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La Puja dans la Tradition hindoue

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LA PUJA DANS LA TRADITION HINDOUE

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Le rite de la « puja »

Il s’agit d’un rite d’adoration d’origine aryenne qui a remplacé le sacrifice védique qu’on pratiquait dans un lointain passé. L’autel devant lequel se déroule la cérémonie comporte une ou plusieurs statues, une ou plusieurs images qui représentent le dieu ou la déesse du lieu. Cette divinité peut être Krishna, le dieu de l’amour, Lakshmi, la déesse de la beauté et de l’intelligence, Ganesh, le dieu à tête d’éléphant porteur de chance, ou encore une autre divinité hindoue.

Puja à Varanasi
Puja à Varanasi
La « puja » consiste en une offrande de fleurs, de fruits, de riz, d’eau, d’encens à ces divinités. La personne qui accomplit la « puja » agite d’abord une clochette pour indiquer le début de la célébration, puis elle allume les lumières : bougies, cierges en tout genre. Elle peut alors déposer les fruits sur l’autel et procéder à la cérémonie proprement dite en récitant les prières consacrées, les « mantras ».

Nous, occidentaux, sommes bien souvent impressionnés par la beauté de ces rites quand, visitant un temple hindou, nous pouvons apercevoir dans la pénombre du sanctuaire le prêtre brahmane qui, tout en répétant les formules appropriées, meut lentement un cercle de camphre enflammé, ou lorsqu’invités dans une famille indienne, nous voyons la mère de famille disposer, dans des coupes posées sur l’autel du dieu protecteur des lieux, des pommes rouges, des oranges bien pleines et des guirlandes de fleurs de frangipanier odorantes qui parfument la maison. Les formes que revêtent les « pujas » sont diverses.

Si, le plus souvent, les cérémonies sont accomplies dans la maison familiale ou dans le temple, elles peuvent aussi être réalisées dans la rue, à une croisée de routes, aux pieds d’un sage, appelé en Inde « gourou », qui peut représenter une divinité vivante. Dans des occasions très solennelles, la cérémonie comporte musique, danse, procession dans les rues de la ville.

Cette procession peut prendre la forme d’une circumambulation de type solaire. Elle est alors effectuée par un prêtre attaché au lieu saint et ce sont les fidèles de ce lieu qui déposent les offrandes, murmurent les « mantras » et font les invocations aux dieux. En réalité, la « puja » est le plus souvent faite par un prêtre brahmane. La complexité de la science rituelle pousse les familles, les temples à s’attacher un spécialiste des « pujas » qui a étudié les textes religieux écrits en langue sanskrite et qui connaît les bonnes formules… Le prêtre est payé pour le service rendu et l’on peut dire que les honoraires font partie intégrante des rites de « puja ». Ils pèsent eux-mêmes dans le poids des mérites ou démérites de celui qui offre la « puja ».


Le sens de la puja

Au-delà de ces formes diverses, de la beauté de ces rites, ce qui compte pour l’hindou, c’est l’acte d’offrande en lui-même. Il faut le replacer dans l’ordre du monde tel qu’il est vu dans l’hindouisme. C’est un acte de réelle liberté, il est ce par quoi l’hindou peut peser sur son destin. Dans la tradition hindouiste, l’individu n’est pas au centre de l’Univers. Il a une place assignée comme les autres êtres dans l’ordre cosmique. Tout son devoir consiste à rester à sa place, à faire ce qu’il lui est demandé de faire là où il naît, car la naissance est le résultat des actes passés. On ne peut dissocier, dans la conscience de l’hindou, l’adhésion au système des castes de sa croyance en la réincarnation. Chacun des actes, au-delà de l’effet immédiat qu’il peut produire, se prolonge par le mérite ou le démérite qu’il engendre et a une portée religieuse pour l’avenir de celui qui l’exécute. Parmi les actes les plus importants et les plus fréquents, il y a ce rite de « puja ». Chacun est responsable de sa destinée et la « puja » doit ainsi être accomplie par celui-même qui apporte l’offrande. On peut donc mesurer l’importance des « pujas » dans le quotidien des hindous tant par la place qu’elles occupent que par le symbolisme qu’elles véhiculent à travers l’adoration des statues et des images des dieux et des divinités.


Par B. Tison
arelc.org

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