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Chine – Les Monts Emei et Leshan

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30.12.2008

Selon la légende, au IVe siècle de nore ère, un moine indien, Bao Zhang, qui était en visite au mont Emei, a été littéralement subjugué par la beauté de l’endroit, qu’il a aussitôt qualifié de « montagne la plus belle de Chine ». Depuis lors, le mont Emei a gardé ce titre, tellement marquant qu’il a permis à l’endroit de devenir de plus en plus célèbre.

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De toutes les montagnes célèbres de Chine, le mont Emei est un des plus hauts, avec une altitude de près de 3 000 mètres. L’écart de température entre le sommet et le pied de la montagne est très grande, ce qui permet de trouver une flore extrêmement variée. Selon les statistiques, le mont Emei compte ainsi plus de 5 000 variétés de plantes, y compris des plantes rares. A titre de comparaison, il y a, au total, 5 000 variétés de plantes dans toute l’Europe. En se promenant dans la montagne, on peut rencontrer facilement de grands arbres très anciens. Et le sentier qui serpente sur la montagne est souvent couvert par les branches.

Le paysage du mont Emei change souvent selon les différentes saisons et selon l’altitude. Un paysage enchanteur à l’image du nom de la montagne. « Emei », désigne en chinois les beaux sourcils des jeunes filles d’antan. Les paysages, dit-on, sont aussi beaux que les sourcils des jeunes filles.

Mais quand on parle du mont Emei, difficile de ne pas évoquer la culture bouddhiste. Les deux sont inséparables. Au premier siècle après J.-C., le bouddhisme, née en Inde, est arrivé dans la région. Depuis lors, de nombreux temples bouddhistes y ont été construits.

Le mont Emei est consacré à Samantabhadra, un grand bodhisattva qui porte le nom de Puxian Pusa en chinois. Samantabhadra, symbole de la plénitude, de la vérité ultime et de la perfection de la sagesse, est considérée comme le fils du Bouddha. Le mont Emei accueille à présent environ 300 moines et bonzesses, ainsi que près de 30 temples.

Quand on visite le mont Emei, en admirant ses beaux paysages, il est facile de trouver un temple bouddhiste. On a souvent l’impression que les temples sont aussi anciens que la montagne.

Il n’est pas impossible non plus de tomber par hasard sur une cérémonie bouddhiste. L’occasion d’apprécier, dans le calme, l’odeur et les fumées de l’encens, ou encore la salle où sont suspendues les lampes et les bannières.

A : Le sommet du mont Emei, c’est le « Jinding ». Autrement dit, le « sommet en or ». Il y a trois grandes salles, et une statue en or de Samantabhadra. Cette statue, haute de 48 mètres, attire l’attention de tous les visiteurs, selon Yang Tao, la guide locale :

«Samantabhadra, qui tient à la main un Ruyi d’or et qui porte un chapeau d’or, a un visage sérieux et solennel. Il est assis sur un éléphant blanc à six défenses. Le Samantabhadra a dix visages. Chaque visage regarde vers une direction. Et cette statue a, au total, quatre expressions de visage : heureux, en colère, triste et joyeux. Donc on peut voir une de ses faces à n’importe quel endroit. Et le Samantabhadra peut ainsi nous garder, et nous apporter du bonheur. »

Pour être plus précis, les dix visages de Samantabhadra regardent dix directions : le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Sud-Est et le Sud-Ouest, mais aussi la direction du ciel et de la terre. En clair, le

Samantabhadra peut tout voir.

Lee Geun Won est bouddhiste croyant. Il est originaire de Corée du Sud. Et il est venu ici pour rendre hommage au Samantabhadra.

« Quand je vois cette aussi grande statue de Samantabhadra, une idée est née dans mon coeur : celle que la Chine est vraiment un grand pays. Je me suis prosterné devant la statue. Et j’ai frappé le sol avec mon front devant chaque visage de cette statue. Je me suis agenouillé dans la grande salle. Et après, j’ai donné un peu d’argent à ce temple. Ce n’est pas beaucoup. Pourtant, Bouddha peut comprendre mon coeur. »

Le « Jinding » n’est pas seulement un lieu de culte, c’est également un endroit idéal pour admirer le lever du soleil et ce qu’on appelle « la mer de nuages ». Sur le Jinding, quand le soleil rouge se lève, toute la montagne prend une couleur dorée. Le tout forme un paysage tout à fait grandiose. La « mer de nuages », elle, apparaît le matin, quand le brouillard s’est dissipé. Les nuages blancs se rassemblent alors et s’étendent à perte de vue, jusqu’à l’horizon.

Les visiteurs qui ont vraiment de la chance pourront peut-être même apercevoir un autre « miracle », entre guillemets : le Foguang, la lumière de Bouddha, littéralement, une auréole de sept couleurs. La même auréole qu’on voit derrière Bouddha, dans les portraits qui le représentent.

