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LE STUPA DE BODHNATH ET LA VALLÉE DE KATMANDOU

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Cette vallée de Katmandou est différente de tout ce qui existe. Elle a la forme d’un grand cercle qui est devenu au fil des siècles une sorte de mandala où les pèlerins vont se déplacer de temples en temples en suivant un parcours initiatique. N’oublions pas que nous sommes au Népal, et que Sakyamuni, le bouddha historique est né non loin de là à Lumbini.


Une légende parle d’un lac immense qui recouvrait cette région montagneuse située à 1400 mètres d’altitude. Un grand Yogi du nom de Manjushri méditait sur le bord du lac quand il vit dans sa méditation un immense lotus sortir des eaux et s’élever vers le ciel. Poussé par la puissance de sa vision, il brandit son sabre, symbole de la connaissance, fendit la montagne, laissant les eaux s’écouler pour rejoindre les torrents venus des sommets himalayens. Ainsi apparut la Vallée de Katmandou en forme de mandala, le plus grand du monde puisqu’il s’étend sur 600 kilomètres carrés.


Depuis 2500 ans, donc depuis la naissance du Bouddha Sakyamuni, ce mandala va devenir un des plus anciens royaumes du monde avec pour coeur 3 capitales royales, Katmandou, Patan et Bhaktapur. La vallée de Katmandou cachent sept sites classés comme patrimoine mondial par l’Unesco : d’abord, les 3 capitales : Katmandou avec son Hanuman Dhoka le palais royal de Durbar Square, Patan et Bhaktapur ; mais aussi les deux plus importants stûpas bouddhistes : celui de Swayambhunath et de Boudhanat, ainsi que deux légendaires tombeaux hindous (le temple de Pashupatinath et Chanou Naravan.


Suite à de nombreuses vagues d’immigration, ceux qui vont devenir les newars vont s’unifier par une même langue, le newari, une langue tibéto-birmane, mais deux influences vont colorées les religions de la vallée : l’influence de l’Inde toute proche, qui amène l’hindouisme, et l’apport du bouddhisme, un bouddhisme tellement mêlé à l’hindouisme qu’il prend le nom de bouddhisme newar. La répartition sociale des newars se construits sur deux grands groupes : les populations hindouistes avec leurs castes et les grandes failles bouddhistes. C’est deyx communautés vont tellement se fondre l’une en l’autre qu’il est difficile de déterminer qui est bouddhiste et qui est hindouiste. On peut dire que chacun est néwar avec un syncrétisme religieux unique au monde. Par exemple, la déesse Kumari est une déesse vivante hindouiste choisie dans une famille bouddhiste. La seule différenciation se fait au niveau de l’officiant : les familles hindouistes font appel à un brahmane, le prêtre traditionnel en Inde, et les bouddhistes suivent des moines bouddhistes tantriques.


De nombreux pèlerins parcourent toute la vallée de Katmandou riche de très nombreux monastères. Ils passent consciencieusement et pieusement de l’un à l’autre pour parcourir l’ensemble des richesses spirituelles du mandala. Une grande étape dans leur parcours se fait au Stupa de Bodhnath, dont la construction est entourée d’une autre légende : il est dit que le Seigneur Avalokiteshvara laissa couler deux larmes pleines de compassion pour la libération des êtres sans éveil. Ces deux larmes prirent la forme de deux filles d’Indra. L’une d’elle ayant subtilisé des fleurs célestes, fut réincarnée dans une condition humaine très modeste. Après une vie de dur labeur, elle fit le vœu de construire un Stupa en l’honneur de Bouddha. Elle demanda au roi l’autorisation de le construire sur un terrain pas plus grand que sa chevelure. Le roi amusé accepta. Elle attacha ses cheveux bout à bout délimitant ainsi un espace très important, puis construisit l’édifice avec ses quatre fils aidés d’un éléphant et d’un âne. Les notables furent choqués qu’une femme de basse condition fasse un stupa plus grand que tous les autres. Ils se plaignirent inutilement auprès du roi. Ainsi naquit le plus grand stupa du Népal et même l’un des plus grands au monde avec ses 40 mètres de hauteur. Véritable mandala en 3 dimensions ce stupa se développe sur 3 étages, sa base représentant la « terre » , sa coupole symbolisant « l’eau », sa tour surmontant la coupole s’élevant comme le « feu », sa couronne représentant « l’air » et son pinnacle désignant « l’éther ». L’ensemble dessine le chemin vers l’éveil.


Sur la base de la tour, se dessine le harmika qui porte « les yeux du Bouddha qui voient tout ». Entre les yeux, on peut y voir un signe qui est le chiffre 1, symbole de l’unité. La bouche est absente, car les yeux voient tout mais nul besoin d’en parler.


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