Les autorités chinoises ont entamé la démolition forcée d’habitations autour d’un des plus célèbres instituts d’études du bouddhisme tibétain.
Fondé en 1980 dans une vallée inhabitée, l’institut est devenu un des plus fameux centres du bouddhisme tibétain dans le monde, attirant des milliers de jeune moines et nones qui vivent dans des petites maisons en bois tout autour de l’institut et dans les hauteurs avoisinantes.
La démolition des logements destinés aux étudiants et apprentis moines et nonnes de l’institut de Larung Gar, dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, a commencé la semaine dernière, a rapporté l’ONG Campagne internationale pour le Tibet (ICT).
En juin, les autorités communistes ont ordonné que le nombre des quelque 10’000 étudiants, moines et nonnes vivant autour de l’institut – également connu sous le nom de Serthar (ou Seda en chinois) -, soit réduit de moitié, à pas plus de 5000, a rapporté de son côté une autre organisation de défense de la cause tibétaine basée à l’étranger, Free Tibet, dans un courriel.
«Ces démolitions s’inscrivent dans un ensemble de mesures du gouvernement chinois qui restreint sévèrement la liberté religieuse des bouddhistes tibétains», a écrit le président de l’ICT, Matteo Mecacci.
«C’est une approche régressive et dangereuse destinée à gérer et contrôler le bouddhisme tibétain et qui envoie un signal angoissant au monde extérieur», a-t-il ajouté.
Vallée inhabitée
Serthar est situé à 4000 mètres d’altitude dans une zone ethniquement tibétaine du Sichuan et isolé à des centaines de kilomètres de la ville la plus proche.
Fondé en 1980 dans une vallée inhabitée, l’institut est devenu un des plus fameux centres du bouddhisme tibétain dans le monde, attirant des milliers de jeunes moines et nones qui vivent dans des petites maisons en bois tout autour de l’institut et dans les hauteurs avoisinantes.
Le fondateur de Larung Gar, Jigme Phuntsok, mort en 2004, était connu pour avoir maintenu l’activité du centre strictement concentrée sur les études bouddhistes et à l’écart des passions politiques, tout en cultivant des relations étroites tant avec les autorités chinoises qu’avec le dalaï lama, le leader spirituel tibétain en exil, bête noire de Pékin.
«Eviter les incendies»
Un responsable local à la propagande répondant au nom de Ni a assuré au téléphone à l’AFP que les travaux étaient destinés à «éviter les incendies» en ouvrant l’accès aux pompiers des zones les plus peuplées.
L’entreprise «a reçu une coopération active de la part des moines», a-t-il assuré. Elle doit permettre la démolition de plus de 100 habitations et se poursuivra jusqu’en septembre, après quoi les moines qui n’auront plus de logement «pourront vivre dans des bâtiments vides dans la zone prévue», selon lui.
En 2001, la police avait déjà détruit un millier d’habitations, tandis que l’année 2012 avait été marquée par des incidents violents entre Tibétains et policiers sur le site.
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