« SUICIDES » DE MOINES TIBETAINS; ILS DEVAIENT RECONNAITRE LE PROCHAIN DALAI LAMA [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]
Le 17/ 01/ 2008
Dharamsala (AsiaNews) – Deux des moines les plus âgés et les plus respectés parmi les moines bouddhistes tibétains sont morts dans des circonstances mystérieuses – officiellement, « ils se sont suicidés » – en l’espace de deux mois, à Shigatse, seconde plus grande ville du Tibet. Tout deux étaient de loyaux partisans du Dalai Lama, pour lequel ils devaient reconnaître un successeur. Des sources variées d’origines tibétaines et indiennes, demeurées anonymes pour leur propre sécurité, ont indiqué «la nouvelle n’est parvenue que maintenant, à cause du gouvernement qui a tenté d’étouffer l’affaire ».
Les deux moines âgés – Gyaltsen Tsepa Lobsang et Yangpa Locho, tout deux âgés de 71 ans – ont été retrouvés pendus dans le monastère de Tashilhunpo, le siège officiel du Panchen Lama et la scène d’une des plus violentes manifestations anti-chinoises jamais connues au Tibet. Selon certains lamas locaux, le gouvernement ainsi que les moines du monastère ont toujours humilié et ostracisé les deux moines, « coupables » d’avoir formé les instigateurs de la révolte (qui a eu cours durant la première moitié des années 1990). Ils avaient surtout reconnu le onzième Panchen Lama, plus tard enlevé par les autorités communistes.
Le dixième Panchen Lama, Lobsang Gyatso, est décédé en 1995 de façon complètement inattendue, à Shigatse, immédiatement après avoir renoncé à ses positions prochinoises et prononcé un discours virulent contre les autorités communistes.
En mai 1995, après avoir entendu les opinions favorables de certains moines de Tashilhunpo (y compris ceux des deux « suicidés »), le Dalai Lama reconnut le nouveau Panchen Lama dans le jeune Gedhun Choekyi Nyima, alors un petit garçon de 6 ans. Pour affaiblir l’autorité du Dalai Lama, le Bureau des Affaires Religieuses du Partie Communiste Chinois, désigna en novembre de la même année Gyaincain Norbu, un autre garçon de 6 ans, alléguant des raisons religieuses exceptionnelles.
Après sa reconnaissance, le jeune Geghun fut enlevé par la police, on ne l’a pas revu depuis. Les requêtes internationales répétées, demandant à voir l’enfant, et émanant également des Nations Unies, ont toujours été rejetées par Pékin, qui rétorque que le jeune garçon et sa famille » ne désirent pas être dérangés par des visiteurs étrangers, car cela pourrait avoir des effets négatifs ». Le second Panchen Lama n’est pas apprécié parmi les Tibétains, et vit en Chine pour cette raison.
Le Panchen Lama est la seconde plus importante figure politico-spirituelle du Bouddhisme tibétain. Sa tâche consiste à guider le jeune Dalai Lama jusqu’à ce qu’il soit en âge de décider. Avant cela, c’est le Panchen Lama qui prend à sa place, les décisions les plus importantes concernant le Tibet. De plus, d’anciennes traditions disent que les moines reconnaissant le Panchen Lama – s’ils sont encore en vie – sont consultés pour la reconnaissance du nouveau Dalai Lama.
Selon certains moines tibétains, les morts de Lobsang et Locho pourraient avoir un lien avec cette dernière fonction: de fait, en septembre, Pékin a édicté une nouvelle loi qui régule les réincarnations au sein du Bouddhisme tibétain, abandonnant l’initiative décisive aux dirigeants politiques, plutôt qu’aux dirigeants religieux. De cette manière, le gouvernement chinois entend bien restreindre l’influence du Dalai Lama, en s’assurant la fidélité de son successeur. Gyaltsen Tsepa Lobsang est décédé quelques jours après l’approbation de la loi; Yangpa Locho quant à lui, est mort deux mois après.
Source : www.AsiaNews.it