Cette fête des lanternes 元宵节 (yuánxiāojié) où la lumière est reine clôt le cycle des festivités du Nouvel an. Fête nocturne, on la nomme d’ailleurs parfois « petit Nouvel an » (xiaoguonian 小過年). La population (de nos jours, surtout les enfants accompagnés de leurs parents) sort pour une promenade à la nuit tombée une lanterne à la main. Bien que les modèles traditionnels (huadeng 花燈) en papier illuminés à la bougie gardent leurs adeptes, on en trouve de plus en plus faites en plastique et équipées de piles. Les effigies des personnages de dessins animés préférés des jeunes font concurrence aux motifs traditionnels (animaux et plantes, scènes légendaires ou mythologiques).
Il est de tradition de manger une soupe de yuanxiao (元宵), dessert éponyme de la fête. Ce sont des boulettes de pâte de riz farcies (en majorité sucrées) cuites à l’eau, dont la forme arrondie symbolise la plénitude, la famille réunie et la satisfaction des besoins. Jouer aux devinettes qui sont écrites sur les lanternes est une activité populaire. Si on a trouvé le mot de l’énigme, on peut remporter un cadeau. Cette activité date de la dynastie des Song (960-1279). Ce jeu intellectuel a les faveurs du peuple chinois de toutes les couches sociales. Dans la journée, on organise des représentations artistiques : la danse des lions, la danse du dragon, la danse du bateau, la danse de yangge, la danse aux tambourins et la marche sur des échasses. Le soir, on admire en plus des lanternes des feux d’artifices magnifiques. Dans plusieurs villes, le gouvernement organise de tels feux. L’origine de cette fête est complexe. Elle continue une très ancienne tradition qui divisait l’année en trois parties (yuan 元), la première débutant le 15e jour du premier mois avec une fête en l’honneur de l’anniversaire de Tianguandadi, divinité régissant le Ciel introduite à l’époque des Han par l’École des cinq boisseaux de riz. Cette célébration se serait enrichie de traditions issues de la cour impériale (lanternes, boulettes). Les légendes relatant l’origine de la fête font état de la colère d’un dieu menaçant d’incendier la capitale le 15e jour du premier mois lunaire. Une personne astucieuse aurait alors eu l’idée de faire sortir tous les habitants dans la rue ce soir-là avec des lanternes rouges, et d’en accrocher à toutes les portes, afin que le dieu, croyant la ville déjà en proie aux flammes, se retire. Dans la version la plus populaire, la menace divine est un canular monté par un conseiller impérial au grand cœur afin de permettre à une jeune servante du palais de sortir et de revoir sa famille pour un soir. Une autre histoire raconte que sous la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220), le bouddhisme s’est répandu largement en Chine. Après avoir appris que les moines avaient coutume le 15 du 1er mois lunaire de regarder les reliques du bouddha et d’allumer des lampes pour honorer les dieux, l’empereur a ordonné d’allumer aussi ce jour au soir des lanternes dans le palais impérial et les temples pour les honorer à son tour. Depuis lors, ce rite bouddhique est devenu progressivement une grandiose fête populaire en Chine.
– Source : www.chine-informations.com