Accueil Espace Bouddhiste Interreligieux L’Homme, l’Animal et le Pardon

L’Homme, l’Animal et le Pardon

82
1

SIN AND ATONEMENT [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]
FAUTE ET RÉPARATION


Par Hiranmay Karlekar

Elephant2.jpgIt is hardly surprising that Selvakumar felt that the killing of a dog and a bitch that were mating was a sin he had to atone for
– Il est à peine surprenant que Selvakumar aie eu le sentiment que tuer un chien et une chienne s’accouplant, constituait une faute qu’il se devait de réparer.

According to a report in several newspapers, P Selvakumar of Chennai who had killed a dog and a bitch that were mating and had strung up their bodies from a tree, sought to atone for his criminal act by marrying a bitch at a temple on Sunday. Selvakumar, who committed the crime 15 years ago, had become paralysed in his hands and legs and lost hearing in one ear shortly thereafter. He could walk again, albeit with crutches, only after prolonged treatment. Finally, a local astrologer had told him that he could only be fully cured by atoning for his sin by marrying a bitch.
– Un article paru dans plusieurs journaux relatait l’histoire de P Selvakunar de Chennai. Il avait tué un chien et une chienne en plein accouplement, puis les avait suspendu à un arbre. C’est pour obtenir le pardon pour son acte criminel, qu’il s’est marié au temple samedi, avec une chienne. Selvakumar, qui avait commis le crime 15 ans auparavant, s’était retrouvé paralysé des mains et des jambes et avait perdu l’usage d’une oreille peu de temps après. Il put remarcher, mais seulement à l’aide de béquilles, et après un traitement prolongé. Finalement, un astrologue local lui révéla qu’il ne serait entièrement guéri que lorsqu’il aurait demandé pardon, en se mariant avec une chienne.

While many would sneer at Selvakumar and call him superstitious, the incident underlines the profound influence that Indian religious tradition has on the overwhelming majority of the country’s population barring Brown Sahibs and Brown Babus and Techie Sahibs and Techie Babus. It regards the killing or harming of an animal as a grievous sin, and the killing of mating animals particularly so. The rules of hunting expressly prohibit it.
Même si beaucoup se moqueraient de Selvakumar et le taxeraient de superticieux, l’incident n’en souligne pas moins l’influence profonde que la tradition religieuse indienne a sur la majeure partie de la population, exception faite des Brown Sahibs et Brown Babus, des Techie Sahibs et des Techie Babus. Elle considère la mise à mort ou la blessure d’un animal comme une faute grave, en particulier pour les animaux en accouplement. Les règles de chasse l’interdisent expressément.

The ‘Adi Parv’ of Mahabharat narrates an incident in which an elderly sage and his wife were mating after having turned themselves into a stag and a hind respectively. King Pandu, who had been sojourning in the forest with his queens, Kunti and Madri, and was out hunting, shot the stag through the heart with an arrow, forgetting, in the heat of the moment, that killing mating animals was forbidden. The stag and the hind became a man and a woman again; both were dying, he from his wound and she out of devotion to him.
Le « Adi Parv » de Mahabharat raconte l’incident d’un vieux sage et sa femme qui s’accouplaient après que ces derniers se soient transformés respectivement en cerf et biche. Le roi Pandu, qui séjournait dans la foret accompagné de ses reines Kunti et Madri, était justement parti chasser le cerf. Il transperça le cœur du cerf avec sa flèche, oubliant dans l’excitation du moment, que tuer des animaux en accouplement était interdit. Le cerf et la biche reprirent forme humaine; tout deux étaient en train de mourir, lui de sa blessure et elle, de dévotion pour lui.

But before dying, the sage said, « You saw, cruel Kshatriya, that we were at love. Yet you had the heart to kill me. How could you do this to the gentle deer of the forest? » Then he added, after lying breathless for a while, « The moment, terrible prince, you make love to a woman again, you will also die. » (Mahabharata: A Modern Rendering, Volume I, by Ramesh Menon, Rupa).
Cependant, avant de mourir, le sage dit : « As tu vu, cruel Kshatriya, que nous étions en train de faire l’amour? Et pourtant tu as eu le cœur de me tuer. Comment as tu pu faire cela à un gentil chevreuil de la foret ? ». Puis il ajouta, après s’être allongé sur le sol à bout de souffle, « Au moment où, terrible prince, tu referas l’amour à une femme, tu mourras aussi ». (Mahabharata: A Modern Rendering, Volume I, par Ramesh Menon, Rupa)

From that day, Pandu stopped having sex and he had to beget his sons by having Kunti and Madri impregnated by gods. Thus, Yudhishthir was the son of Dharma, Bheem of Pavan, Arjun of Indra and Nakul and Sahadev of the two Asvins. Finally, Pandu died when, in a moment of uncontrollable passion, he tried to force himself on Madri who, remembering the curse, had tried to resist.
Depuis ce jour, Pandu se retint de faire l’amour et ses fils durent être engendrés par les dieux qui mirent enceintes Kunti et Madri. Yudhisthir était donc le fils de Dharma, Bheem celui de Pavan, Arjun celui d’Indra et Nakul et Sahadev des deux Asvins. Finalement, Pandu mourut lorsque, dans un moment de passion incontrôlé, il voulut prendre Madri de force. Se souvenant de la malédiction, celle-ci avait résisté en vain.

