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Le Rubis : L’or rouge de la Birmanie

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Qui dit « Rubis » pense « Birmanie ».

La pierre et le pays sont liés.

Historiquement, culturellement, humainement.


Photo: R.W. Hughes
Photo: R.W. Hughes


Les Européens ont découvert cette pierre précieuse à la fin du XVème siècle, rapportée par des marchands italiens.


Le rubis est de la même famille que le saphir: c’est de l’alumine cristallisée. La présence d’oxyde de chrome lui donne sa coloration, pouvant aller du rose au pourpre.

La couleur qui caractérise le mieux le rubis birman est « sang de pigeon », un rouge profond soutenu par une pointe de bleu.

LES MINES


Les mines sont situées prés de la frontière chinoise, au nord du pays. Cette région est coupée du reste du pays, et les touristes doivent avoir une autorisation spéciale, délivrée par le gouvernement, pour pouvoir y accéder.


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La ville de Mogok est la capitale minière. Elle est connue de tous les marchands de rubis. La qualité des pierres et surtout leur couleur caractéristique ont fait sa renommée. Dans le livre « La Vallée des rubis », Joseph Kessel évoque cette ville ancestrale.

On y trouve deux types de mines. Les premières appartiennent à l’Etat et sont au nombre de six. Elles sont gardées par des militaires. Les secondes sont privées, mais, toutefois régies par le gouvernement. Il faut une licence pour pouvoir les exploiter. Celle-ci est accordée pour une courte période, et son prix augmente selon le rendement obtenu. Les exploitants changent donc souvent et le pouvoir garde ainsi la main sur la richesse que ces mines représentent. Il y a aussi des exploitations illégales, même si la loi interdit toute fouille dans un périmètre de 200 mètres autour des mines.


Le rubis est plus présent dans la terre que dans la roche, mais c’est de celle-ci que l’on extrait les plus gros et les plus précieux.


Le travail des hommes est particulièrement pénible. Ils creusent le flanc des montagnes pour pouvoir atteindre la terre renfermant les pierres. Ils fouillent ensuite la boue à la recherche des rubis. Cette méthode très rudimentaire d’exploitation est inchangée depuis des siècles.

Après un premier lavage éliminant la terre et le sable, le triage se fait à la main. Parmi les rubis, on trouve d’autres pierres, fréquentes dans les mêmes gisements. Ce sont principalement des grenats, des saphirs, des topazes, ou des spinelles.

Ce sont ensuite les femmes qui s’occupent de vendre les pierres sur le marché de Mogok. Ces ventes ne concernent, bien sur, que les rubis issus des mines privées ou des exploitations illégales.


Le centre du « marché  » du rubis s’est déplacé dans la ville de Taunggyi. Mais Mogok reste la référence et conserve une image de prestige.

Yangon, la capitale, est le centre de « transit » des pierres. Elles arrivent de toutes les mines du pays.

C’est, en revanche en Thailande, à Bangkok, que sont taillés les rubis destinés au marché international.

LES PIERRES

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Les plus beaux rubis birmans s’appellent « sang-de-pigeon »

Le plus gros rubis, connu à ce jour, provient de Mogok. Cette pierre de 45,39 carats a été baptisée « Virgin Scarlet ».
Elle est la propriété de Fawaz Gruosi, qui a fait réaliser un bijou exceptionnel par les ateliers de Grisogno.

Malgré sa taille fabuleuse, la pierre est d’une pureté absolue. Fidèle en cela à la légendaire beauté des rubis birmans.


BUDDHACHANNEL.TV

Laetitia Adeline pour Buddhachannel.tv

Le rubis, l’or rouge de Birmanie,

rouge aussi du sang de ceux qui travaillent dans les mines,

rouge du sang de la junte qui verrouille ce commerce.

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La junte militaire birmane se sert du commerce des rubis et saphirs pour financer son régime et pour alimenter les comptes personnels de leurs dirigeants. Plus de 90% des rubis de la planète viennent de Birmanie, un pactole énorme. Une manière imparable de s’offrir une armée très importante.

L’Union européenne envisage souhaite protester contre les événements actuels en interdisant le commerce des pierres précieuses du Myanmar.

Aux USA, de nombreux politiques souhaient des sanctions américaines en ce sens, mais pour l’instant la majeure parties des pierres précieuses restent toujours autorisées à l’exportation.

Alain Delaporte-Digard

Prions et agissons pour les birmans
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