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Vietnam – La Fête de Vu Lan, un Partage solennel

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LA FÊTE DE VU LAN – UN PARTAGE SOLENNEL [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]


18.08.2008

Une fois l’an, les enfants vietnamiens honorent leurs parents et tentent d’aider les âmes perdues de leurs ancêtres, à retrouver le chemin jusqu’à la terre.

Ho Chi Minh Ville, Vietnam – La fête de Vu Lan (Ullambana), aussi connue comme l’Amnistie des Esprits Troublés, est tenue lors du septième mois du calendrier lunaire, considéré comme le mois des esprits.

Vu Lan Festival 2008 - Vietnam
Vu Lan Festival 2008 – Vietnam
<< Une fidèle offre des prières à ses ancêtres ainsi qu'à Bouddha

Ullambana ou la fête Bon, la fête de toutes les âmes dans le bouddhisme mahayana, est célébrée lors de la septième pleine lune du calendrier lunaire par plusieurs cultures asiatiques, comme une manière d’honorer les morts.

Ce jour là, on croit que les âmes retournent à leurs anciens foyers.

L’origine du nom sanskrit de cette fête, Ullambana, est incertaine mais apparaît dans les premières écritures bouddhistes saintes appelées soutras.

Ces histoires racontent comment Sariputra et Maudgalyayana, les deux principaux disciples du fondateur du bouddhisme, Bouddha Gautama, délivrèrent leurs mères d’une souffrance inutile après la mort.

L’idée originale de cette cérémonie est présente dans la légende de Maudgalyayana, appelé Muc Kien Lien au Vietnam, l’un des 10 grands étudiants de Bouddha, ainsi que dans le Soutra Ullambana (Les Dits de Bouddha le Soutra Ullambana) traduit en chinois par Dharmarakya au troisième siècle et devenu très populaire au Vietnam.

Selon le Soutra, Maudgalyayana, grâce à son œil divin, vit que sa mère avait renaquit comme esprit affamé à cause d’actions mauvaises commises lors de sa vie précédente.

Il voulut la libérer mais en tant qu’Arhat, Maudgalyayana ne pouvait pas la sauver par lui-même.

Le Bouddha lui dit alors que seul l’effort combiné de tous les moines bouddhistes pourrait apaiser les souffrances de la tourmentée.

Il dirigea Maudgalyayana dans l’organisation d’une assemblée de moines, destinée à faire des offrandes au bénéfice de sa mère trépassée.

A partir de cette assemblée, de nombreux pays bouddhistes ont développé la coutume d’offrir de la nourriture, des vêtements et d’autres objets aux âmes affamées, le mois où les Royaumes des Cieux, l’Enfer et le monde des Vivants sont ouverts.

Est intrinsèque au septième mois, le culte des ancêtres dans lequel la piété filiale des descendants s’étend traditionnellement à leurs ancêtres même après leur mort.

Originaires d’Inde, ces histoires honorant les morts sont parvenues en chine et les chinois ont assimilé certains enseignements bouddhistes dans leurs cérémonies.

Fortement influencées par les traditions de leurs voisins, les familles vietnamiennes commencèrent à célébrer Ullambana.

Le but de cette cérémonie est de nourrir les fantômes affamés et de prier pour leur salut. Cette cérémonie est une manière pour les gens de remplir leur devoir filiale compatissant.

Lors de la cérémonie, on fait des offrandes pour libérer jusqu’à sept générations d’ancêtres, des malheurs qu’elles ont pu endurer.

Pendant ce mois, chaque famille peut choisir un jour pour festoyer et brûler du papier et des bâtons d’encens devant la maison, afin d’inviter les esprits à manger.

La particularité de cette cérémonie est « la saisie des offrandes ». Quand l’encens a brûlé, on autorise les enfants du voisinage à prendre la nourriture.

Personne ne les en empêche car on croit que les esprits pourraient s’en offusquer. La cérémonie est aussi une occasion pour les gens, d’exprimer leur gratitude envers leurs parents.

