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La Réincarnation dans l’hindouisme

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La Réincarnation dans l’hindouisme

La réincarnation est une des croyances centrales de l’hindouisme. Selon toute vraisemblance, c’est même de cette religion que provient l’idée de réincarnation – en tout cas en tant que doctrine organisée.

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Pour les hindous, au moment de la mort, l’esprit est séparé du corps. Alors que l’initié saura trouver la porte de la libération, le non-initié sera pris d’une irrésistible envie de retrouver un corps, ce qu’il fera. À travers ce processus de réincarnation, l’être vit des expériences qui lui permettent d’apprendre et d’évoluer spirituellement. Finalement, au terme de son évolution, il cesse de renaître.

Selon le Bhagavad-Gîtâ,

  • « L’âme incarnée rejette les vieux corps et en revêt de nouveaux, comme un homme échange un vêtement usé contre un neuf ».

L’âme transmigre donc de vie en vie :

  • « Car certaine la mort pour celui qui est né, et certaine la naissance pour qui est mort » Bhagavad-Gîtâ 11, 27.

La réincarnation est également présente dans le jaïnisme, autre grande religion traditionnelle de l’Inde.

Les hindous croient en la réincarnation, qui est un processus où l’âme prend constamment un corps physique à travers une naissance sur terre. La réincarnation est une croyance fondamentale des hindous. Les anciennes écritures sacrées de l’hindouisme enseignent que l’âme ou l’être immortel prend naissance, encore et encore. À travers ce processus, il a des expériences, apprend et évolue spirituellement. Finalement il cesse de renaître.

Le mécanisme de la réincarnation dans l’hindouisme

Pour les hindous, le corps n’est qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, l’âme ou l’âtman, sort du corps et peut enfin atteindre la libération ou mokshâ. Cependant, si son karman a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karman est positif, il ira vivre comme un dieu ou deva, sur l’une des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis).

Une fois épuisé son karman, l’âme retournera sur terre dans un autre corps au sein d’une caste. Ce cycle est appelé samsâra. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karman ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la Bhagavad-Gîtâ (II.10) :

  • « Ni les vivants, ni les morts et ni les divinités, le sage ne pleure ou pardonne. »

Le yoga lui enseigne le moyen de parvenir à ce résultat, l’hindou ayant le loisir de choisir la méthode qui lui convient le mieux en fonction des écoles de philosophie indienne. Aujourd’hui, le croyant hindou, puisqu’il vit dans une époque matérialiste ou kaliyuga, préfère choisir la voie du Bhakti yoga ou de la dévotion…

Selon d’autres sources

La théorie de la réincarnation date en Inde du vie siècle av. J.-C. environ. Selon Alain Daniélou (dans « le destin du monde d’après la tradition shivaïque ») cette théorie ne fait partie ni de l’ancien shivaïsme, ni du védisme. Elle aurait été incorporée à l’hindouisme tardif et proviendrait du Jaïnisme qui l’a transmis au bouddhisme puis à l’hindouisme moderne.

Selon l’hindouisme, l’être humain est un composé formé de l’Atmâ (le Soi, l’Ame) et du jivatman (le moi, l’égo…). De ces deux parties l’une est permanente, non-née, universelle : le « Soi » ; l’autre est impermanente, créée et individuelle : le « moi » ou le « soi » (avec minuscule). Pour l’hindouisme, il n’y a pas réincarnation de l’individu (le « moi ») mais transmigration du « Soi ». Ces deux théories : la réincarnation et la transmigration ne sont donc absolument pas synonymes car la première considère le « moi », l’individu comme permanent et la seconde affirme l’impermanence de celui-ci.

Cette théorie des deux « soi » se retrouve dans beaucoup d’autres traditions (Platon, la chrétienté, l’islam…) et cette distinction contredit la théorie de la réincarnation qui pose l’élément individuel comme permanent.

Quelques textes sur l’universalité du « Soi » :

  • « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres » Katha Upanishad
  • « Ce Soi en vérité est l’univers entier » Chândogya Upanishad
  • « Il n’est pas né et ne meurt point » Katha Upanishad

Selon Ananda Coomaraswamy (dans « La signification de la mort »), la réincarnation vient d’une incompréhension populaire de la doctrine de la transmigration et ne fais pas partie des doctrines hindous. René Guénon affirme de son coté que la réincarnation n’est pas une doctrine traditionnelle ; il la considère comme hétérodoxe (l’erreur spirite).


Wikipédia

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