« Depuis quelques jours, il y a quelque chose dans l’air (…) Essoufflée, la ville attend ce qui va se produire, et cette attente est pire que tout. Je voudrais que tout cela soit déjà fini. Ce tourment, c’est l’enfer » écrivait Rutka Laskier alors âgée de 14 ans.
« Ce journal a été offert lundi à Yad Vashem par Stanislawa Sapinska, aujourd’hui âgé de 89 ans, qui l’a pieusement conservé pendant plus de six décennies. Il a été traduit en hébreu et en anglais et publié par nos soins« , indiquait Estee Yaari, porte-parole de Yad Vashem.
Créée en 1953 l’organisation Yad Vashem a pour objectif de rendre hommage aux juifs tués pendant la guerre, de perpétuer leur mémoire individuelle et collective, d’honorer les Justes de la nation et de mettre tout en œuvre afin que le Monde n’oublie jamais.
Le journal qui lui a été confié, contient une soixantaine de pages jaunies par le temps et fut rédigé entre début février 1943 et le 24 avril de la même année. Au fil des pages la tension se fait plus grande et malgré la souffrance et le désespoir qui en émane, ce livre est un message de paix, chargé d’un pragmatisme inattendu et d’une humanité profonde.
« Oh mon Dieu. Je suis certainement devenue complètement folle. J’appelle Dieu comme s’il existait, et le peu de foi que j’avais a totalement disparu. Si Dieu existait il ne permettrait sûrement pas que des êtres humains soient jetés vivants dans les flammes et que des bébés soient écrasés à coups de crosse ou jetés dans des sacs et gazés à mort » .
Le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Rutka Laskier ainsi qu’à toute la population juive exécutée dans les camps de concentration pendant la guerre, est de lire ce témoignage choc qui fera sûrement l’objet d’un recueil ou d’une publication prochaine en français.
Adeline Journet pour www.buddhachannel.tv