Festival de Janai Purnima
Patan-NEPAL
Il est 3h30 et la pleine lune éclaire les rues autour du Temple de Kumbeshwor, à Patan.
Des pèlerins se rendent par milliers, en famille, pour participer à la fête annuelle de Janai Purnima, le « festival du cordon sacré ».
VIDEO : Festival Janai Purnima Nepal
C’est la fin du mois d’août, les hommes hindous de la branche des Shaiva (1), participent à la cérémonie « Bratabandhan » exécutée par les Brahmans et les Chettris (2), durant laquelle ils changent le triple cordon sacré qu’ils portent sur la poitrine. Il symbolise le corps, la parole et l’esprit.
L’homme est censé gagner le contrôle de ce triple espace au moment où le prêtre lui fixe la corde en psalmodiant des prières.
La cérémonie doit être refaite si la corde est effilée ou si l’homme touche une femme en période de menstruation, pendant laquelle elle est considérée comme « impure ».
D’autres fidèles portent le cordon sacré de couleur jaune, le « Rakshya Bandhan », autour du poignet droit pour les hommes et du poignet gauche pour les femmes, afin de se protéger contre les dangers qui les menaceront dans l’année à venir.
Les dévots viennent à Kumbeshwor pour adorer le seigneur Mahadev, avatar de Shiva, et pour se baigner dans les eaux sacrées supposées descendre des lacs de Gosaikund situés à plus de 3700 mètres dans les contreforts de l’Himalaya.
Le jour précédent, le porteur du fil ne prend qu’un seul repas composé d’aliments purs (la viande, l’ail et l’oignon sont complètement proscrits).
Ce festival est également connu de manière plus populaire dans la communauté des Néwars, sous le nom de « Gunhu Punhi ».
Le temple de Kumbeshwor, avec son toit à cinq niveaux dégressifs, passe pour l’un des édifices religieux les plus anciens de Patan, même si son aspect actuel est très différent de sa forme d’origine (3).
Les bougies allumées tout autour du bassin, la fumée des encens et le chant des prêtres nous plonge dans un univers onirique haut en couleurs.
C’est un jour attendu par toute la communauté, on ressent la ferveur des dévots, leur besoin de purification et de renouveau. Ils sont animés par une énergie enivrante. Une grande spiritualité et beaucoup de magie se dégage de ce lieu.
(1) L’école Shaiva Siddhanta (le but des Shaiva) se rapporte au culte de Shiva dont la légende est écrite dans le shiva Purâna.
(2) ou Kshatriya, désigne un membre d’une des 4 grandes castes hindous qui est celle des rois, des princes, des administrateurs et des soldats.
(3) Lorsqu’il fut construit en 1392, au cours du règne de Jayastithi Malla, il ne comprenait qu’un toit à deux niveaux. Les trois supplémentaires ont été rajoutés entre 1660 et 1684, sous le règne de Shrinivasa Malla.
Stanislas Wang-Genh pour www.buddhachannel.tv