BIRMANIE
Des camps de survivants gardés comme des prisons
Mizzima News –
11 Mai 2008, 18h00 :
Le correspondant de Mizzima est de retour de Pathein, capitale de la division de l’Irrawaddy, une semaine après que le cyclone Nargis ait frappé la Birmanie. En tant qu’étranger, il s’est vu refuser l’accès aux zones les plus durement touchées par le cyclone. Mais il a vu des centaines de victimes, dont de nombreux orphelins, et écouté leurs histoires.
L’armée birmane et les autorités gardent les survivants dans des camps d’évacuation qui sont gardés comme des prisons.
A Myaungmya, près de la ville totalement détruite de Laputta, le gouvernement a converti les 6 écoles secondaires gouvernementales en abris, chacune hébergeant environ 600 survivants. Nul n’est autorisé à pénétrer dans ces écoles, et aucun survivant n’a le droit d’en sortir, même pour aller chercher des membres de sa famille disparus.
Seulement ceux qui peuvent prouver un intérêt légitime à voir les « détenus » sont autorisés à vérifier la liste des habitants. Alors le survivant, qui doit porter un numéro à tout moment, sera autorisé à parler au visiteur dans un espace séparé.
Le survivant n’est pas autorisé à sortir. Il ou elle doit retourner dans les communs surpeuplés. Les donations ne peuvent pas être faites directement aux victimes mais doivent être données aux autorités du camp.
Les villages des alentours sont obligés de soutenir les survivants par des donations « volontaires » : eau, riz, sel, vêtements, couvertures, etc.
Sur le chemin de Laputta, les donateurs privés et les NGO sont contraints par les soldats à remettre plus de la moitié des sacs de riz ou des autres biens destinés aux survivants. Il n’est pas étonnant que les généraux ne veuillent pas d’étrangers dans la zone sinistrée.
Eglises Chrétiennes et moines Bouddhistes sont découragés par les autorités d’aider les survivants et de leur fournir un abri. Certaines églises Chrétiennes ont de façon privée organisé des bateaux vers les villages détruits et inondés dans la région reculée du sud du delta.
Le gouvernement dit aux équipes de secours que les survivants « sont violents et deviennent fous ».
Sur la route de Rangoon au delta, couvrant 120 miles, seulement un “convoi” de l’armée a pu être vu. Il se composait de 3 camions à moitié charges et d’un camion citerne d’essence. Quelques 10 camions privés avec des donations « forcées » dirigés vers Laputta.
A Rangoon, les autorités locales publient chaque jour les noms des villages détruits et inondés ainsi que le nombre de victimes et de survivants. Chaque personne lisant ces listes est empli d’horreur. Les autorités ne listent que les villages avec une population Birmane prédominante. Les villages Catholiques, Baptistes, Musulmans, et Karen ne sont pas mentionnés et n’ont donc pas droit à l’aide de l’état.
Pour plus d’information sur cet article et pour sa version en anglais :
allez sur le blog de la Birmanie Libre
Un gouvernement doit protéger chacun de ses citoyens,
en lui portant assistance en cas de drame
et en ne s’opposant pas à une assistance venue de l’extérieur.
Il est difficile d’imaginer une faute pour non-assistance à personnes en danger
de la part d’un gouvernement dans son propre pays.
Et pourtant…!
Agissons vite tous ensemble,
pays d’Occident et d’Orient avec l’aide de la Junte.
Qu’importe la politique politicienne à l’heure des urgences.
La communauté internationale est prête
A la Junte d’agir pour le bien des birmans.
L’urgence est immédiate : on a perdu déjà trop de temps.
Accepter des avions ou des camions au compte-goutte
est un crime amenant la mort de milliers de survivants.
Ouvrir ses frontières à l’assistance est un acte méritoire.
Puisse faire que la Junte l’entende.
Alain Delaporte-Digard
PRIERE
En guise de prière, voici une Demande de prière
d’une jeune chef Karenni
qui participait à la formation sur l’unité ethnique en 2004
Pour que la lumière de Dieu, sa vérité et son amour
passent dans chaque région de Birmanie
Pour la liberté et une paix qui dure en Birmanie
Pour que tous les dirigeants travaillent dans la justice pour le bien de chacun
Pour les équipes d’assistance de tous les groupes ethniques
qui sont entraînés et envoyés pour donner de l’aide, de l’espoir et de l’amour aux personnes oppressées.
Prions pour qu’elles soient efficaces dans l’assistance aux peuples qui souffrent et aussi qu’elles puissent construire la compréhension, la réconciliation et l’unité
Pour que les amis du monde entier s’intéressent au peuple birman
Pour la restauration de la démocratie, des droits des ethnies
et pour la liberté pour les prisonniers politiques
Une prière toujours d’actualité…
Pour plus d’informations sur la Birmanie, allez sur le blog de la Birmanie libre