L’Union européenne vient d’annoncer la suspension des importations de bœuf brésilien à partir d’aujourd’hui. Cette décision est motivée par le manque de garanties sanitaires du Brésil, premier exportateur mondial de bœuf.
« Il n’y a pas de liste qui donne satisfaction pour le moment. Cela signifie qu’à l’heure où nous parlons, aucune ferme ne sera autorisée à exporter vers l’Union européenne ». Les termes de Markos Kyprianou, commissaire européen à la Santé, sont fermes et ne laissent place à aucune ambiguïté.
La genèse de ce différent date de plusieurs mois. C’est particulièrement la Grande-Bretagne et l’Irlande qui soulevèrent les premiers doutes sur la traçabilité et le contrôle du mouvement des bovins au Brésil, pays touché par la fièvre aphteuse. Pour l’UE, les bêtes doivent être gardées sur les sites choisis pendant au moins 40 jours avant l’abattage.
A la suite d’une visite en terre brésilienne en novembre, les experts vétérinaires européens ont identifié « plusieurs déficiences graves et répétées dans les systèmes brésiliens de traçabilité ». Il y a déjà trois états du pays soumis à un embargo européen sur les importations de viande bovine.
L’UE avait, en décembre, prévenu les dirigeants brésiliens que les importations de bœuf ne seraient autorisées que dans certaines conditions. Pour être conforme à la législation européenne, la viande bovine exportée doit provenir d’une liste d’élevages sélectionnés respectant pleinement les obligations sanitaires imposées par l’Union. La liste de 2 600 fermes proposée par le Brésil n’a donc pas été acceptée par la Commission. Ce refus amène ainsi à la suspension totale des importations bovines à partir d’aujourd’hui.
Markos Kyprianou ne veut pas voir la situation se figer mais estime que les fermes proposées ne pourront être acceptées qu’après examens. Cela prendra du temps car les études se feront soit « sur la base de la documentation » donnée par le Brésil, soit « par le biais d’inspections (sur place) si nous le jugeons nécessaire » a ensuite ajouté le commissaire européen à la Santé.
Une décision polémique en Amérique du Sud puisque le Brésil est le premier exportateur de bœuf avec près de 2,3 millions de tonnes, soit le tiers du total mondial.
Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv