Accueil Actus Table de lotus

Table de lotus

90
0

Chaque année, le 8 avril du calendrier lunaire est célébré comme l’anniversaire de Bouddha dans les différents pays asiatiques. Ainsi ce samedi, c’est-à-dire le 14 mai, les sud-Coréens le commémoreront en organisant des événements variés comme des défilés de lanternes, le partage de la cuisine bouddhiste et des expositions autour de la culture monastique.
A cette occasion, « Saveur du terroir » vous invite cette semaine à découvrir les différents plats préparés à base de lotus, le symbole du bouddhisme !

1462954956ktable_160510_01.jpg

Avez-vous entendu parler de la signification du lotus dans la culture bouddhiste ? Depuis des millénaires, les bouddhistes voient au travers du lotus la véritable nature des êtres humains, la tige symbolise le cycle de la vie et de la mort, et la fleur exprime la paix et la sérénité.
Le lotus représente en effet la possibilité pour tout être humain de parvenir à l’état de Bouddha, quelles que soient les conditions de vie, tout comme la fleur de lotus poussant dans un étang boueux.
Et justement, ce symbole sacré du bouddhisme, est utilisé, de l’été jusqu’en hiver, de la racine jusqu’à la graine, comme ingrédient de la cuisine du pays du Matin clair.

1462954960ktable_160510_02.jpg

Les racines de lotus s’étendent horizontalement dans la terre. Chaque jointure fait pousser un bourgeon, une feuille et une fleur. C’est dans ce contexte que dans la religion bouddhiste, on dit que les hommes sont reliés les uns aux autres en comparant la terre et le lotus respectivement au placenta et au cordon ombilical.
La ville de Daegu, située dans la partie sud-est de la péninsule, occupe plus de 30 % de la production de racine de lotus. Ainsi vous pouvez y trouver beaucoup de champs de racines de lotus et divers plats à base de ces « yeongeun ». Afin d’apprécier pleinement le goût original des racines, les habitants nous proposent de déguster les yeongeun simplement cuits à la vapeur. On dégage proprement la terre, puis on verse un peu de sucre avant de les cuire à la vapeur. Il y a aussi le « yeongeunbap ». Dans le riz, on ajoute des morceaux de racine de lotus avant de cuire le tout à la vapeur. Le yeongeun cuit permet de traiter les maladies intestinales et digestives. Dans le « doenjangjjigae », le ragoût à base de soja fermenté, on ajoute aussi le yeongeun. Quant au jus de yeongeun, vu sa richesse en vitamine C et en polyphénol, il est particulièrement recherché le lendemain d’une soirée arrosée.

1462954964ktable_160510_03.jpg

Quels sont les autres plats dans lesquels on peut trouver le lotus comme ingrédient ? Tout d’abord, dans le « galbijjim », les travers de bœuf cuits à l’étouffée et caramélisés à la sauce aigre-douce servis avec des légumes, on ajoute les feuilles et les racines de lotus. Celles-ci rendraient la viande plus succulente. Il y a aussi le « yeonipsujebi ». On prépare une pâte à base de poudre de lotus et de farine, puis dans le bouillon d’anchois séchés, on trempe les morceaux fins de cette pâte. Comme garniture, on ajoute des légumes coupés en tranches fines. On peut également préparer un gâteau avec les yeongeun. En effet, on pétrit la pâte à base de poudre de riz en y versant de l’eau infusée avec la feuille et la fleur de lotus, puis on décore le gâteau avec les morceaux de yeongeun de différentes couleurs. Ils sont non seulement agréables à voir mais permettent aussi d’adoucir la texture du gâteau. Ainsi les personnes âgées apprécient particulièrement ce dessert.

Si vous avez l’occasion de venir au pays du Matin clair, n’oubliez pas de visiter quelques temples bouddhistes et de déguster de la cuisine bouddhiste.

Previous articleA Sciences Po, une formation interreligieuse pour mieux se comprendre
Next articleLe bouddhisme : histoire, spiritualité et pratiques