Biocarburants “affameurs” :
la FNSEA s’insurge
Répondant aux récents propos du patron de Nestlé laissant sous entendre que la production en masse de biocarburants allaient nous contraindre à choisir entre manger ou conduire, le vice-président de la FNSEA, Xavier Beulin, estime « aberrant » le procès ainsi mené. « Nous serions aujourd’hui les affameurs du monde ! », s’indigne-t-il.
Pourtant les groupes alimentaires ne sont pas les seuls à crainde une envolée des prix des matières premières au delà du supportable, qui serait causée notamment par l’utilisation de surfaces agricoles pour d’autres fins que la nourriture.
L’Onu s’en est également récemment inquiété.
Pour le syndicaliste, il importe de distinguer les situations des différentes régions du globe. Pour lui, la gestion des équilibres alimentaire-non alimentaire est bien menée dans l’Union européenne. En revanche, il se montre critique vis-à-vis du système américain, qui engloutit d’énormes quantités de maïs dans la filière biocarburants, faisant ainsi grimper le cours de la céréale. Le message est clair : laissez nous produire en Europe tous les agri-carburants que nous souhaitons produire, les fautifs ne pouvant être que les agriculteurs américains.
« Cela choque moins lorsque ça ne concerne pas l’alimentation du monde entier mais essentiellement celle de populations locales », fait remarquer pour sa part, la vice-présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, s’exprimant sur l’exploitation croissante de l’huile de palme à des fins énergétiques.
“Le recours accru aux matières premières alimentaires pour la production de biocarburants met en péril l’approvisionnement alimentaire de la population mondiale », avait affirmé la semaine dernière le patron de Nestlé, Peter Brabeck. « Si l’on veut couvrir 20% du besoin croissant en produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n’y aura plus rien à manger », avait déclaré le PDG du groupe dans une interview à l’hebdomadaire suisse NZZ am Sonntag.
– Sources : TV Agri, AFP
– 30 Mars 2008