Depuis son 37ème étage, Buddhachannel à Tokyo cherche à survoler la culture japonaise. Mais les hautes sphères spirituelles au-dessus des nuages doivent toujours se combiner avec le « bassement matériel. » Pour les japonais, la matière n’est qu’une forme du spirituel puisqu’elle équilibre le subtil, l’essentiel et l’existentiel ne faisant qu’un.
Au Japon, ces deux réalités se fondent dans la nourriture pour créer une alimentation si saine qu’elle donne l’espérance de vie la plus longue sur cette planète. Le bouddhisme influença la nourriture dans les siècles passés et encore de nos jours. Ainsi la viande fut interdite par les moines bouddhistes jusqu’à l’avènement de l’Empereur Meiji en 1912. Considérées comme des aliments impurs, les viandes ont frappé les bouchers du sceau des parias. Actuellement, les bouchers gardent une réputation de personnes impures. Par contre, les pêcheurs et les marchands de poissons et de coquillages ne subissent pas de discrimination. Mais les protéines les plus nobles pour les bouddhistes japonais proviennent du soja.
Ainsi, le tofu a t-il pris une dimension spirituelle, puisqu’il provient du monde végétal et qu’il reste léger par son faible apport calorique. Les tenzos, les moines-cuisiniers Shojin Ryori, ont créé la Tofu Ryori, la cuisine simple du Tofu. Cette cuisine fade pour un occidental se révèle subtile et inspirante pour un initié qui la perçoit comme un aliment nourrissant le corps et l’esprit. Dans Shinjuku, un des quartiers branchés de Tokyo, existe un restaurant appelé Sanko-In. Les cuisiniers sont des moines. Ce lieu a pris de telles lettres de noblesse, qu’il faut réserver un mois à l’avance. Assis sur des tatamis en paille de riz, le repas commence par le Macha, le thé de cérémonie, puis se continue par un ballet de petits plats pleins de délicatesse et de poésie. Ces mets se mangent autant par les yeux, le coeur que par la bouche. La base reste végétarienne avec une diversité de légumes et de tofus. Plus de 10 sortes de soupe de miso sont proposées, le miso étant une forme de soja fermenté. Le fondateur de la macrobiotique, George Oshawa, a puisé dans cette tradition ancestrale pour faire de l’alimentation une philosophie.
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De Tokyo, Belle et bonne journée à tous, et bons repas en pleine conscience…
Alain Delaporte-Digard