G L O S S A I R E
Bagua (Pa Kua) : « les huit diagrammes ».
C’est la composition circulaire de huit symboles formés chacun de trois lignes (entière, symbole du yang, le principe positif, ou coupée en deux, symbole du yin, le principe négatif). Créés, dit-on, par l’empereur Fuxi de la légende d’après les signes des écailles de la tortue, ils décriraient tous les changements de la nature et de ses cycles saisonniers qui, de par leur influence sur le monde, sont aussi en relation avec l’histoire et la vie individuelle et sociale de l’homme. C’est donc devenu un instrument de base de la divination.
Selon la tradition, c’est en étudiant et commentant les Bagua que l’empereur Wen Wang (1231-1135 avant J.C.), fondateur de la dynastie Zhou, alors qu’il était prisonnier d’un usurpateur, écrivit le Yi Jing, le classique des mutations, autre instrument de divination.
Baxian : « les huit Immortels » du panthéon taoïste.
Les trois plus fameux sont Lu Dongbin (médecin des pauvres par ses remèdes tout-puissants et son pouvoir sur les esprits mauvais), Tieguai Li (« Li à la jambe de fer », qui malgré son allure de mendiant est toujours secourable aux pauvres) et Zhang Guolao (représenté habituellement à califourchon sur un âne, mais tourné vers sa croupe, le protecteur des époux, qui leur assure des enfants, spécialement des garçons).
Dao (Tao)
C’est l’idée centrale du taoïsme qui a pris au cours du temps diverses significations. Le mot signifie littéralement la voie, le chemin, le sol qui soutient les pas, sur lequel on marche, sur lequel s’écoule la vie, c’est-à-dire le fondement qui donne stabilité à l’existence. Au sens figuré, le mot a pris une signification morale : sentier de la vertu, loi naturelle, principe moral, vérité.
Le Tao est le principe, la loi inscrite dans l’univers et dans la nature humaine (à la fois immanente et transcendante), qui détermine la voie de la conduite de l’homme. Le but de la vie humaine est donc d’être en harmonie avec le Tao, de devenir, par des pratiques et des exercices particuliers, l’instrument et le moyen de manifestations toujours plus dociles de sa puissance, de manière à retrouver l’état originel d’ « intégrité naturelle » et donc de perfection et d’immortalité (l’idéal de devenir xian, immortel).
Du point de vue physique,
le Tao, principe dynamique de la nature, de la loi naturelle et de l’ordre de la nature, est absolu et éternel, parfaitement neutre et impartial dans son mode d’agir, caractérisé par l’interaction des deux principes yin-yang (négatif et positif) et du principe de l' »éternel retour » (cercle éternel).
Du point de vue ontologique,
le Tao désigne le principe originel, la racine ou l’origine universelle, la réalité absolue qui est donc aussi la cause finale, la réalité ultime, l’Absolu, Dieu (mais non personnalisé comme dans la tradition chrétienne). De ce point de vue il est indicible, indescriptible, imperceptible, inconnaissable et, précisément pour cela, il fonde un sentiment de révérence et de crainte devant le mystère et la beauté que l’univers manifeste par sa silencieuse et continuelle transformation. Etant l’origine première de toute existence, il ne peut pas être identifié avec elle, ni avec le tout ni avec une partie. Il est à la base de l’existence et, du point de vue matériel, il n’existe pas, mais il fait exister. Il est la base et la racine de l’unité du tout.
Daoshi :
Clergé ou agents religieux taoïstes. Ils se divisent en deux groupes:
– Chujia daoshi : célibataires, ils vivent dans les temples et appartiennent en général à la secte Quanzhen ;
– Houju daoshi : ils fondent une famille, vivent au milieu des gens ordinaires et opèrent dans leur propre temple, tout en pouvant aller dans les temples publics. Ils appartiennent généralement à la secte Zhengyi.
Guan (ou Daoguan ou Gongguan)
Temple ou centre taoïste, qui peut comprendre gong (temple), daoyuan (couvent), miao, an, ou dian (temple, sanctuaire) et yuanlin (jardin et bois).
Jiao (ou zhai-jiao)
Cérémonie taoïste accomplie annuellement ou à quelques années d’intervalle, pouvant durer depuis trois, quatre ou cinq jours jusqu’à soixante, ayant pour but le renouvellement cosmique de la vie d’un clan, sa communion avec le Tao et le culte des morts. Dans les premiers siècles du taoïsme, l’ensemble complexe des rites de purification, de réconciliation et d’union avec les forces supranaturelles était appelé zhai. Ce mot en est venu à signifier surtout les rites envers les morts, et le terme jiao a désigné les autres types de cérémonies. Actuellement jiao et zhai sont accomplis ensemble et la cérémonie comprend donc en général trois types de rites : rites de supplication, de repentir et de réconciliation avec les esprits pour recevoir leurs bénédictions, rite d’union avec le Tao accomplie symboliquement par le daoshi qui préside (heyi), rites de suffrage pour les âmes des morts de la communauté (rite pudu en particulier, présentations d’offrandes et de nourriture pour nourrir les esprits errants affamés).
