien que très bas, est passé de 1,3 à 1,4. Ainsi qu’aux Etats-Unis, où les Américaines ont renoué avec le seuil critique de 2,1 enfants par femme, qui assure le renouvellement des générations.

Cependant, cet élan nataliste ne suffira pas, préviennent les experts, à empêcher l’Europe de connaître rapidement – vers 2015 ou 2 020 – un nombre de décès plus important que celui des naissances, en raison de l’arrivée au seuil de la tombe des générations du baby-boom.

Vieillissement généralisé

Surtout, il n’infléchit qu’à la marge le processus de vieillissement généralisé de la population, qui, à l’échelle de la planète, demeure le fait démographique majeur. D’ici à 2050, le nombre des plus de 65 ans devrait tripler, d’après les estimations du Bureau du recensement américain. Les seniors représenteront alors le sixième de la population mondiale, soit 1,5 milliard de personnes. Depuis le début du siècle, leur nombre a déjà augmenté de 23 %, soit une progression deux fois plus rapide que celle de la population générale.

Ce vieillissement sera particulièrement spectaculaire dans les pays du sud, où la transition démographique, résultat de la baisse conjointe de la mortalité et de la natalité, sera brutale. Dans le même temps, le nombre des moins de 15 ans pourrait n’augmenter que de 6 %, pour atteindre péniblement 1,9 milliard de jeunes.

Pour l’heure, les inégalités demeurent considérables devant l’espérance de vie. De 67 ans, pour les hommes, et 71 ans, pour les femmes, en moyenne mondiale, elle grimpe à respectivement 79 ans et 86 ans au Japon, pour tomber à 53 et 56 ans en Afrique. Le Zimbabwe détient le triste record du pays où l’on vit le moins vieux : 39 ans pour un homme, 4 de mieux pour une femme.


Source : Le Monde, 26/08/09

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