BOUDDHA DANS L’HINDOUISME
Dans l’hindouisme, Bouddha est considéré comme un Avatar de Vishnu. Dans les Puranas, il est le vingt-quatrième des vingt-cinq avatars, préfigurant une prochaine incarnation finale. Un certain nombre de traditions hindoues parlent du Bouddha comme du plus récent des dix avatars principaux, connus sous le nom de Daçavatar (Dix Incarnations de Dieu).
En raison de la diversité des traditions dans l’hindouisme, il n’y a aucun point de vue spécifique ou consensuel sur la position exacte du Bouddha en référence à la tradition védique.
D’après le Bhagavad Pourana, « Vishnu prit la forme de Bouddha pour tromper les Açouras. En conseillant aux démons d’abandonner les Védas, il contribua à diminuer leur pouvoir et à rétablir la suprématie des dieux ».
Dans la section Dasavatara sutra de Gita Govinda, le célèbre poète Goswami (XIIIeme siècle après J.-C.) inclut Bouddha parmi les dix avatars principaux de Vishnu, et lui écrit une louange comme suit :
« Ô Késhava ! Ô Seigneur de l’univers !
Ô Seigneur Hari, qui a pris la forme de Bouddha !
Toute la splendeur vous appartient !
Ô Bouddha au coeur compatissant,
vous dénoncez l’abattage des pauvres animaux exécutés lors des rituels. »
Ce point de vue qui considère Bouddha comme avatar de Vishnu a principalement promu la non-violence (ahimsa), et reste une croyance populaire parmi un certain nombre d’organisations hindouistes modernes.
Dans l’hindouisme, on adore très facilement des avatars populaires tels Rama ou Krishna comme Dieu Suprême, mais il est beaucoup moins commun de trouver Bouddha (avatar) adoré par les Hindous de la même manière. Néanmoins, il est reconnu par les hindous comme incarnation (« avatar » en sanskrit) de Vishnu de plein droit, et en conséquence hautement respecté en tant que tel. Les hindous reconnaissent qu’il est la dernière des plus significatives incarnations du Seigneur Vishnu, et qu’on lui doit la fin des sacrifices d’animaux en Inde, pratiquée par des pseudo brâhmanes, considérés comme ignorants de la portée philosophique du Veda et ignorant aussi du fait que les rites qui ont pour but d’obtenir la réalisation d’un désir matériel sont aussi porteurs de karma. Ces rites, en effet, ne libèrent pas du cycle des réincarnations, mais au contraire nous y enchaînent. Et, selon la loi karmique, le sacrifice sanglant devra être payé par ceux qui le produisent, – en particulier le commanditaire.
Il est peu probable que le Bouddha historique ait considéré l’ensemble de ses enseignements philosophiques comme une religion proprement dite. Bien qu’il ait mis sur pied un ashram, tel n’importe quel Gourou qui accepte d’offrir ses enseignements, le dernier message qu’il adressa à ses disciples fut de « rechercher avec diligence leur Salut ».
En 78, c’est le quatrième concile bouddhiste, qui, cinq cent ans après la mort du Bouddha, fut considéré comme un moment critique. Le Bienheureux avait prédit que son ashram et ses enseignements ne dureraient que cinq siècles ;
en conséquence, si l’on veut respecter la parole du Bouddha aujourd’hui, on n’a donc nul besoin de se considérer « bouddhiste ». En cela, l’hindouisme n’a pas « récupéré » le Bouddha dans son panthéon, en en faisant un avatâr de Vishnu, un dieu terrestre à vénérer, puisque le Bienheureux lui-même considérait que son ashram n’avait pas à durer indéfiniment.
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