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L’Écologie au coeur des préoccupations hindouistes

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L’ÉCOLOGIE AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS HINDOUISTES [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]





Le 12.01.2008



Par Chandrakant Kothari



Chandrakant_Kothari.jpgDans ma dernière chronique, j’ai abordé ma participation à une conférence sur les religions du monde en octobre, à l’université de Waterloo. Des intervenants du monde entier aux multiples croyances, se sont exprimés sur la manière dont leurs religions pouvaient aider l’environnement. J’ai été invité à partager ma vision, un point de vue hindou.



J’ai commencé en affirmant que si l’Hindouisme aborde chaque chose, il implique de laisser une emprunte aussi petite que possible sur Mère Nature et d’ensuite composer sur ce thème avec ce qui suit :



L’environnement n’est pas une préoccupation nouvelle pour la civilisation hindoue ancienne. Bien avant David Suzuki et Al Gore et son film « Une Vérité qui dérange », les Hindous se sont rendus compte de l’effet néfaste des activités humaines sur l’écosystème. La protection et le respect de la création se tissent à travers les matériaux de notre culture et société. Depuis des temps immémoriaux jusqu’à nos jours, les Hindous ont toujours montré un profond respect pour Mère Nature et tous ses hôtes.



De mon enfance, je me souviens d’un devoir chaque matin, qui consistait à aller chercher quelques livres de graines à la cuisine pour les distribuer aux oiseaux. Avant le déjeuner familial ou avant le dîner, les cinq premiers chapatis étaient offerts par ma mère aux cinq espèces inférieures. Sur tous nos sites traditionels spirituels, le thé est servi dans des tasses jetables, faites de terre glaise. Lorsque ces tasses sont jetées, elles retournent à la terre sans polluer le sol. Allez donc dans n’importe quel restaurant traditionnel hindou et on vous servira de la nourriture végétarienne simple ou des feuilles de bananier. Quand vous aurez fini, la feuille de banane servira de nourriture aux bovins. Aucune énergie n’est gâchée en fabrication d’assiettes de plastique synthétique et aucun déchet n’est produit.



Depuis mon arrivée au Canada, j’ai refusé de contaminer notre jardin avec des fertilisants, herbicides et pesticides. Mes voisins ne se réjouissent peut-être pas des mauvaises herbes occasionelles dans ma cour, mais les oiseaux sont certainement très heureux de picorer notre pelouse. Vous en conviendrez, il s’agit d’un mode de vie vraiment sympathique, environnementalement parlant.



De tels usages de protection et de respect pour la nature et l’environnement proviennent de notre héritage spirituel. « Isa Upanishad », a composé ceci des milliers d’années auparavant : « Isavasyam idam sarvam yatkinchat jagatyaam jagat », ce qui signifie « ce cosmos en perpétuel changement est perverti par une absolue réalité qui ne changera jamais ». Ce concept d’interconnection de tout l’univers avec ce qu’il comprend, est sacré pour nous et pour toutes les traditions spirituelles indiennes — Hindouisme, Bouddhisme, Jainisme et Sikkhisme. En fait, je suis convaincu qu’il n’y a pas de dualisme — un créateur séparé de sa création — dans les traditions spirituelles pré-monothéistes qu’elles soient d’origine asiatique, indienne américaine, européenne ou encore africaine.



« Srimad Bhagvat Mahapuran » composé plus de 5000 ans auparavant, considère tous les composants de l’univers comme des organes du corps de Dieu et enjoint donc l’humanité à respecter chacune des manifestations de cette absolue réalité.



De façon similaire, les Vedas rendent un sublime hommage à Mère Nature avec ce qui suit : « O Mère la Terre! Sacrées sont tes collines et tes montagnes enneigées, tes denses forêts et tes océans profonds. Puisses tu demeurer fertile et arable! Puisses tu nous nourrir tous et nous transmettre entière satisfaction! Puisses tu continuer à soutenir toutes les espèces, races et nations et que personne ne t’exploite jamais ou n’asservisse tes créatures! ».



Il est une obligation spirituelle pour chaque Hindou, celle de planter des arbres, comme forme d’adoration du Divin. Rendez vous donc chaque soir sur les bords des fleuves indiens, vous y verrez des foules immenses rendant hommage aux artères saintes de Mère la Terre. Combien d’entre nous désacraliseront nos forêts et rivières si nous entretenons leur caractère sacré, comme nos ancêtres nous l’ont appris?



Ainsi les Hindous ne considèrent pas la Terre comme une simple planète à exploiter pour la satisfaction de nos désirs infinis, mais plutôt comme une mère qui respire, qui est vivante. Combien seraient prêts à exploiter leur propre mère? Partant de la même idée, nous ne devons donc pas exploiter Mère Nature.



Puisque nous commençons la Nouvelle Année, j’espère fortement que vous tous, allez prendre la résolution écologique de laisser une emprunte qui sur Mère Nature, sera la plus petite possible, comme nos ancêtres nous l’ont enseigné.



Heureuse et joyeuse Nouvelle Année.



Chandrakant Kothari est président de la Brahmarishi Mission of Canada et membre du réseau Spiritual Heritage Education. Vous pouvez le contacter via gr8mrk@hotmail.com



Source : news.guelphmercury.com

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