Le Soutra Ullambana dit : « Les gens doivent se vouer à aider leurs parents à vivre 100 ans sans aucune maladie, souffrance, affliction ou inquiétude. Ils doivent aussi soulager la souffrance des esprits affamés de sept générations d’ancêtres, pour leur permettre de naître parmi les hommes et les dieux et d’avoir bénédiction et bonheur illimités ».

La fête bouddhiste de Vu Lan, traditionnellement considérée comme un événement important dans l’éloge de l’amour maternel, a été célébré nationalement vendredi.

Vu Lan est devenue extrêmement populaire.

Elle est étroitement liée à la tradition asiatique du culte des ancêtres et de la piété filiale.

Une tradition de ce jour consiste pour les personnes -bouddhistes ou non- qui souhaitent exprimer leur gratitude et admiration envers leurs mères, d’aller à la pagode, le plus souvent en portant une rose.

Des milliers de personnes se massent dans les pagodes avec des roses rouges si leurs parents sont en vie, ou roses blanches s’ils sont décédés.

Développé par le très respecté moine bouddhiste zen vietnamien Thich Nhât Hanh, ce nouvel aspect de la fête de Vu Lan, a vite séduit les jeunes générations.

Il a débuté lors du nouveau développement du bouddhisme dans le Sud du Vietnam en 1962.

Le célèbre moine a indiqué avoir été inspiré par la tradition japonaise du port de la rose lors de la fête des mères.

La rose est un symbole de l’amour et du partage parmi les parents et leurs enfants indépendamment de leur statut social.

Le point de vue moderne

« Cette fête représente la chance pour les esprits coupables sans foyer, d’être pardonnés. Les gens honorent les fantômes et libèrent des animaux, comme des oiseaux ou des poissons », explique My Ngoc, universitaire résidant dans le district de Tan Binh.

« Je vais à la pagode cette année, afin de prier pour ma mère car elle se trouve loin de moi. Ma mère vit dans ma ville d’origine, dans la province centrale de Binh Dinh. Je pense toujours à elle », confie Ngoc.

Ngoc raconte que son père est décédé quelques années plus tôt. Elle fait depuis lors beaucoup de bonnes choses pour essayer de l’aider.

« Même si de nos jours, les jeunes vivent plus vite et s’éloignent des valeurs traditionnelles, ils respectent et aiment toujours profondément leurs parents », raconte un visiteur du nom de Duc Phong alors qu’il se promène dans la pagode de Vinh Nghiem, le plus célèbre temple bouddhiste de Ho Chi Minh Ville.

« c’est pourquoi nombre de jeunes visitent les pagodes et apportent des fleurs à leurs parents ce jour là », dit Phong.

Minh Thuan explique : « La fête n’est plus exclusivement réservée aux bouddhistes, elle est l’occasion pour tous, d’exprimer l’amour aux parents. Ce trait culturel ne s’est pas terni avec le temps mais il s’est diversifié. »

On constate la diversité de la fête de Vu Lan à travers la ville, avec plusieurs activités différentes.

La plupart des restaurants et hôtels, en particulier dans le quartier chinois du 5ème district, proposent des buffets végétariens et des promotions à l’adresses des parents et séniors.

Le parc à thème suoi Tien, dans la salle Tan Phu, dans le 9ème district de HCMV propose de nombreuses activités à cette occasion, dont des spectacles de cai luong (opéra traditionnel du sud) narrant l’histoire de Maudgalyayana et de sa mère, ainsi qu’un buffet végétarien gratuit pour tous, avec huit plats différents.

Les activités durent jusqu’à ce soir.

Tandis que les occidentaux sont fiers de leur fête des mères, les vietnamiens sont très attachés à leur fête du septième mois lunaire en général, et au jour de Vu Lan en particulier, car il est l’occasion de rendre hommage à ceux qu’ils aiment, chez les morts comme chez les vivants.


Par Diem Thu

Source : Thanh Nien News

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