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Idée Lecture – Calomnie – de Christophe Bridou

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Incroyable qu’une telle histoire puisse encore se dérouler de nos jours.
Christophe Bridou raconte son histoire, une histoire d’homophobie qui peut déraper et briser une vie.


Calomnie - de Christophe Bridou
Calomnie – de Christophe Bridou
En l’espace d’une journée, la vie d’un homme peut basculer. Le lundi 11 septembre 2001, Christophe Bridou, chef de la police municipale de Garqes-lès-Gonesse, est convoqué par le sénateur-maire Nelly Olin. On lui demande de but en blanc s’il est homosexuel, on l’accuse de détournement de biens publics. Très vite, il est même soupçonné de pédophilie.

Le monde s’effondre autour de ce jeune père de famille, il voit ses collègues le lâcher, sa femme le quitter, il est destitué de ses fonctions. Une terrible descente aux enfers commence alors. Elle va durer six longues années. Rien ne sera épargné au policier. Il connaîtra l’humiliation de la garde à vue, la violence des perquisitions, l’internement psychiatrique, la rue.

« Accuser quelqu’un d’actes de pédophilie c’est comme lâcher une bombe. Cela est devenu une arme. »

Comment Christophe Bridou a-t-il réussi à déjouer ce piège infernal ? Il nous le raconte avec beaucoup de souffle et d’émotion dans un récit captivant.


L’histoire

Le 11 septembre 2001, la vie de Christophe Bridou, chef de la police municipale de Garges-Lès-Gonesse, a basculé. Accusé par madame Nelly OLIN, sénateur-maire de la ville, d’escroquerie, de détournements de fonds et de vols. Se sont ajoutées, par plaintes pénales, des accusations de recel d’images à caractère pédophile.

L’homosexualité de Christophe ayant été révélée peu de temps avant : ceci explique sans doute cela.

Le cas de Christophe nous semble tout à fait emblématique de l’homophobie au travail qui fait l’objet, chaque année, de plus de 150 appels à notre association : en général, les propos sont tenus sans témoins et l’amalgame homosexualité / pédophilie est presque systématiquement utilisé pour stigmatiser ou harceler.

Révoqué et radié des cadres de la fonction publique, Christophe Bridou a toujours clamé son innocence. Il aura pourtant fallu six ans de mise en examen et de contrôle judiciaire pour que la justice rende une ordonnance de non-lieu disculpant Christophe Bridou de tous les faits dont il était accusé. La vie de Christophe Bridou a été réduite à néant, considéré comme coupable avant même que l’enquête commence : licencié sans assurance chômage, interdit de contact avec ses enfants…

Le 20 juillet 2007, le tribunal de grande instance de Pontoise lave de tout soupçons Christophe. Il dépose plainte pour dénonciation calomnieuse le 28 août 2007 contre Nelly Olin qui, en tant que maire de Garges-Lès-Gonesse avait auparavant porté plainte contre lui.

Depuis, aucune suite… L’instruction se prolonge bien au delà des délais normaux : attente habituelle pour Christophe.

Les enfants de Christophe Bridou déposeront plainte contre Nelly Olin, le lundi 8 décembre 2008 pour demander réparation de l’accusation calomnieuse qui les a privé de la présence de leur père pendant plusieurs années.

Toute cette affaire a brisé une famille, une vie, une carrière.

Le tribunal administratif de Pontoise a, cet été, refusé, contre toute attente et malgré la réquisition du commissaire du gouvernement, sa demande de réintégration dans ses fonctions policières l’obligeant à faire appel.

Nelly Olin ex- ministre déléguée à la lutte contre la précarité et l’exclusion et ex sénateur-maire UMP de Garges-lès-Gonesse, a donné une interview au journal Le Parisien du 20 octobre 2008 indiquant qu’elle vivait pleinement sa retraite à quelques kilomètres du Val-d’Oise, dans les Yvelines. « Depuis un an, j’ai séjourné à Prague, Londres, Miami, New York. J’ai aussi traversé le Portugal et passé plusieurs semaines en Sardaigne, où j’ai de la famille et des amis. Dans les semaines à venir, je pars à Venise, puis je retourne en Floride et en Sardaigne ».

Dans le livre « Calomnie », retraçant son calvaire, Christophe Bridou relate : « Désormais, une nouvelle vie commence. Je suis SDF. Un homme de l’ombre parmi tant d’autres (…) cela va durer deux ans. De juin 2003 à septembre 2005, je vis au jour le jour. Sans toit ni perspective sérieuse.

Retrouvez le site de Christophe Bridou en cliquant ici.

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