In fact, cruelty to animals is severely frowned upon in the Indian tradition. Skandha Five, Chapter 26 of Srimad Bhagavat or Bhagavat Puran has a passage that reads, « God has given different forms of livelihood to different creatures. Some of these may go against the interest of man. But man should not retaliate against these creatures for two reasons. They are not endowed with the capacity to know that they are doing injury to man; and next, man knows that they will be injured if he retaliates. A person who injures lower animals for selfish purposes goes to the purgatory called Andhakupa and there he will have to live in a low type of body, attacked by the creatures he had injured. In darkness, without sleep and restless, he will have to drag out a wretched existence. » (Srimad Bhagavat, Volume II, translated by Swami Tapasyananda, Ramakrishna Math, Chennai).
De fait, la cruauté envers les animaux est sévèrement réprimée dans la tradition indienne. Le Skandha Five, chapitre 26 de Srimad Bhagavat ou Bhagavat Puran, contient le passage suivant: « Dieu a donné différentes formes de vie à différentes créatures. Quelques unes peuvent aller à l’encontre des intérêts de l’homme. Toutefois, l’homme ne doit pas se venger de ces créatures pour deux raisons. Il n’est pas abilité à juger s’ils font ou non du mal à l’homme; ensuite l’homme sait qu’ils seront blessés s’il décide d’obtenir vengeance. Une personne qui blesse un animal plus faible pour des raisons égoïstes, ira au purgatoire appelé Andhakupa et là-bas, il devra vivre dans une enveloppe corporelle plus faible, attaqué par les créatures qu’il a blessé. Dans le noir, sans sommeil et sans répit, il devra mener une existence pénible ». (Srimad Bhagavat, Volume II, traduit par Swami Tapasyananda, Ramakrishna Math, Chennai)

The five vratas or abstinences which Jainism prescribes for householders are – abstention form cruelty (also violence), untruth, theft, unchaste behaviour, and avarice and unnecessary luxury. The idea of the first vrata deserves particular attention. It means not hurting or injuring in any way any living being, an animal and even an insect, by thought, word or action. It includes forbearing from binding them cruelly with ropes, compelling them to carry burdens beyond their capacity, and not feeding them properly. More, a person should neither cause injury through an agent nor indirectly approve of the conduct of others when they act cruelly. Significantly, the second vrata, not to utter falsehood, proclaims that truth, which results in injury to others, should be avoided.
Les cinq vratas ou abstinences prescrites par le Jainisme pour les maîtres de maison sont – s’abstenir d’être cruel (ou violent), de mentir, de voler, d’avoir des comportements non chastes, l’avarice et la luxure inutile. L’idée du premier vrata mérite une attention particulière. Elle signifie qu’il ne faut en aucun cas, faire du mal ou blesser un être vivant, un animal ou même un insecte, ni par la pensée, la parole ou l’action. Cela inclue de ne pas les attacher cruellement à des cordes, ne pas les forcer à porter des charges trop lourdes pour eux, et les nourrir correctement. Par ailleurs, une personne ne doit ni blesser l’animal en passant par un intermédiaire, ni même approuver indirectement le comportement cruel des autres. Significativement, le second vrata, ne blâme pas le mensonge, mais proclame aussi qu’une vérité blessante pour les autres, doit être évitée.

The first of the Five Precepts of Buddhism forbids the killing of animals. Authors like Aanagarika Priyadarshi Sugatananda (Francis Story), Martine Batchelor, and Peter Singer hold that Buddhism is characterised by a greater feeling of kinship with, and compassion for, non-human living beings as it regards them and nature as being equally sacred and important as human beings.
Le premier des Cinq Préceptes du Bouddhisme interdit de tuer des animaux. Des auteurs comme Aanagarika Priyadarshi Sugatananda (Francis Story), Martine Batchelor, et Peter singer soutiennent que le Bouddhisme est caractérisé par un fort sentiment de fraternité, et de compassion pour les êtres vivants non humains, puisqu’il les considère avec la nature, comme étant également sacrés et importants que l’être humain.

Is it surprising that Selvakumar thought he had to atone for his twin murder?
Est-ce donc si surprenant que Selvakumar aie ressenti la nécessité d’obtenir le pardon pour son double meurtre?


Source: www.DailyPioneer.com

Previous articleLa fraternité de Léopold Senghor
Next articleRien ne se perd, tout se récupère …

Commentaires sont fermés