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Palais du Potala

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Le palais du Potala est un dzong, c’est-à-dire un palais-forteresse du XVIIème siècle. Il dresse son imposante silhouette sur ce qu’on appelle « la colline rouge ». Jusqu’au 19ème siècle, cette haute bâtisse de treize étages entraient dans les bâtiments les plus hauts du monde. Deux édifices internes le constitue ce Palais du Potala : d’une part « le palais Blanc », de l’autre, « le Palais Rouge ». Pourquoi ces deux couleurs ? Une partie blanche pour le pouvoir spirituel, la partie rouge pour le pouvoir politique. Les deux couleurs rassemblées souligne l’union dans un même lieu le pouvoir politique, temporel et le pouvoir spirituel.

Cet énorme monument s’est construit par la détermination d’un seul homme, qui a créé un changement radical de politique en créant ce qu’on peut appeler la théocratie tibétaine. Cet homme fort du nom de Lobsang Gyatso va changer le Tibet en tant que 5ème Dalai-Lama : il va imaginer et faire construire l’impressionnante forteresse du Potala pour intimider les tribus alentours toujours prêtes à envahir un Tibet qui n’a jamais eu et n’aura jamais d’armée, et pour prendre un pouvoir temporel que les précédents Dalai-Lama n’avaient pas. On l’appellera « Le Grand Cinquième ». Il est intéressant d’observer qu’au même moment, alors que Louis XIV impose l’apogée de la construction séculaire d’un absolutisme de droit divin, Le Cinquième Dalai-Lama va créer une administration unifiée sous son pouvoir d’une part spirituelle, et d’autre part politique.

Comment le Tibet a basculé dans une théocratie ? Un peu d’histoire dans ces temps troublés du XVIIème siècle. A ses débuts, Lobsang Gyatso, le 5e dalaï-lama, n’est pas le chef politique du Tibet, mais le supérieur du monastère Gelugpa de Drépung, Drepung, situé à 5 kms de Lhassa, est le plus grand des monastères tibétains, et à son apogée il deviendra le plus grand monastère au monde. En 1640, le Khan mongol Gushi Khan envahit le Tibet, détrône le roi Tsang, et au lieu de prendre le pouvoir, comme il suit les enseignements Gelugpa, il préfère placer le 5e dalaï-lama comme chef temporel du Tibet en 1642. C’est le début de la 2e période théocratique du Tibet qui durera trois siècles.
Le 5ème Dalai-Lama est donc le premier des Dalai-Lamas à exercer un pouvoir temporel. Il imagine un palais immense qui regroupe les différentes institutions sous son autorité. Le Palais du Potala est une manière de structurer l’administration tibétaine et de la relier au pouvoir spirituel. Cette théocratie est marquée par la suprématie absolue du clergé bouddhiste et la subordination des laïcs à ce dernier. Parmi les Dalai-Lamas, seuls les 5ème et 13ème ont exercé un pouvoir absolu.

La construction de ce monument architectural est assez incroyable. Elle commença l’année même de l’intronisation du Dalai-Lama comme chef temporel. et il fallut près de 43 ans pour la terminer. Le Potala devint le centre gouvernemental du Tibet. Tous les départements ministériels ainsi que le collège de Namgal, prolongement du monastère de Drepung furent transférés au Potala en 1649. Vers la fin de sa vie, le 5e dalaï-lama se retira de la vie publique, mais les hordes et tribus autour du Tibet restaient mena !antes, Aussi en confiant les pouvoirs au régent Sangyé Gatso, il lui demanda de ne pas annoncé sa mort ytant que le Palais ne serait pas terminé. Il avait peur que les tribus voisines en profitent pour envahir le Tibet. En 1682, à l’âge de 65 ans, il meurt avant que la construction soit achevée. Sangyé Gyatso va garder le secret de sa mort pendant plus de 12 ans, jusqu’à la fin des travaux. Pour le peuple tibétain, il n’est pas étonnant que leur Dalai-Lama reste en longue retraite durant des années, ces longues retraites sont couramment faites dans la tradition tibétaine. Le subterfuge fonctionne. Quand sa mort est enfin annoncée, des moines vont partir à la recherche du 6ème Dalai-Lama. Ils trouveront un adolescent qu’ils reconnaitront comme leur nouveau Dalai-Lama. Seul lama reconnu très tardivement, cet adolescent avait eu le temps d’être sensible aux jolies tibétaines. Il refusera de perdre ses voeux de chasteté, et sera « le Dalai-Lama qui aimait les femmes ». C’est une autre histoire que je vous raconterai une autre fois…

Mais revenons au Palais du Potala.
Après la fuite du 14ème Dalai-Lama face aux troupes chinoises, le palais devient un musée de la Réûblique populaire de Chine. Il bénéficie d’une protection au titre du patrimoine national d’État chinois depuis 1961 et est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.

De nos jours, le Potala a été totalement vidé de ses 100 000 livres et documents historiques. L’or et les joyaux entreposés dans un magasin auraient été transférés à l’administration du Trésor public à Shangai et Gansu Selon l’administration chinoise les inestimables livres et trésors artistiques accumulés au cours des siècles au Polata ont été préservés.


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