Un phénomène naturel qui a évidemment une forte connotation religieuse. Mais, seul inconvénient : il faut avoir des conditions climatiques et géographiques très particulières pour que ce phénomène apparaisse au détour d’un chemin. Si vous avez l’occasion de visiter le mont Emei, n’oubliez pas de bien regarder partout. Vous aurez peut-être la chance de voir ce phénomène.

Le développement du bouddhisme sur le mont Emei a permis d’enrichir la culture locale. Car aux magnifiques paysages se sont ajoutés au fil des siècles des temples et des statues qui rajoutent au charme de l’endroit. Un charme qui n’est pas passé inaperçu puisque le mont Emei a été classé sur la liste au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le mont Emei attire désormais non seulement des visiteurs asiatiques, dont beaucoup sont influencés par le bouddhisme, mais aussi des Européens. Ce haut lieu du bouddhisme est même l’un des sites qu’ils visitent le plus. Selon Du Hui, le directeur chargé de la gestion du mont Emei, les services et les aménagements du site sont sans cesse perfectionnés. Et tous les visiteurs sont les bienvenus.

« Les services et les aménagements sur le mont Emei sont pratiques. Pour se déplacer sur le site, les visiteurs peuvent utiliser des télécabines, des bus, ou encore emprunter les voies pédestres. Et on a des hôtels de trois, quatre et cinq étoiles. Ils proposent aux visiteurs au total plus de 3 000 lits. Tous les hôtels ont été conçus ou restaurés selon les normes internationales. »

Pour ceux qui sont intéressés par le bouddhisme, après la visite du mont Emei, une visite au mont Leshan, un peu plus à l’Ouest, est également possible. Le mont Leshan se trouve à uniquement 30 km du mont Emei. On peut y admirer là-bas le grand bouddha de Leshan. « Le Shan Da Fo », en chinois. Ce n’est ni plus ni moins que la plus grande statue de Bouddha au monde. Difficile, donc, quand on voit cette statue, de ne pas se sentir ému par tous ces hommes qui, à l’époque, ont travaillé dur pour la construire.

Car la statue, haute de 70 mètres, a été directement creusée dans la montagne. 20 mètres séparent ses deux épaules. La statue est assise sur la montagne et ses deux mains sont posées sur ses genoux. Son visage est calme et paisible. Il y a même un proverbe local pour décrire la grandeur de cette statue. « La montagne est une statue de bouddha, et la statue est une montagne. » Mais pourquoi une statue aussi grande et imposante a-t-elle été construite ? Et par qui ? Eléments de réponse avec Wu Liping, une des guides du site :

« La construction du grand bouddha de Leshan a commencé sous la dynastie des Tang, c’est-à-dire au VIIIe siècle de notre ère. L’initiateur de ce travail est un moine qui s’appelle Hai Tong. A cette époque, Hai Tong était en visite dans le pays. Un jour, il arrive au mont Leshan. Il faut savoir qu’ici, trois fleuves se rencontrent. Le courant est donc violent et rapide. Il y a de nombreux accidents de bateau. Le moine Hai Tong a alors décidé de faire creuser une statue de Bouddha afin de protéger les gens. Il a alors collecté de l’argent dans tout le pays. Quand il est rentré au mont Leshan, un fonctionnaire local, très avare, a alors voulu extorquer cette somme à Hai Tong. Le moine a alors rétorqué au fonctionnaire qu’il pouvait lui enlever ses yeux, mais qu’il n’abandonnerai jamais son argent. Le moine a alors retiré lui-même ses yeux de ses orbites, ce qui a provoqué la fuite du fonctionnaire. Mais le moine n’a jamais pu voir la statue de Bouddha terminée. A peine la tête de la statue avait elle été terminée que Hai Tong est mort. »

Car les travaux ont duré longtemps. Plusieurs décennies. Et ce n’est qu’après 90 ans de travail que le grand bouddha de Leshan a enfin été terminé. Aujourd’hui, même quand on regarde la statue de loin, on est touché par les techniques très minutieuses utilisées par les artisans de l’époque et par l’esprit du moine Hai Tong. De nombreux bouddhistes croyants ont visité ce lieu. Parmi eux, un moine tibétain, Norbu Rimpoche.

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« Cette statue très grande a une longue histoire. Le visage de ce bouddha est calme. Je pense que pour tous ceux qui croyent au bouddhisme et pour les moines, s’ils peuvent parvenir dans ce lieu et rendre hommage à cette statue, ce sera un bon exercice spirituel. »

Et même si vous n’êtes pas croyant, les monts Emei et Leshan méritent réellement un détour. Les paysages naturels et la très riche civilisation bouddhiste réunies en un même endroit constituent un lieu très riche et peut-être unique en Chine.


Source: CRI

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