Alors que le gouvernement birman prépare le recensement national qui doit se dérouler du 30 mars au 10 avril 2014, différents groupes de la société civile et des minorités ethniques et religieuses réclament que ses modalités soient modifiées de toute urgence, de peur qu’il n’attise les tensions dans le pays.
L’International Crisis Group (ICG), organisation non gouvernementale (ONG) indépendante et à but non lucratif, qui oeuvre pour la prévention et la résolution des conflits armés, a exposé dans un rapport publié le 12 février, différentes questions délicates liées au recensement, notamment l’obligation faite à tout citoyen birman de préciser sa religion et son ethnie. Il s’agit, selon l’ICG, d’une opération dangereuse, vue la récente vague de violences à l’encontre de la population musulmane du pays et en particulier envers la minorité musulmane d’ethnie rohingya.
L’Union du Myanmar reconnaît 135 groupes ethniques, de nombreux autres ne l’étant pas officiellement. Le recensement mené avec l’assistance du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) doit fournir des données démographiques précises pour la planification et le développement futur du pays. Les dernières statistiques datent de 1983 ; avant cela, le seul recensement crédible avait été réalisé en 1931, à l’époque de la colonisation britannique.
D’après l’ICG, les problèmes posés par le recensement sont nombreux. Tout d’abord, le système de classification ethnique utilisé est très critiqué. D’autant plus que cette classification aura des répercussions politiques directes, puisqu’elle conditionnera la représentation politique au sein des administrations locales ou provinciales. Les minorités ethniques craignent que, si leurs communautés sont classifiées de manière erronée, leur représentation politique en souffrira. En outre, il n’est pas prévu la possibilité de signaler une « ethnie mixte » pour les personnes nées de parents d’ethnies différentes.
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