Ramakrishna Paramahamsa est né prés de Calcutta, à Kamarpukur, le 18 Février 1836. Il est issu d’une famille brahmane trés pieuse et pauvre. Très jeune il montre des capacités à vivre des expériences spirituelles intenses. Entretenu dans cette voie par ses parents, qui, avant sa naissance, avait la révélation que leur fils serait différent. Il a sa première expérience mystique à 5 ans.
Dès son plus jeune âge, il partage la religion familiale avec une grande ferveur. Il perd son père à 7 ans, et deux ans plus tard, il reçoit le cordon sacré des Brahmanes, qui part son initiation « upanayana », consacre l’entrée dans la caste brahmanique. Il accomplit désormais le culte de Râma.
Il entre au service du temple de Dakshineswar en tant que prêtre de Kâli. Il a 19 ans. Kâli la Noire est la déesse mère, créatrice et destructrice. Elle est considérée comme la force qui détruit les esprits mauvais et protège les dévots.
Ramakrishna voit en elle la Mère de l’Univers et de toutes les fois.
Il rentre dans son village natal et épouse une petite fille de 5 ans, Sara Devi. Après cette union, elle retourne dans son village, chez ses parents, et ne rejoindra Ramakrishna qu’à ses 18 ans.
Ils n’auront jamais de relation charnelle car Ramakrishna voit en elle la Mère Divine et elle sera adorée toute sa vie en tant que tel. Lorsqu’elle rejoint Ramakrishna, elle devient son premier disciple, restant toujours à ses côtés, et poursuivant son oeuvre jusqu’à sa disparition en 1920, 34 ans aprés son mari.
Ramakrishna poursuit sa voie spirituelle et rencontre son premier guru.
C’est une nonne, Bhayravi Brahmani. Elle voit en lui un avatar et décide de lui enseigner le Tantrisme, science de l’expansion de la conscience et de la libération de l’énergie.
Son second guru est un moine errant, Tota Puri. Avec lui, il fait d’autres découvertes qui changent totalement ses conceptions du Divin. Il est initié au Vedanta et à l’Advaïta, qu’il enseignera à son tour en professant que « toutes les religions recherchent le même but », et plaçant l’Elan de l’Ame au dessus du ritualisme.
Le moine lui propose également de faire l’expérience de l’état « inconditionné ». Il lui faudra plusieurs mois pour sortir de l’état d’extase et de béatitude dans lequel il se plonge durant trois jours face à son maître. Il réalise ainsi la méditation sur « l’Absolu qui n’a ni nom ni forme », d’après l’enseignement des Védas.
« J’ai pratiqué toutes les religions: hindouisme, islam, christianisme, et j’ai suivi aussi les voies des différentes sectes de l’hindouisme… Et j’ai trouvé que c’est le même Dieu vers qui toutes se dirigent, par des voies différentes… Un étang a plusieurs ghât-s (escaliers). De l’un les hindous puisent l’eau dans des cruches, et ils l’appellent jal; de l’autre les musulmans puisent de l’eau dans des outres en cuir, et ils l’appellent pani; d’un troisième, les chrétiens, et ils l’appellent water. Pouvons nous imaginer que cette eau n’est pas jal, mais pani ou water ? Comme c’est ridicule! la substance est Une sous différents noms, et chacun cherche la même substance. »
Ramakrishna vit donc des expériences spirituelles très fortes. Il a surtout la capacité de vivre celle de toutes les religions.
Il se tourne vers la foi islamique et pratique le Namaz, lesz cinq prières quotidiennes.
Il a également des visions de Jésus. Il lui suffit d’y penser pour que celui-ci lui apparaisse.
En 1880, il rencontre un jeune prince sceptique sur le fait qu’il ait rencontré Dieu, mais qui pourtant sera à la tête de son ordre monastique en 1887. Celui qui doute alors, deviendra Vivekananda et créera un ashram à Belür, prés de Calcutta, encouragé par Ramakrishna.
Ramakrishna voit Dieu en chaque homme. « Le déséquilibre et la souffrance du monde viennent de ce que l’être humain ne cherche pas à vivre en Dieu. » Du rapport des hommes à Dieu il dit: » Il nous attire constamment comme un aimant attire le fer. Mais le fer n’est pas attiré s’il est couvert de saletés. Quand on a ôté la saleté, le fer se plaque aussitôt contre l’aimant. »
Ramakrishna a beaucoup enseigné mais n’a jamais rien écrit lui-même. Ce sont ses disciples qui ont rassemblé ses paroles, notament dans l’ouvrage intitulé: Gospel of Ramakrishna. Et à ses disciples il disait: »N’acceptez rien parce que je vous l’ai dit. Eprouvez tout par vous-même. »
« Penser à Dieu comme étant sans forme est parfaitement juste. Mais faites attention de ne pas croire que cette manière de voir est la seule vraie et que tout le reste est faux. La méditation sur Dieu conçu comme un Être avec forme est juste également. Tenez-vous en à votre propre croyance jusqu’à ce que vous ayez ‘réalisé’ Dieu, et alors tout s’éclaircira. »
Ramakrishna est mort à 50 ans, d’un cancer de la gorge. Sa femme, Sara Devi, a perpétué ses enseignements.
Laetitia Adeline pour www.buddhachannel.tv