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Théravada – une opposition historique aux nonnes

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UNE OPPOSITION HISTORIQUE

Dans les régions du theravada, il existe une forte opposition à la résurrection de l’ordre féminin.

Il est vrai qu’historiquement, les bhikkhunis n’eurent de réelle présence qu’à Sri Lanka, d’ailleurs premier pays à les avoir réadmises.


Quelle place pour les nonnes?
Quelle place pour les nonnes?


POURQUOI ?

Les objections sont en partie religieuses, basées sur une vision fataliste du bouddhisme, qui considère que celui-ci est dans une phase de déclin, dont la disparition précoce des moniales est une manifestation naturelle ; les moines disparaitront à leur tour, amenant l’éclipse de la doctrine, suivie de son renouveau signalé par l’avènement de Maitreya, le prochain bouddha.


Dans cette optique, ressusciter l’ordre des femmes irait contre cet inévitable cours des choses et constituerait un mauvais karma qui ne ferait que retarder l’arrivée d’une nouvelle ère.


Les autres raisons sont avant tout sociales, basées sur la réticence à remettre en question un privilège masculin, et, ironiquement, la constatation de la qualité généralement insuffisante du sangha masculin, beaucoup en déduisant qu’il serait encore plus difficile de garantir celle d’un sangha féminin soumis à quatre-vingt-quatre règles supplémentaires.


Les aspirantes bhikkhunis ne peuvent guère compter sur le soutien des femmes, peu mobilisées par une revendication qui ne concerne naturellement qu’une minorité. Quant aux nonnes, elles pensent avoir plus de chance d’améliorer leur situation en réclamant une reconnaissance de leur statut assortie de droits plutôt qu’en ressuscitant l’ordre des bhikkhunis.


SRI LANKA

Le Sri lanka s’est distingué en acceptant des bhikkhunis depuis 1998. Cette année-là, vingt femmes furent ordonnées à Bodh-Gaya par des moines mahayana et theravada et des moniales mahayana dont la lignée remontait à des bhikkhunis sri lankaises. Dix les avaient précédées en 1996, mais l’opposition restait alors forte, le gouvernement sri lankais ayant même posé pour condition à la tenue d’une conférence internationale sur le bouddhisme à Colombo en 1998 que la question de l’ordination des femmes ne soit pas évoquée. La situation put être changée à travers des négociations et grâce au soutien de moines importants. En 2004, on en comptait à Sri Lanka 400 bhikkhunis et 800 srananerikas. En Birmanie, deux moniales ordonnées en 2003 ont été acceptées.


THAILANDE

En Thaïlande l’opposition reste très forte. Déjà en 1927, le politicien progressiste Narin Bhasit (Narin Klueng) avait fait ordonner ses deux filles Sara et Chongdi, et construire le Wat Nariwong pour être un monastère féminin. Le gouvernement en ordonna rapidement la fermeture et le renvoi des moniales à la vie civile. Refusant d’obéir, les filles de Narin Klueng furent arrêtées et défroquées en prison. Une loi interdisant d’ordonner des femmes fut passée en 1928. Néanmoins, Chatsumarn Kabilsingh, dont la mère avait déjà scandalisé en se proclamant bhikkhuni, a récemment été ordonnée (2001) sous le nom de Dhammananda, entrainant une nouvelle vague de protestations.


Monastère Metta Vihara
Monastère Metta Vihara


OCCIDENT

Les occidentales intéressées par le monachisme theravada éprouvent également des difficultés à être intégrées au même titre que les candidats masculins. Certaines ont entamé un chemin indépendant, comme l’Allemande Ayya Khema (1923-1997), fondatrice de la Maison des femmes bouddhistes à Sri Lanka, ou l’anglaise Aree Chaisatien. Néanmoins, depuis l’apparition des bhikkhunis sri lankaises rendant les ordinations possibles, quelques projets de monastères ont démarré, tel Metta Vihara en Allemagne, monastère fondé par Ayya Khema.


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