Accueil Actus Prune Nourry et son armée de fillettes envahissent Guimet

Prune Nourry et son armée de fillettes envahissent Guimet

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Le visiteur est accueilli par deux immenses pieds en plâtre piqués de bâtons d’encens, évoquant des poils hérissés, qui détonnent parmi les statues de divinités hindoues et bouddhiques en grès exposées au rez-de-chaussée du Musée Guimet à Paris. Ces sculptures incongrues titillent la curiosité du public : on se pousse du coude pour se faire photographier entre ces deux extrémités des membres appartenant, on le comprendra en montant dans les étages, à un bouddha contemporain inspiré des statues colossales de Bamiyan, en Afghanistan, détruites en 2001 par les­ ­talibans. La créatrice de cette sculpture, Prune Nourry, en a essaimé les fragments dans les différentes salles de l’établissement d’arts asiatiques. Le titre de l’œuvre sonne comme un vœu : La destruction n’est pas une fin en soi.

La plasticienne, âgée de 32 ans, passionnée par l’Asie, où elle a travaillé de 2010 à 2015, s’est vue offrir une carte blanche, et elle a disséminé dans le musée une trentaine de ses créations, qui dialoguent de manière inattendue avec les pièces issues des collections. Au ­rez-de-chaussée, non loin des pieds du bouddha, une sculpture ­anthropomorphe à corps filiforme d’adolescente et tête de ­petit veau fait face à une œuvre ­indienne datant du Ier ou du IIe siècle, représentant une ­divinité sans tête, dans la même position, ­accroupie. Croisant le ­regard égaré de la première, issue de la série des Holy Daughters, exposées pour la première fois en 2010 dans les rues de New Delhi, un ­petit garçon ne peut s’empêcher de caresser son corps noir et lisse en bronze et verre, qui fait quasiment la même taille que lui, tout en implorant sa mère : « Je veux la même pour la maison ! » Celle-ci sourit puis l’entraîne vers la salle suivante, en quête d’autres surprises semées par la plasticienne, comme dans un jeu de piste.

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