600 bouddhistes venus de toute la Chine ont été ordonnés moines au Temple de Shaolin, dans le Henan (centre), à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Bouddha, fête la plus importante chez les bouddhistes.
Dans les monastères Shaolin, il faut distinguer les vrais moines Shaolin et les artistes des spectacles qui tournent autour de la planète. Ces spectacles ne sont que des reproductions de la connaissance et de la pratique Shaolin. Les vrais moines ne sortent pas des monastères et se concentrent sur l’étude.
Nous ne savons pas encopre si les moines ordonnés cette semaine sont plus destinés aux spectacles, mais si certains d’entre eux resteront sur place.
Le temple Shaolin est constitué de plusieurs monastères bouddhistes chinois célèbres pour avoir associé le bouddhisme Chan aux arts martiaux. « Shaolin » veut dire « jeune forêt ». Le temple d’origine se niche sur le mont Song , une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan à environ 600 km au sud de Pékin. Mais il y a maintenant de nombreux temples Shaolin dans différents endroits.
La renommée du temple originel vient de Bodhidharma, le sage indien qui s’installa en ce lieu pour renouveller l’enseignement : les moines étaient faibles et malades. Il introduisit des techniques de respiration pour stimuler leur Qi, et progressivement les initia à des techniques de Kung-Fu.
Les moines du temple se spécialisent dans le combat au début de la dynastie Tang (618 – 907) et développe un style qui leur est propre, le Shaolin Quan. Certains moines devinrent chefs de guerre contre les japonais.
Puis le temple tomba dans l’oubli suite à différents événements douloureux. En 1981 sous l’impulsion de quelques japonais qui apportèrent des fonds, le temple ouvrit à nouveau ses portes. Des artistes japonais firent une démonstration de kung-Fu. Les autorités chinoises, séduites, et voulurent faire du temple Shaolin un outil de propagande. C’est ainsi que le monde entier maintenant connait ses images et ses exploits exceptionnelles qui font tant rêver. Bien sûr, tout le monde sait qu’un moine ne s’exhibe pas ainsi en public et qu’il ne montre jamais ses pouvoirs internes. Mais le rêve est là et il fascine les foules. Et il est vrai que vrai ou faux moine, le spectacle nécessite un entrainement aussi intense qu’au Cirque de Pékin.
En quelques années, après l’oubli des siècles et la révolution culturelle de Mao, un vaste travail de recherche à partir d’illustrations et des exercices de Qi-Gong et de Kung Fu va recréer le style Shaolin. Et cela est un réel exploit : reconstruire une discipline qui avait disparu.
Alain Delaporte-Digard pour www.buddhachannel.tv
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