Philippe Mollé a raté sa sauce en écrivant Les oubliés du végétarisme.
Étant végétarienne depuis plus de 40 ans (dont une vingtaine d’années en tant que végétalienne), j’ai assisté à l’évolution plus que positive de ce mode d’alimentation au Québec et ailleurs. Fait indéniable à souligner : on retrouve de plus en plus de végétariens/végétaliens, en particulier chez les jeunes, contredisant M. Mollé, qui affirme que le végétarisme n’est « plus à la mode au Québec ».
Très anecdotique que d’écrire que se nourrir sans viande ou poisson est dénué de tout « intérêt gastronomique ».
On devrait plutôt se demander qu’est-ce que la gastronomie au sens strict du terme pour M. Mollé ? Faut-il que le repas soit préparé par un chef pour avoir l’appellation de gastronomique ? La gastronomie consiste-t-elle plutôt à se rappeler avec délectation un repas mémorable et parfait ?
Souvenirs gastronomiques
Pour ma part, j’ai dégusté, au cours des décennies passées, des repas gastronomiques végés des plus divers. À Kaboul, je me souviens d’un riz au safran, à Dubaï d’une salade de fruits séchés pour déjeuner, et au Vatican d’un potage végé tomates et légumes. En Inde, il existe des restaurants « pure vegetarian » où le pakora est croustillant, avec juste ce qu’il faut de chou-fleur parfumé au cumin. Sur Air France, il est possible de savourer un repas végétalien de haut niveau, de la soupe au dessert.
Ce sont les végétariens qui ont introduit en Amérique du Nord dans les années 70 le tamari, le miso, les germinations, le riz basmati et le tofu. Et ils savaient très bien concocter de délicieux menus avec ces ingrédients, autant à la maison que dans leurs restos végés.
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