Lina-Dan : alchimie.
C’est un secteur important de la recherche taoïste qui tient, sur la base de la théorie de l’interaction des deux principes yin et yang, que les éléments et les formes de la nature changent graduellement et que la nature de l’homme peut donc être modifiée et perfectionnée jusqu’à devenir immortelle. L’alchimie chinoise a commencé comme wai-dan, alchimie externe, par des expériences matérielles de transformation des matériaux inorganiques, spécialement des métaux, en vue de les transformer en or et de trouver la pilule d’immortalité : « combinaison des deux grands désirs de l’homme, la richesse et une longue vieNei-dan, l’alchimie interne ou spirituelle, est l’ensemble des efforts : pratiques ascétiques, exercices spirituels de communion avec la nature, exercices de respiration et de gymnastique, usage de médecines minérales et de drogues végétales, par lesquels on pense pouvoir transformer le corps et l’esprit de l’homme en la substance d’un être éthéré (shenxian) doté de pouvoirs surnaturels.
Monts taoïstes célèbres
Il faut avant tout mentionner les cinq montagnes sacrées :
– Tai Shan (Shandong)
– Heng Shan (Hunan)
– Hua Shan (Henan)
– Song Shan (Henan)
– Heng Shan (Hebei)
auxquelles on peut ajouter celles qui sont devenues des centres fameux dans l’histoire du taoïsme comme Longhu Shan et Gezao Shan (Jiangxi), Mao Shan (Jiangsu), Qingcheng Shan (Sichuna), Luofu Shan (Guangdong), Zhongnan Shan (Shaanxi), Wudang Shan (Hubei), Lu Shan (Shandong), Wei Shan (Yunnan),etc.
San Qing
Les « Trois purs », qui constituent la trinité taoïste. Ce sont Yuqing ou Yuhuang (l’empereur de jade ou Yuanshi Tianbaojun), Shangqing Linbao Tianjun (ou Taishang Daojun) et Taiqing Daode Tianjun (ou Taishang Laojun, c’est-à-dire Laozi).
Shou Shan (ou Xian Jing)
Le paradis taoïste, les peintures et sculptures qui le représentent.
Wu-ei
Littéralement « la non action », ce qui ne signifie cependant pas la passivité ou l’inertie, mais n’entreprendre aucune action naturelle ou artificielle, donc ne pas se préoccuper d’agir, ne pas agir par intérêt ou égoïsme, agir avec une véritable spontanéité et liberté.
Yangsheng (ou Yangqi) Shu
L’art de cultiver la vie (de nourrir l’énergie vitale). C’est l’ensemble des techniques : respiration, gymnastique, massothérapie, héliothérapie, alchimie, pharmacopée, diététique et techniques sexuelles que les maîtres taoïstes ont proposées comme moyens efficaces d’atteindre l’idéal de longévité et d’immortalité. Les exercices de respiration et de gymnastique, couramment appelés Qigong ou Gongfu, comprennent différentes séries, simples ou complexes, dont les plus populaires sont : Daoyin, gymnastique pour guider les arts, Taijiquan, suite de mouvements lents et harmonieux, Yijinjing, le classique de la relaxation musculaire, Baduanjin, combinaison de huit exercices, Wuqinxi, les jeux des cinq animaux.
Yang-Yin
Les deux principes ou éléments fondamentaux de la nature, négatif et positif, qui tour à tour agissent l’un sur l’autre et se complètent. Yang est le soleil, la lumière, le jour, le masculin, la force, l’action, l’attaque, la montée, la montagne… Yin est la lune, les ténèbres, la nuit, le féminin, la faiblesse, la passivité, la réceptivité, l’affaissement, la descente, la vallée…
You-Wu (ne pas être/être, vide/existence).
C’est la théorie dont se sert Laozi dans le Daodejing non seulement pour expliquer la réalité primordiale de la cosmologie et de la nature (c. 40 : « Tout sous le ciel dérive du You, mais le You dérive du Wu »), mais aussi pour déterminer les principes qui orientent la vie de l’homme et les attitudes fondamentales de sa conduite, sa vie spirituelle (l’idéal de l’eau qui sans disputer descend en bas, de la vallée obscure, du vase vide…), le bon gouvernement, et même la bonne santé et l’art de se défendre (céder pour vaincre, le faible qui bat le fort).
Pour vos recherches, n’oubliez pas que Buddhachannel s’écrit avec le mot anglais Buddha et non Bouddhachannel.