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La fête de Holi en Inde : un week-end haut en couleurs

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Holi
Holi


« Happy Holi! », a-t-on pu entendre dans toutes les rues d’Inde ce week-end.

Comme chaque année début mars, le jour de pleine lune marque le début du festival de Holi. Cette fête très attendue est internationalement connue pour ses explosions de couleurs. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle aussi « festival des couleurs » : à cette date, le pays se transforme en un véritable terrain de jeu où les habitants s’aspergent de poudres colorées et de peintures.

Du vert pour l’harmonie, du rouge pour l’energie et l’amour, de l’orange pour l’optimisme…toutes les villes et villages se « caméléonent » au goût de la population.


Mais d’où vient ce festival, qui depuis la nuit des temps, célèbre l’arrivée du printemps ? En Inde, la Holî est la célébration de la crémation de Holîka.

Dans la mythologie hindoue, Hiranyakashipu (un roi fier et arrogant) semait le trouble autour de lui. Il avait notamment un fils, Prahlad, dont il souhaitait se débarrasser (le roi s’indignait de l’adoration que son fils portait au dieu Vishnu). Plusieurs fois, il essaya donc de le tuer, mais il ne réussît jamais.

L’idée du roi fût alors de demander de l’aide à Holika ( sa sœur). Puisqu’Holika ne craignait pas le feu, le roi défia son fils de s’allonger dans les flammes avec sa tante. Celui ci accepta, et finalement, contre toute attente, il en ressortit indemne alors qu’Holika mourût.



C’est de cette histoire que serait née la Holi, symbôle de la victoire du bien sur le mal. D’ailleurs, la veille de la fête, d’immenses feux de joie sont allumés dans toutes les villes d’Inde. ( Comme A Phalen, lieu qui attire les touristes pour son gigantesque feu de joie maintenu toute la nuit, et traversé par des prêtres qui en ressortent indemnes). Du feu (comme figure de la destruction du mal), les braises sont ensuite récupérées par les habitants, qui s’en servent ensuite pour en allumer un chez eux.


Le lendemain, la couleur prend le relais, chacun s’étant approvisionné de munitions chromatiques : ballons remplis d’eau colorée, gulal (fameuse poudre teintée) .

Au son des percussions, ou des chants populaires, les gens dansent et défilent dans les rues.

Dans le Nord de l’Inde ( à Haryana et Gujarat entre autre), la pratique du « pot cassé » est une habitude : un pot de lait battu est suspendu dans une rue, les garçons devant l’attraper et le casser.

A Mathura et Manipuris ( nord est de l’Inde), les festivités se prolongent même pendant une semaine.


Mais quelque soit l’endroit, l’amusement et l’euphorie sont là. Pour tous, l’événement est important car pendant la Holi, les barrières sociales tombent , il n’y a plus de classes, plus de différences (les femmes participent autant que les hommes). Symbôle de fraternité, la Holi est (entre autre) l’occasion de manifester son amour, son amité aux autres : les gens s’échangent des bonbons, des cadeaux ( des robes blanches pour les filles, des pyjamas pour les garçons)


Pour les jeunes, la Holi est aussi synonyme de plaisanterie. On salit, on éclabousse…« Bura Na Mano, Holi Hai! » (« Ne soyez pas fâchés, c’est la Holi! ») crient les enfants.

Et entre deux jets de gulal, c’est aussi l’occasion d’avaler une gorgée de Thandaï, un mélange étonnant de lait, d’amandes, d’épices et de cannabis…


Clémence de la Robertie pour www.buddhachannel.tv

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