Indications évoquées pendant l’inauguration du congrès à Hambourg sur les premières étapes pour atteindre ce but
Sa Sainteté le 14ème Dalaï-Lama a exprimé « son appui total » pour l’établissement de la pleine ordination pour les femmes dans la tradition tibétaine pendant une conférence historique à l’université de Hambourg en Allemagne du 18 au 20 juillet. Sa Sainteté a également indiqué des mesures concrètes qui peuvent être prises pour accomplir ce but.
Le congrès a rassemblé des spécialistes des communautés bouddhistes de plus de 19 pays. Il a marqué le point culminant d’environ 30 années de recherches en posant la possibilité d’établir la pleine ordination féminine dans la tradition bouddhiste tibétaine. Avec le rapport du Dalaï-Lama, le congrès a eu comme conséquence l’expression du support massif d’une large délégation de spécialistes monastiques et de membres importants de la communauté monastique bouddhiste internationale.
Sa Sainteté Dalaï-Lama était un participant actif dans le panel des experts de tous les principaux pays bouddhistes. Ce panel a offert un soutien retentissant pour cette initiative tibétaine, action ayant pour but d’accorder aux femmes tibétaines les mêmes droits qui sont à la disposition des hommes tibétains.
Le congrès d’inauguration, tenu du 18 au 20 juillet, a eu un large succès, avec presque 400 participants le 18 et 19 juillet, et un total de 1200 personnes étant présentes pour entendre les conclusions de ce congrès le 20 juillet.
La Vénérable Bhikshuni Jampa Tsedroen (Carola Roloff), co-organisatrice du congrès, a indiqué,
« Nous sommes profondément gratifiés par l’engagement ferme de Sa Sainteté pour égaler des opportunités spirituelles pour les femmes dans le bouddhisme tibétain. Pour la toute première fois, nous avons une indication sur le chemin que prennent les femmes dans la tradition bouddhiste tibétaine recherchant la pleine ordination. »
Le rapport formel sur les issues possibles
Dans le rapport formel qui a été émis à l’issue du congrès, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a affirmé : « Les 4 statues de la communauté bouddhiste (la pleine ordination des moines, la pleine ordination des nonnes, des hommes accompagnateurs, des femmes accompagnatrices) sont incomplets dans la tradition tibétaine. Si nous pouvons présenter la pleine ordination des femmes, cela serait excellent afin d’avoir l’ensemble de ces 4 statues dans la communauté bouddhiste… »
« Etant donné que les femmes sont entièrement capables de réaliser le but final des enseignements du Bouddha, en harmonie avec l’esprit de l’âge moderne, les moyens et l’occasion de réaliser ce but devraient leur être complètement accessibles… »
« Sur la base de ces considérations, et après recherche et consultation étendues avec le principal vinaya (code monastique) disciples et membres de la Sangha (communauté monastique) de la tradition tibétaine et des traditions bouddhistes internationales, et avec le support de la communauté bouddhiste tibétaine, depuis les années 60, j’exprime mon appui total pour l’établissement d’une Bhikshuni Sangha (ou communauté pour la pleine ordination des femmes) dans la tradition tibétaine. »
Les Mesures Pratiques : un conférence se déroulera en Inde cet hiver
Pendant une réunion qui s’est tenue le 21 juillet au matin avec des participants du congrès, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a fourni des détails supplémentaires sur la route à prendre pour établir la pleine ordination des femmes.
Ils ont entre autre parlé de mettre en place une conférence qui aura lieu cet hiver en Inde où les moines tibétains influents pourraient rencontrer les membres influents des autres ordres monastiques bouddhistes.
Cette conférence est cruciale pour permettre à cette initiative d’aller vers la direction qu’a proposé Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Hambourg.
La conférence de l’hiver prochain fournira un forum où des discussions à l’échelle communautaire peuvent être conduites, et un tel consensus peut être atteint.
La pleine ordination pour les femmes est actuellement possible dans le bouddhisme chinois, coréen et vietnamien, à travers une lignée monastique appelée Dharmaguptaka. La lignée des nonnes de Dharmaguptaka devrait maintenant être « Tibétanisée, » a dit Sa Sainteté. À cet effet, il a nécessaire de traduire les principaux textes de la lignée de Dharmaguptaka du chinois vers le tibétain. En outre, il a demandé aux nonnes déjà entièrement ordonnées dans cette lignée qui pratiquent le bouddhisme tibétain de se réunir en Inde pour exécuter les rituels monastiques de la lignée des nonnes de Dharmaguptaka dans la langue tibétaine.
En plus, Sa Sainteté a fait un rapport clair à ces femmes qui sont déjà allées vers cette lignée pour la pleine ordination en précisant que ces pratiques font partie intégrante du bouddhisme tibétain.
Bhikshuni Jampa Tsedroen (Carola Roloff) a indiqué : « L’acceptation sans conditions des bhikshuni de la lignée Dharmaguptaka par Sa Sainteté comme ordination reconnue aide clairement les femmes voulant recevoir la pleine ordination dans cette lignée pour la réintroduire dans le bouddhisme tibétain. »
Le texte du rapport par Sa Sainteté le Dalaï-Lama peut être trouvé dans son intégralité à : www.congress-on-buddhist-women.org
Les conclusions du congrès seront éditées en livre et disponible l’année prochaine aux éditions Wisdom Publications.