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Dans les pas d’un moine bouddhiste à Roubaix

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Agenouillé devant le temple, tunique safran drapée, visage doux et lisse, dénué d’émotions perturbatrices, le vénérable de la pagode Wat Lao Bouddha Viharn, le moine Phra Oupali Méthijarn Chanthy Chanthavangso est affairé. Pas un instant à perdre. Comme 50 fidèles de la communauté laotienne Théravada de Roubaix qui viennent depuis des semaines prêter main forte aux travaux, il œuvre selon ses compétences artistiques, à la décoration du lieu. Ainsi, après avoir réalisé, les dragons à l’entrée, il façonne des feuilles en cire jaune qui vont clore les yeux des bouddhas dont la statue majeure du temple, Patimakoone Mettaadham. Dimanche, les yeux de la statue seront dévoilés aux fidèles lors de la consécration de la pagode. Il nous présente aussi la statue des trois singes de la sagesse «Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ». Non loin, sept femmes nouent des fils blancs qui relieront demain les fidèles, mains jointes en prière, au grand Bouddha du temple. Déjà, 108 stupas floraux et arbres de Bouddha attendent la communauté roubaisienne en liesse, 1 200 bouddhistes laotiens, thaïlandais, cambodgiens, vietnamiens qui ont fêté le Vesak. Toutes les religions sont invitées à la fête. Mgr Ulrich, archevêque de Lille, qui a découvert dernièrement la pagode, a été convié à ce grand moment dans la vie des 450 familles bouddhistes de Roubaix. Bientôt, après les festivités, il assumera sa mission (enseignement du Dharma, prières, méditation) avec deux autres moines. C’est le président, Raymond Ganserlat, qui supervisera l’enseignement en septembre, une fois les travaux achevés.

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Phra Oupali, 29 ans, arrivé en août 2013, a hâte. Originaire du Nord du Laos, titulaire d’un 3e cycle d’études en Inde, ordonné moine en 2000, Phra Oupali « aurait pu devenir policier, comme il le rêvait enfant », mais, explique-t-il en laotien ou en anglais, « le cours de sa vie a changé le jour où il a fait la rencontre, à l’âge de 6 ans d’un moine vénérable. J’ai fugué alors du domicile de mes parents pour rejoindre un monastère ». Il n’y pénètrera qu’à 7 ans, avec l’accord de parents commerçants. Il ne le regrette pas, désireux « de travailler sur lui, d’avoir une vie sereine, suivant l’enseignement de Bouddha ». Sans télé, ni musique, ni foot. Sa « raison de vivre, c’est le Dharma », sa « vocation, c’est d’aider ensuite son village natal, les écoliers ». « C’est son projet », souligne le président admiratif. Dans un monde en crise où les religions s’affrontent encore, Phra Oupali pense que « le Bouddhisme apporte, sans imposer une autre foi, de la sérénité aux gens en quête de sens ».

Source : La voix du Nord

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